Parce que mon travail est une perpétuelle source de joie (hé oui), je suis heureuse de te présenter le compte Instagram qui a illuminé mon confinement il y a quelques jours : @langues.deliees.
Eva, la photographe et vidéaste à l’origine de ce compte, m’a contactée pour me raconter qui elle est et comment est né ce projet. Je te propose donc de t’extasier avec moi sur son joli travail et de faire sa rencontre !
Filmer et photographier l’intime sur Instagram
Quand j’ai découvert Langues des lié.e.s, j’en ai regardé toutes les publications et sur mon visage s’est affiché un sourire béat. J’avais devant les yeux de simples vidéos de couples en train de s’embrasser, et pourtant elles m’ont transportée !
Avec ce compte Instagram Eva nous plonge dans leur intimité, sans voyeurisme, en nous invitant dans un moment complice d’une extrême beauté.
Avec ces quelques secondes de vidéos et ces quelques photos, j’ai personnellement eu la sensation de toucher du bout du doigt l’essence du couple à l’image, et d’un couple à l’autre, l’énergie, la température, et tout ce qui se dégage est totalement différent et dépaysant !
Eva a 27 ans, et si elle se décrit aujourd’hui comme une photographe de l’intime, c’est le résultat d’un gros travail sur sa timidité dans sa vie personnelle.
La photographie a été pour elle une véritable thérapie :
« Je pense être quelqu’un de sociable mais très timide quand il s’agit de pousser la relation dans une voie plus intime (sans parler de sexualité : c’est de plus en plus dur de se faire des amis proches).
Je suis assez solitaire et, avant, j’étais très vite mal à l’aise ou gênée quand j’étais seule face à quelqu’un et que nous devions passer « un cap » dans la discussion, nous ouvrir un peu plus. La photo a presque totalement guéri ça.
Ça s’est fait assez naturellement, j’ai commencé par prendre mes amis en photo, d’abord habillés, puis moins habillés (toujours avec beaucoup de gêne et de pudeur au début). C’était marrant quand j’y repense, j’osais à peine regarder le corps en sous-vêtement de mon modèle.
Deux amies m’ont beaucoup aidée car elles étaient toujours d’accord pour poser pour moi et m’encourageaient énormément, me faisant confiance quand moi-même je n’avais pas confiance en moi.
Petit à petit, je me suis donc rapprochée des gens et des corps, j’ai été fascinée par leur diversité, et puis ces séances photos sont devenues un peu thérapeutiques.
J’ai fait en parallèle mes premiers mariages, j’ai commencé à gagner un peu d’argent donc je me suis déclarée auto-entrepreneuse.
J’ai réalisé que j’adorais photographier les corps, les gens, de toutes sortes, et que c’était aussi une grosse sortie de zone de confort pour moi.
Quand je pars shooter un couple que je ne connais pas et que je sais qu’ils vont se déshabiller, je panique, j’angoisse et je me remets en question.
À chaque fois, la séance se passe merveilleusement bien, et nous passons tous un cap dans l’épreuve : eux de se mettre à nu, moi d’immortaliser ça. C’est aussi thérapeutique pour eux que pour moi ! »
La rencontre d’Eva avec la photo date du lycée, période de doutes sur son orientation, et elle commence surtout avec une histoire de crush :
« Mon histoire avec la photo a débuté… avec un crush du lycée. Je fais partie de ces gens qui ont été très perdus jusqu’à très tard quant à leur avenir professionnel.
En entrant en seconde, j’ai eu un crush sur un garçon de terminale et, en stalkant son Skyblog de l’époque, j’ai appris qu’il était photographe.
Il faisait des photos déjà dingues, beaucoup de paysages, ça sentait la liberté à plein nez. J’ai demandé un appareil pour mon Noël/anniversaire (j’ai la malédiction d’être née juste à la sortie des fêtes).
Je n’y connaissais rien, j’ai appris seule en bidouillant et j’essayais tant bien que mal de me rapprocher de ce mec par la photo (spoiler alert : c’est devenu un très bon ami, c’est tout !).
Je faisais vraiment des choses nulles, j’admire les jeunes talents de 20 ans qui ont déjà un style affirmé et de la technique ! Ça m’a pris des années et j’estime avoir encore des millions de choses à apprendre.
J’ai eu de la chance dans ma malchance : mon numérique a rendu l’âme et, n’ayant pas de quoi m’en racheter un, j’ai récupéré un vieil argentique de mon beau-père.
Ça a été le plus formateur pour moi, de comprendre comment fonctionnait la mécanique et l’importance de chaque déclenchement.
J’ai intégré un BTS photo dans la foulée et j’ai découvert Théo Gosselin très tôt : ses photos m’ont beaucoup aidée à assumer ce que j’aimais faire en photo. J’ai mis du temps à oser. »
Filmer l’intimité et la diversité des couples
Pour Eva, faire le portrait de l’entité du couple en vidéo et en saisir toute la singularité pour son projet
Langues des lié.e.s, c’était un véritable challenge.
Elle a débuté en se filmant elle-même avec son copain :
« Le sujet du couple s’est imposé assez naturellement. Je me sentais suffisamment à l’aise avec le fait de photographier des amoureux et amoureuses, ma zone de confort s’était un peu élargie.
Filmer était un tout nouveau challenge pour moi. Comment les filmer sans qu’ils et elles ne soient gênées ? Sans que moi je ne le sois ? Comment créer un contact, comment créer une atmosphère et un cadre qui leur convienne ?
Comment ne pas sembler « voyeuse », mais montrer une intimité douce et sensuelle ? Tout en restant simple ? C’était beaucoup de challenge.
Je me suis filmée en premier avec mon copain et j’ai adoré être derrière la caméra et voir les images : je découvrais un tout nouvel aspect de moi.
Je me suis un peu emballée en réalisant que j’avais profondément envie de filmer plein de gens en train de s’aimer. »
Plus que de simples portraits, les vidéos de Langues des lié.e.s sont l’occasion de proposer à chacun et chacune de s’approprier sa propre vision du couple et de l’amour et de casser l’idée de norme quand il s’agit de relations amoureuses :
« Je me considère comme polyamoureuse, pansexuelle et très ouverte, et je suis absolument persuadée qu’il n’y a aucune normalité de couple.
Je veux encourager les gens à se sentir bien dans leur relation, qu’elles soient définies ou non, « conventionnelles » ou pas (tant qu’elles sont, bien sûr, consenties et moralement correctes) !
Je veux aussi filmer des moments sensuels et complices, qui donnent le sourire aux lèvres et des frissons quand on les regarde. Et surtout : de la diversité, plein de diversité !
Je suis très reconnaissante aux couples de me laisser entrer dans leur bulle. La photo me semble un média important, encore plus aujourd’hui alors que nous sommes assaillis de tonnes d’images chaque jour. »
Participe à la diversité du compte Instagram Langues des lié.e.s !
Eva a débuté son projet photos peu de temps avant le confinement, et dans un premier temps elle a surtout shooté des couples qui évoluaient dans son environnement proche, et donc beaucoup de couples hétérosexuels de son âge.
Elle regrette ce manque de diversité et aimerait, quand la situation sanitaire nationale le permettra, filmer des couples homosexuels, de différents âges, des trouples (ou plus !), des personnes avec des particularités physiques ou un handicap…
Elle aimerait toucher un public beaucoup plus large et varié, toujours avec beaucoup de douceur et d’amour, et montrer absolument toutes les identités et réalités qui existent au monde.
Si tu es majeur et en couple avec quelqu’un de majeur et que participer au projet t’intéresse, tu peux donc directement contacter Eva à l’adresse mail langues.deliees[at]gmail.com avec un petit texte qui présente ton couple et ton lieu de résidence.
Eva est basée à Lille et va souvent à Paris, mais elle sera disponible pour se déplacer dans la France entière quand la situation le permettra !
Si tu veux en voir plus du travail d’Eva et suivre ses actualités, tu peux aussi aller consulter son site Internet !
Alors, est-ce que tu es aussi souriante et niaise que moi à la vue de ces vidéos d’amour ?
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.