Triste nous semble la réalité quand nous réalisons que nos descendants n’entendront jamais des phrases que nous avons ouïes des milliers de fois. Pour rendre hommage à ces regrettés groupes de mots, j’ai décidé d’en lister quelques-uns histoire de te rappeler que nous avons tout de même bien galéré. Cet article leur dit adieu.
« Tu peux raccrocher le téléphone s’il te plaît ? Il faut que j’aille sur Internet. »
L’idée pour cet article m’est venue quand j’ai vu tourner ce tweet la semaine dernière :
Les bébés des années 90 savent et se souviennent que leur connexion Internet était coupée quand quelqu’un décrochait le téléphone.
Si tu as connu Internet avant l’arrivée de l’ADSL, tu as donc connu le forfait AOL ou Wannadoo à 50h/mois. Quand tes parents n’avaient pas la décence de te prévenir qu’ils allaient passer un coup de fil, ta connexion se coupait sans crier gare alors que ça faisait déjà 10 minutes que tu attendais que la page du forum de la Star Ac’ se charge.
Et c’était comme un avant-goût de la frustration inhérente à la vie d’adulte que nous vivions.
« Tu m’achèteras des piles pour mon walkman ? »
Les walkmans, c’était ces engins qu’on achetait pour faire le chemin à pied entre notre domicile et l’école et qui se révélaient bien trop lourds et bien trop gros pour qu’on les glisse dans notre poche de pantalon. Surtout qu’en ce qui concerne les versions CD, marcher en écoutant de la musique s’avérait assez compliqué puisque le son sautait à chaque mouvement un peu brusque – et donc à chaque pas. La seule solution à cette abomination était d’enclencher le mode anti-choc, qui me semble-t-il utilisait beaucoup plus de batterie (de piles, donc).
« Le walkman cassette, c’est trop bat »
Je tiens à m’excuser auprès des ours polaire qui sont en train de mourir tout seul sur un bout de banquise : j’ai utilisé tellement de piles que j’ai probablement contribué à 90% au réchauffement climatique.
« Y a des fils qui sortent de ma cassette de Peter Pan. »
Ahhhh, les VHS. Pour les plus jeunes dans l’assistance, je rappelle que la VHS est au Blu-Ray ce qu’Elizabeth II est à William : sa grand-mère. Son ancêtre.
Quand on regardait trop souvent la même cassette VHS, cette dernière finissait par se coincer dans le magnétoscope. Quand les bourrins que nous étions essayaient de la retirer, le fil se déroulait, rendant la cassette illisible. C’est pourquoi je n’ai pas revu Peter Pan
depuis 1994.
« Je l’ai lu dans Jeune & Jolie«
Quand j’étais gosse, je lisais Jeune & Jolie ou Girls dans la salle d’attente du médecin et c’était comme un pied de nez à mon statut de petite fille qui ne devrait pas être au fait des questions que se posent les adolescentes. Mais aujourd’hui, Jeune & Jolie n’est plus, et c’est un peu de mon éducation sexuelle qui est partie avec ce magazine.
« Mon CD il est rayé »
Avec l’avènement du mp3 et des smartphones, plus personne n’a réellement besoin d’acheter des CD. Parfois, quand je trouve mes albums cultes en promotion dans les bacs de Gibert Joseph, je le fais quand même, pour le souvenir et parce que ça sera collector un jour. Mais à part pour les mettre dans ma bibliothèque iTunes, ils ne servent jamais. L’ère de la dématérialisation est aux portes de nos chaînes hi-fi.
« Je viens pas avec vous, c’est l’heure du Hit Machine«
Une phrase que j’ai prononcé tous les samedis matins quand mes parents partaient faire les courses et que je préférais rire aux blagues de Charly & Lulu et découvrir les futurs hits pop et dance.
« Tu pourras me prêter ta disquette ? »
Avant les clés USB, un autre support de stockage informatique existait : la disquette. Un objet fin, tout en design, avec une étiquette dessus pour indiquer ce qu’il contenait. Malheureusement, la fiabilité bien moyenne et le manque de capacité de la disquette auront eu raison d’elle.
Adieu, petit plic qui résonnait quand on éjectait le périphérique de stockage. Sache que je t’aimais bien.
« On va au vidéo-club ? »
Temple des cassettes VHS, puis des DVD, le vidéo-club était l’endroit où j’aimais aller pour choisir des films à louer pour les regarder avec mes copines. J’évitais le coin des films d’horreur parce que rien que les affiches me faisaient faire pipi sous moi, et le coin des films porno parce que j’avais pas trop l’habitude de voir des femmes avec les seins à l’air, tous tétons pointus dehors et la bouche entrouverte. Et puis je comprenais moyennement ce que faisait le grand monsieur derrière elle et ça m’angoissait.
Mais un jour, le vidéo-club s’est scindé en deux pour se mettre à vendre des bonbons, histoire de faire rentrer un peu d’argent dans les caisses. La vente de confiseries ne rapportant plus assez, les gérants ont décidé de devenir relais-colis, aussi. Mais ça n’a pas suffi et il a fermé quand j’étais en quatrième. Un des premiers drames de ma vie.
Et en bonus, un son que nous n’entendrons plus. Enjoyez bien :
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Les Commentaires
Les disques rayés sont toujours d'actualité par contre ! Perso, j'aime bien voir mes quelques CDs sur mon étagères ou dans ma boite à gants .