C’est le rôle qui l’a révélé au monde, mais c’est aussi encore aujourd’hui une sorte de fardeau pour elle.
En promo pour Lamb, brumeux drame fantastique islandais dans lequel elle incarne une femme qui se retrouve à élever un agneau comme son propre enfant, l’actrice Noomi Rapace s’est confiée au Guardian sur l’impact de Lisbeth Salander sur sa carrière.
Lisbeth, c’est l’héroïne de la saga Millenium, phénomène littéraire mondial adapté pour la première fois au cinéma en 2009. À l’évocation de cette enquêtrice vengeresse tout de noir vêtue, l’actrice suédoise explique à quel point ce personnage a défini les rôles qu’on lui a longtemps proposé :
« Je ne veux pas être “la badass”. En vrai, je déteste ce mot. Les gens me présentent des rôles en me disant “elle est trop badass, elle est vraiment comme toi”, et je suis… »
La phrase reste en suspens, mais Noomi Rapace est visiblement désemparée et agacée que le rôle de Lisbeth Salander, la hackeuse intraitable de la trilogie créée par Stieg Larsson lui colle autant à la peau.
Ces films restent pour elle un souvenir compliqué dans sa carrière d’actrice.
« C’était comme être submergée par le traumatisme. Cela signifie que la première enveloppe corporelle entre moi et le monde a été de la souffrance pendant plusieurs années. La souffrance et la tristesse étaient comme ma carte d’identité.
Maintenant j’ai guéri en grande partie. Peut-être que je suis plus légère mais je dirais que je m’autorise plus de couleurs. Je me sens plus ample. Le vernis, la carapace que j’ai construite depuis l’enfance s’enlève petit à petit. Maintenant, je suis plus vivante qu’en train de survivre. »
Noomi Rapace, une actrice à fleur de peau
Après l’éprouvante trilogie Millenium, on l’a néanmoins régulièrement retrouvée dans plusieurs films d’action.
Chaque rôle reflète un moment de sa vie, précis, parfois pénible — comme par exemple son rôle dans le reboot de Sherlock Holmes aux côtés de Robert Downey Jr et Jude Law. Rien qu’à se voir à l’écran, le souvenir de cette période lui apparait :
« Je le vois à ma tête, je l’entends dans ma voix. Je vois que ma poitrine est verrouillée. Je peux voir que c’était le jour où on a eu une grosse dispute le matin, ou que je n’ai pas dormi de la nuit. En tournant Sherlock Holmes et Prometheus, je sortais de mon divorce et ma vie était vraiment chaotique. »
Une actrice à fleur de peau qu’on ne se lasse pas de voir s’épanouir à l’écran et qu’on a hâte de découvrir dans le très étrange Lamb, en salles en France le 29 décembre :
À lire aussi : « Quand vous entendez action, vous y allez » : les scènes de cul désastreuses de Game of Thrones
Crédit photo : UGC Distribution
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires