— Publié pour la première fois le 29 avril 2014
Le sport et moi, ça n’a jamais été une belle histoire. J’ai presque jamais eu la moyenne de ma vie, à cause de ma coordination nulle des bras et des jambes (on oublie la moyenne en tennis de table, badminton et volley…), de ma peur irraisonnée de faire des roulades (…et en gym…) et de mon vertige (…ainsi qu’en escalade). J’ai aussi TOUJOURS détesté porter un jogging en public.
Mon seul point fort (j’ai même eu 20/20, une fois, en 5ème) fut l’endurance parce que je courais vraiment pas vite, mais je pouvais courir longtemps. Entre-temps, je me suis mise à fumer, me privant ainsi de mon seul potentiel sportif : mon souffle. Ma vie est compliquée.
Mais j’ai la preuve que ce n’est pas qu’une simple incapacité qui nous fâche, le sport et moi. C’est plus que ça. Le sport me hait. J’en veux pour preuve des évènements très récents.
Je ressentais le besoin de faire du sport pour me défouler (ça ne fait pas oublier les soucis, mais ça fatigue suffisamment pour qu’on ait la flemme de penser à eux après une séance intense). Alors je me suis inscrite à la gym suédoise. Dès que j’ai eu ma carte en main j’ai enchaîné sur un mois deux états grippaux et une cystite. J’ai donc pas pu y aller.
Hier, ça allait mieux et je me suis motivée pour aller au cours bien intense mi-cardio mi-musculation. J’ai traversé toute une ligne de métro pour aller suer ma nervosité et j’ai été recalée à l’entrée parce que c’était complet. Je suis maudite du cul ferme et du corps sain. Je ne vois que ça.
Pour me venger face à l’éducation physique, j’ai donc choisi de reprendre Les pires conseils qu’on m’a donnés et de l’appliquer à ma bête noire : le sport.
« Tout n’est qu’une question de volonté. »
Je me permets de commencer par un léger hors-sujet. C’est un truc qui revient régulièrement : à chaque fois que tu te plains d’être nulle dans un domaine où tu as envie de réussir, on te dit pour te remotiver que « ce n’est qu’une question de volonté ». Que « quand on veut on peut ». C’est vrai, mais c’est souvent mal exprimé.
Souvent, cette fameuse phrase n’est utilisée que pour nous faire fermer notre bouche, par un interlocuteur passablement saoulé de nous écouter geindre. Quand on ne sait pas quoi dire et qu’on n’ose pas faire savoir à l’autre que sa conversation nous emmerde, on fait quoi ? On sort des lieux communs qu’on a bien assimilés. Faut pas chercher plus loin.
Dans d’autres cas de figure, cette sentence est prononcée par un pro du domaine dans lequel on se plaint de ne pas exceller. Parce qu’entre le moment où il a commencé le sport, les maths ou les échecs et celui où il est devenu un spécialiste de sujet, il s’est écoulé bien des années. Bien sûr, la volonté joue un gros rôle là-dedans, mais faudrait voir à ne pas se foutre de notre tronche : tout n’est donc pas qu’une question de volonté, mais aussi de temps libre, de persévérance et de fréquence !
La dernière fois qu’on m’a dit ça dans un contexte sportif, c’était quand j’essayais de courir pour la première fois depuis des années avec mon copain de l’époque, sportif du dimanche, mais aussi du mardi, du jeudi et du vendredi.
Enfin j’sais pas, un peu de compassion quoi. Quand on veut on peut, bof. C’est bien mais ça suffit pas.
« Si t’as un point de côté, prends un caillou dans ta main »
Quand je fais du sport, je respire tellement comme Steve Urkel en période de grand stress que j’ai presque systématiquement un point de côté. Désormais, je garde cette douleur pour moi, parce que chaque fois que je l’ai verbalisée on m’a dit « bah prends un caillou dans la main opposée à la souffrance ».
Ça marche peut-être sur d’autres mais moi, ça me rend juste bancale et après j’ai la main qui pue la terre et ça me frustre.
Le caillou, tu sais où elles peuvent se le mettre, les personnes qui me disent ça ?
Là.
« Si t’as un point de côté, appuie dessus »
Eh, t’as une poussière dans l’oeil ? BAH APPUIE DESSUS ÇA FERA MOINS MAL.
« Pour brûler des calories, faut au moins courir une heure. »
Je sais pas pourquoi, chaque fois que je dis que je suis allée courir à quelqu’un (au moins une fois par décennie, donc), on commence par me demander combien de kilomètres j’ai parcouru sur mes petites jambes potelées. Souvent c’est peu alors je réponds « peu ».
Rien de bien grave pour ces personnes, qui renchérissent bien trop souvent d’un « en fait la distance on s’en fout, le tout c’est de courir plus d’une heure pour brûler des calories ». Bah alors déjà mêlez-vous de votre raie merci bien mais surtout…
AI-JE UNE TÊTE À COURIR UNE HEURE ? Je ne crois pas. Mais surtout, pourquoi est-ce que je courrais forcément pour brûler des calories ? Est-ce qu’on peut courir autant (dans mon cas, aussi peu) qu’on le souhaite juste pour le plaisir de suer et de prendre une douche interminable derrière ? Qu’on laisse ma nourriture dans mon dedans et qu’on arrête de vouloir que je l’immole. Zut alors.
« Si tu veux voir les effets sur ta silhouette, faut continuer plusieurs mois »
As-tu déjà essayé de motiver un enfant en CP à aller à l’école en lui disant « Allez : t’en as plus que pour 15 ans » ? Je te le donne en mille voire en un million : ça ne fonctionne pas.
Dans le même ordre d’idée, c’est absolument contre-productif d’inciter quelqu’un à aller au sport en lui promettant qu’aucun effet ne se ressentira sur sa condition physique avant plusieurs mois. Contre toute attente, ça peut décourager. Alors allons-y petit à petit, ok ?
EH BRIDGET ! Tu fais ça pour être plus tonique ? BAH RENDEZ-VOUS DANS 10 MOIS EH CONNASSE.
Et toi, c’est quoi les conseils nuls qu’on t’a donnés autour du monde merveilleux du sport ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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