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Misoprostol
Société

Pilule abortive : qu’est-ce que le misoprostol ?

Chaque semaine, Madmoizelle décrypte un mot ou une expression qui a fait l’actualité. Aujourd’hui, zoom sur le misoprostol.

Mardi 18 avril, L’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds) a interpellé le gouvernement dans un rapport déplorant la raréfaction des stocks de misoprostol, un médicament utilisé dans la majorité des IVG. « Pourquoi les administrations et le gouvernement ne répondent-ils pas aux inquiétudes des acteurs de terrain ? » interroge-t-il, affirmant que « des pénuries menacent le droit à l’IVG en France ». Reçu sur le plateau de RMC mercredi 19 avril, le ministre de la Santé, François Braun, se veut rassurant. Qu’en est-il vraiment ? On fait le point.

Qu’est-ce que le misoprostol ?

Le misoprostol est une pilule abortive qui permet l’expulsion de l’embryon. En France, elle est utilisée en combinaison avec un autre médicament, la mifépristone, qui renforce son efficacité et limite les douleurs. Utilisé dans 76% des avortements médicamenteux, le misoprostol est pris 36 à 48 heures après la mifépristone. Il est aussi consommé en amont des IVG non médicamenteuse.

Risque-t-on une pénurie de misoprostol ?

Plusieurs pharmacies ont alerté, ces dernières semaines, sur une tension au niveau des stocks. À tel point que le planning familial s’est inquiété des conséquences directes qu’une pénurie potentielle aurait sur l’accès à l’avortement, un droit fondamental particulièrement fragile à l’heure où le monde connaît un véritable recul sur ces questions.

Le 9 mars dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament soulignait déjà cette situation, indiquant que celle-ci serait récurrente depuis début janvier. L’unique fabricant, Nordic Pharma, est quant à lui situé aux États-Unis et reconnaît des « difficultés au niveau des sites de fabrication des produits finis », comme le relaient nos confrères de L’Express. À cela s’ajoute un combat idéologique et politique en cours aux États-Unis concernant la suspension potentielle de la pilule abortive, qui pourrait fortement affecter les délais d’acheminement.

Pourquoi cette situation inquiète ?

En France, l’écrasante majorité des avortements sont médicamenteux. Mardi, le Haut Conseil à l’égalité a alerté sur la situation : « L’accès à l’avortement risque d’être fortement limité, portant une grave atteinte aux droits sexuels et reproductifs des femmes ». Dans son dernier rapport, l’OTMeds s’inquiète quant à lui que « la recherche de solutions détourne le temps des soignants et plonge dans l’angoisse les personnes qui ont besoin d’un accès rapide ».

Mais le ministre de la Santé assure que le médicament reste accessible partout, marquant bien la différence entre tension et pénurie, et ajoutant qu’à défaut d’en trouver dans certaines pharmacies, les centres qui pratiquent les IVG ont des stocks d’avance.

Des mesures pour garantir sa disponibilité ont-elles été prises ?

L’agence du médicament a mis en place diverses mesures pour préserver les stocks existants, notamment une « interdiction de vente et d’exportation des médicaments par les grossistes vers l’étranger » qui « doit être appliquée et respectée jusqu’à la remise à disposition normale du médicament, permettant un approvisionnement continu et approprié du marché national », comme l’expliquent nos confères de FranceInfo.

Le Haut Conseil à l’égalité a quant à lui demandé au gouvernement français que soit relocalisée la production de la pilule abortive sur le territoire. Ce dernier ne s’est pas encore prononcé sur le sujet.


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