C’est en 2007, quand je vivais à Londres, que j’ai découvert Plan B. Dans Who Needs Action When You Got Words, son premier album, j’ai retrouvé des thèmes semblables à ceux que j’entendais dans les morceaux de métal qui me perçaient les tympans à longueur de journée – drogues, sex et violence. Sauf que Plan B ne fait pas du rock, ses lyrics, il les plaçait à l’époque sur un fond de guitare acoustique avec quelques beats en arrière plan.
Aujourd’hui, il n’échappe pas à la comparaison avec Eminem, mais en dehors de certains thèmes abordés, Plan B n’a pas grand-chose à voir avec le rappeur américain. Ben Drew, alias Plan B (prononcer « plane bi »), est né à Londres en 1983. Abandonné par son père à l’âge de six ans, considéré comme un paria à l’école, ni prolo ni classe moyenne mais juste entre les deux, il a appris seul à jouer de la guitare et a commencé par écrire des chansons de R&B. Il voulait jouer les Justin Timberlake, les joli-cœurs, pour faire craquer les filles et surfer sur la popularité du genre, mais ne s’y sentant pas à l’aise, il s’est laissé emporter par la vague hip-hop.
Il écrit alors un rap inspiré du meurtre de Damilola Taylor, 10 ans. Plan B raconte l’histoire d’un gamin de 14 ans qui tue, viole et vole ses victimes. C’est avec cette chanson que s’ouvre son premier album, annonçant ainsi une cascade de lyrics qui font mal. Selon lui, son enfance n’est pas assez intéressante pour être racontée, il créé donc ses propres personnages pour raconter de nouvelles histoires, destinée à dépoussiérer la cervelle de ceux qui l’écoutent. La comparaison avec Eminem ne tient donc pas à grand-chose.
Et aujourd’hui, le voilà qui débarque en France et c’est une excellente nouvelle. Son nouvel album sera peut-être plus facile à digérer, et il en étonne déjà un paquet. En plus de savoir rapper, Plan B sait chanter – pas chantonner vite fait pendant un refrain, non, il a une vraie voix soul. Le single qui tourne en France en ce moment, c’est She Said, un titre qui annonce la couleur dès les premières notes. Je recommande cependant l’écoute de son premier album avant, histoire de mieux se rendre compte du changement opéré.
Plan B nous présente Strickland Banks, son alter ego d’un album. Ne vous habituez pas trop à ce personnage, il ne fait que passer. Son prochain album sera, selon lui, un album aux tonalités reggae. Et qui sait à quoi il s’attaquera après ça. Plan B rafraîchit le visage du rap anglais, et ouvre les portes d’un univers que je vous conseille d’explorer. Si ça vous plait, n’hésitez pas à vous enfoncer plus loin dans le monde des rappeurs britanniques, moins lourd que le rap US et plus mélodieux que le rap français – du moins c’est mon avis.
Si Plan B vous a plu, passez à l’étape suivante avec The Streets, et continuez de creuser.
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Les Commentaires
J'ai même pris ma place pour aller le voir au Bataclan !! J'ai hâte d'y être ^^