Ma dernière fois, ce sont des récits d’ébats sexuels dans tout leur naturel et leur intimité.
Le but c’est de raconter sans fards des intimités, des rapports sexuels, dans leur diversité, et en détails ! Parce que les allusions ou demi-mots, dans cette rubrique, ce n’est pas ce qu’on recherche.
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Ce soir, ce mec veut passer chez moi. Ça fait quelques semaines qu’on prévoit de se voir, sans jamais trouver le temps.
On veut juste discuter du week-end où on s’est rencontré et de ce qui s’est passé. On est dimanche et c’était le seul moment où nous étions tous les deux disponibles.
Il m’envoie plusieurs messages pour savoir si je suis dans le coin, afin d’être sûr de pouvoir venir. Je trouve son insistance étrange.
Une semaine après avoir couché ensemble, quand j’ai voulu le revoir, il a mis du temps à me répondre pour me dire que ça n’arriverait plus, qu’il n’avait plus envie.
C’est aussi de ça dont on doit discuter : j’aimerais savoir s’il y a une raison pour laquelle il a changé d’avis.
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Il arrive, je descends lui ouvrir.
Je pense au maquillage et à la lingerie que j’ai mis avant de savoir qu’il viendrait, et ça me met dans une position étrange, parce que je n’ai pas envie qu’il pense que j’ai fait des efforts pour lui…
Je ne veux pas qu’il croit que j’attends quoi que ce soit de cette soirée.
Je pars pour lui faire la bise, en signe de détachement, mais il m’embrasse. Il faut dire qu’on ne s’est jamais vraiment fait la bise, mais je comprends de moins en moins ce qu’il a derrière la tête.
On monte, puis on échange des politesses, avant de s’enlacer encore une fois, en se collant un peu plus, lui passant ses mains sur mon visage et autour de ma taille, moi mes bras autour de sa nuque.
Ça ne me déplaît pas, j’imagine un instant qu’il a changé d’avis. Il m’explique alors qu’il a bu tout le week-end, qu’il est complètement défoncé, en pleine descente. Que s’il ne l’était pas, il ne m’aurait pas embrassée.
Je comprends mieux ses messages, mais aussi que ce sera vraiment compliqué de savoir ce qu’il veut vraiment. Je ne suis pas sûre qu’il le sache lui-même.
Kebab, discussion et maladresse
Il est venu avec son kebab. On s’installe dans le canapé, il mange. Je l’observe, assez fascinée par ce qu’il me raconte de ses soirées, et par ses moments d’absences. Il finit par lâcher :
« C’était vraiment pas malin. »
Il fait allusion à ce fameux week-end, quand on a couché ensemble. Il l’avait déjà dit après le rapport. À raison : on ne s’est pas protégés.
En fait, il est venu discuter des tests de dépistage. On parle des délais, des rapports qu’on a eus avant de se rencontrer, on essaie de mesurer le risque qu’on a pris cette nuit-là, même si on ne peut rien déduire.
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On ne le dit pas, mais je sais qu’on se sent vraiment stupides et immatures de n’avoir pris aucune précaution. Au fond, je me dis que c’est un peu pour ça qu’il n’a plus envie de moi.
Dans la discussion, il me répète qu’on ne recouchera pas ensemble. Je suis un peu déçue, mais ça a le mérite d’être clair.
Il me dit qu’il avait quand même envie de me voir. Je repense à ces fameuses nuits passées ensembles, à tout ce qu’on avait échangé, en baisers, en paroles, en rires, en confidences… seulement, ce soir, c’est différent.
Nous ne sommes pas dans le même état moralement, lui comme moi. Ça fait un moment que je suis dans une mauvaise passe. En fait, c’est comme ça que je suis la plupart du temps, mais quand on s’est rencontrés, j’étais sortie, et j’allais presque bien.
Je sais qu’il risque d’être déçu de ne pas retrouver la même personne.
Rapprochement des corps
Il s’approche et vient se blottir contre moi. Je ne suis pas dans une position très confortable sur ce canapé d’angle, mais c’est mon seul amant en plusieurs mois, et j’ai cruellement besoin de contacts physiques, d’un peu d’affection.
Je crois que lui aussi. Nos lèvres se touchent, on se réchauffe, on cherche une forme de tendresse, malgré la fatigue qui nous éteint tous les deux.
J’aime caresser son visage, sentir sa peau, l’odeur de ses cheveux. Je le trouve beau. Je lui demande s’il est sûr qu’il n’aura plus jamais envie, il me répond que oui. Il me demande si j’ai envie. Je ne peux pas lui mentir.
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Mon coloc finit par rentrer, on se sépare. Il reste pour faire la cuisine, nous allons dans ma chambre. Après avoir admiré le bordel, il s’installe sur mon lit, contre le mur. On continue à se blottir, à s’embrasser. On parle un peu.
Il évoque son envie de voyage, le fait qu’il lui manque de la compagnie, me dit que ça pourrait être moi. Je pense qu’il n’est pas sobre au moment où il parle. Ses mains se baladent un peu, mais ne descendent jamais en-dessous de la ceinture.
Sachant tout ce qu’il a spécifié avant, sur le fait qu’il n’avait pas envie d’aller plus loin, je le laisse prendre l’initiative de chaque rapprochement, de la majorité des baisers, pour être sûre de ne jamais le forcer.
Puis, il devient soudainement entreprenant. Il se met au dessus de moi, me caresse la poitrine, m’embrasse le cou. Ses mains descendent le long de mon corps.
Tout est très étrange : j’en ai envie mais je ne comprends pas ce qu’il a dans la tête.
Incompréhension mêlée de désir
Moi qui suis naturellement passive de peur de mal faire, je ne participe presque pas à ce qu’il se passe. Je suis perdue.
Au moment où il soulève ma robe, où il touche mon entrejambe, j’émets un petit soupire qui semble lui faire réaliser ce qu’il en train de faire.
Il enlève sa main, remet le tissu, me dit que c’est un réflexe, me laisse perplexe. Mon désir est en stand by, ne sachant ni s’il peut s’exprimer, ni dans quelle mesure.
Nous reprenons l’étreinte initiale, plus platonique, mais renforcée par cette position nouvellement acquise. Je me demande à quel point je peux approcher mes jambes des siennes.
Je sens qu’il commence à s’endormir. Je lui caresse le dos, guette de voir s’il réagit, pas pour l’exciter, mais pour jouer. Certaines zones sont sensibles. Il se réveille d’un coup, et reprend ce qu’il avait commencé avant de s’arrêter.
Cette fois, il continue même si je soupire quand il me caresse la vulve avant de me pénétrer d’un doigt. J’ai l’impression qu’il a vu trop de films porno, pour croire que c’est ce qu’il y a de plus agréable…
En même temps, j’ai du mal à verbaliser ce que je veux vraiment, particulièrement ce soir. Je glisse mes mains dans son pantalon malgré sa ceinture pour lui faire comprendre que je veux lui rendre la pareille.
Il enlève le bas, je fais de même ; nous nous masturbons mutuellement, juste assez pour passer à la suite. Dans une autre situation, je lui aurais dit d’attendre un peu, mais tout est bizarre, et la fatigue me fait laisser faire.
Acte manqué, sans surprise
Il commence à vouloir me pénétrer directement en approchant son sexe, mais je lui fais comprendre qu’on ne recommencera pas sans se protéger.
Je vais chercher une capote, une de celles que j’ai achetées depuis, lui passe, me remet en position en l’attendant. Il vient, me pénètre facilement, entame des va-et-vient classiques.
Mon coloc marche dans la pièce d’à côté, nous évitons le bruit. Je ne sens pas grand-chose, sinon un plaisir léger qui n’aura pas le temps de monter suffisamment, je le sais déjà.
Après quelques minutes sans grandes variations, il s’écroule sur moi, et je comprends qu’il a fini.
Nous restons comme ça, l’un dans l’autre, un petit moment, jusqu’à ce qu’on sente tous les deux mon vagin se resserrer. Il se retire, nous nous lançons dans un autre câlin, que j’interromps pour aller vite aux toilettes, histoire d’éviter une énième cystite.
Mon plan cul était-il vraiment consentant ?
Quand je reviens, il est sur son portable, adossé au mur, et il a remis son caleçon. Je lui demande si ça va, et il me dit qu’il se sent con, d’avoir craqué. Il ne dit pas grand-chose d’autre, et n’a pas l’air très bien.
Me vient à l’esprit qu’il n’était pas forcément ultra consentant ; que même si je ne l’ai forcé à rien, il s’est peut-être senti obligé, parce qu’il était dans ma chambre, et qu’il a l’air assez conditionné par les critères de performance masculins.
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Je lui demande s’il en avait envie, au moins ; il ne répond pas vraiment. Je le fixe, pour avoir une réponse plus concluante, mais il me regarde l’air interloqué, n’ayant pas l’air de savoir pourquoi j’insiste.
Peut-être que c’est seulement la redescente ou la fatigue qui lui fait faire une tête comme ça, après tout. Il me dit qu’il va bientôt rentrer, que demain, il bosse, qu’il est en train de s’endormir sur place — ce qui est vrai.
Après un bref câlin encore moins à l’aise que les autres, il finit par se lever pour se rhabiller. On n’a plus grand-chose à se dire. Je range deux-trois bricoles, histoire de m’occuper pendant qu’il met ses chaussures.
Il m’embrasse à nouveau, de façon très succincte, et ne me touche plus.
Au moment de partir, il me fait comprendre qu’on s’échangera des messages quand on aura les résultats de nos dépistages, mais qu’on ne se reverra plus.
Il me souhaite bonne chance pour l’avenir, m’embrasse une dernière fois, s’en va.
Ce soir me laisse un arrière-goût amer. C’était une façon très moyenne et très étrange de se quitter. J’ai l’impression qu’on a gâché quelque chose qui aurait pu être beaucoup mieux.
C’est dommage.
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