– Article initialement publié le 11 octobre 2011
Si tu ne connais pas Pitbull, c’est sans doute que tu vis au fin fond du Larzac avec pour seule compagnie un élevage de Yorkshires. Dans les autres cas, tu n’as pas pu échapper à ce nouveau chanteur qui a envahi la musique r’n’b en provenance des US. En clair : Pitbull, c’est le mec responsable de quasi tout ce qui passe à la radio si tu es branchée sur une station de djeuns qui boum-boum. Tentative de décryptage de l’utilité de ce mec, à base de mauvaise foi et d’incompréhension.
Pitbull réhabilite le mâle chauve
Depuis la mort d’André Pousse et l’arrêt de la carrière sportive de Fabien Barthez, les chauves étaient, il faut bien le dire, peu représentés par de vraies personnalités. Bah ouais : le chauve c’est pas vendeur, ça peut pas faire de publicités pour du shampoing ni rien, bref c’est la dèche. Avec le retour de Pitbull (qui souffre sans doute de calvitie et se rase le crâne pour pas qu’on voit les trous), c’est toute la communauté chauve qui peut brandir le crâne et crier à l’unisson “Nous existons !”. Un bel élan de générosité de la part d’un homme qui aurait très bien pu garder ses cheveux et adopter la coupe couronne, mais qui a choisi de montrer au monde tout le potentiel d’un crâne luisant dans les clips tournés dans les déserts.
Pitbull remplace Timbaland
Non, sérieux, quelqu’un a des nouvelles de Timbaland ? J’ai bien l’impression que depuis son flop avec M.Pokora (qui, à défaut d’avoir percé aux États-Unis, a percé nos coeurs) et le changement de carrière de Justin Timberlake (bien occupé désormais à faire l’amour avec les caméras), Timbaland n’a plus trop la frite et ne fait plus grand chose. Vous pensiez que l’Amérique pouvait se passer d’un mec qui venait toujours dire 3 phrases dans tous les hits ? Non non, ça c’est pas possible, c’est comme les interludes « chorégraphie » au milieu des clips au début des années 2000 : c’est un souci de notre époque, un impératif.
C’est donc Pitbull est vient remplacer les « hinhin hinhin » de Timbaland, en faisant plutôt des bruits gutturaux (faut savoir imposer son style aussi). Pitbull, c’est donc le « featuring » du moment, parfait pour combler un trou dans la mélodie ou un rythme un peu mou.
Pitbull réhabilite le macho de base
Pitbull, dans tous les clips où il apparaît, fricote férocement avec de la donzelle peu habillée, en mode « nos hormones sont out of control babe »
(c’est toujours plus marrant quand on mixe deux langues, ça fait international). Sauf qu’au lieu de juste les caresser au ralenti comme le ferait un beau gosse de base, Pitbull préfère :
- leur montrer ses dents (« je suis grave en chien »)
- leur faire des coups de reins distingués (« j’te pécho le boule après le clip, tu vas plus savoir dire où t’habites »)
- les regarder comme de la viande en barquette en promo au Super U (« T’es aussi alléchante qu’un rosbeef à -50%, je t’enfoncerais bien une gousse d’ail »)
Pitbull, c’est la caution macho de base face à certains chanteurs qui deviendraient mous de la braguette. Hey les mecs, c’est qui le boss ?
Pitbull donne de l’espoir aux physiques peu avantagés
Pitbull est un macho, oui, mais alors un pas très très beau. Bon je sais, c’est mal de critiquer le physique des gens, mais j’avoue ne pas comprendre cet air lubrique et vicieux que prend Pitbull à chaque fois qu’il apparaît quelque part, parce que disons-le honnêtement : ça ne le rend vraiment pas beau du tout, bien au contraire. En montrant un macho pas très beau qui emballe qui il veut, Pitbull redonne de l’espoir à toutes les biloutes de ce monde. Les gars, tout n’est pas perdu, l’espoir est encore de notre monde : si Pitbull a réussi, c’est possible pour vous aussi.
Pitbull nous fait oublier K-Maro
K-Maro avait marqué le patrimoine français de sa plume d’argent et de son goût très sûr : depuis son départ dans l’industrie de la mode, il restait dans nos coeurs comme un vide à combler qui n’avait pas d’issue.
Depuis, Pitbull est arrivé avec presque les mêmes atouts : les lunettes bling-bling qui scintilleraient même dans la forêt la plus sombre, la gouaille ravageuse, le mélange des cultures. Pitbull est d’origine cubaine, et quand il chante « one two three four, un dos tres quatro », c’est avant tout un hommage à ce monde multiple. De quoi nous consoler de l’isolement de notre tendre idole. Merci, merci Pitbull pour ce dévouement sans fin envers nous, pauvres mortels.
Pitbull, sous ces airs de parasite du r’n’b, est donc en réalité un homme utile à sa génération. Allez Pitbull, je ne t’en veux pas si tes chansons ne sont pas top : I know you want me pour acheter tes CD.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
J'adore ses yeux. Et je trouve sacrément dommage qu'il porte tout le temps ses sales grosses lunettes. Un autre truc aussi qui m'enerve, c'est ce sourire sur le coin, tout le temps, c'est chiant ! Sinon je trouve qu'il dégage quelque chose. Mais vraiment ses yeux, j'aime énormément. Je milite pour qu'il ne porte plus jamais de lunettes de soleil et qu'il arrête le sourire en coin.