— Publié le 6 février 2017
Avez-vous déjà vu passer un compte Instagram dédié aux photos sexy postées par l’un•e vos potes ?
Cette pratique de plus en plus adoptée m’a fait tiquer plus d’une fois, et comme pour les selfies auparavant, j’ai eu envie de m’y mettre… mais c’était pas gagné.
Bien s’entendre avec son corps, c’est comme la branlette : ça se travaille. Petit à petit, on apprend à se faire plaisir et à se kiffer.
Et ça passe par à peu près mille étapes mais la première, et la plus importante, c’est d’être bienveillant·e envers soi.
Comment aimer son corps ?
J’ai eu envie de me réconcilier avec mon corps vu que c’est le mien et qu’on est coincés ensemble sur le long terme.
J’ai un peu parcouru les astuces de tout un chacun et, à la surprise de personne, il n’y a pas de solution miracle.
Au fil de mes recherches, j’ai quand même souvent vu des gens conseiller d’observer son corps entier dans le miroir, sans se focaliser sur un seul truc.
L’objectif étant juste de déterminer ce qui nous plaît dans ce bordel.
Je voulais le faire mais comme j’ai un appart de fourmi et des miroirs de merde, je ne pouvais voir qu’un bout de mon corps à chaque fois.
Alors j’ai commencé à prendre des photos, inspirée par des comptes Instagram de copines.
C’est ce qu’on appelle des nudes, ces photos que je pensais réservées aux Suicide Girls, aux meufs photographiées par des pro ou par des moins pro.
Allez Natacha, enlève ta p’tite culotte
Je pensais que les photos comme ça, si t’étais pas aussi gaulée que Monica Bellucci, ça ne marchait pas trop.
Les nudes VS mon syndrome de l’imposteur
En réalité, j’avais peur qu’on se dise « Mais elle se prend pour qui elle à croire qu’elle peut se kiffer et exhiber son corps comme ça ? ».
Ce bon vieux syndrome de l’imposteur de mes couilles.
Quand on tombe amoureux, on a envie de le crier un peu partout, et avec mon corps c’était pareil.
J’ai quand même tenté une photo quand je me sentais un peu bien et, méga surprise, je l’ai aimée.
Au bout de deux ou trois comme ça, j’ai pris le syndrome de l’imposteur et je lui ai bien marravé la gueule.
C’est cool, j’avais des photos de moi pas mal. Sauf que quand on tombe amoureux, on a envie de le crier un peu partout.
Avec mon corps c’était pareil, alors c’est ce que j’ai fait, mais pas vraiment partout non plus.
Messieurs-dames bonjour, je vous présente Jean-Luc, mon cul
L’avantage du compte privé, c’est qu’on peut choisir qui voit ou non les publications.
Pas de risque pour ma famille ou un public malveillant de tomber sur une photo de mon boule : double bingo pour ma gueule.
Attention, pour tou•tes celles et ceux qui seraient tenté·es, je rappelle que ça reste Internet, qu’il y a toujours un risque de piratage ou qu’une personne pas si bien intentionnée que ça utilise vos photos à votre insu !
Ne faites pas ça surtout si vous êtes mineur•es.
J’ai donc créé ce compte, puis j’y invité les potes que je préfère et qui ne seraient pas mal à l’aise face à mes loches, en précisant « NSFW » (« not safe for work ») dans la bio, histoire d’être claire dès le début.
Comment prendre des photos sexy de soi-même ?
J’en ai parlé avec quelques copines, qui m’a dit « j’aimerais trop faire ça mais comment on fait pour prendre des belles photos ? ».
Je ne suis pas une photographe hors pair mais sur ce point, je peux aider.
Voici quelques astuces pour prendre des photos cool de soi, dans le plus simple appareil.
Nue.
À poil.
Avec le cul qui dit bonjour.
Pas besoin d’un appareil photo de pro,
Un smartphone de qualité pas trop pourrie peut suffire.
Le tout est de trouver un bon endroit où le mettre : pas trop bas, mais pas trop haut non plus pour avoir une bonne vue de votre corps. Sinon l’angle risque de ne pas vous mettre à votre avantage et vous pourriez être un peu déçu·es par les premières photos.
Ce serait con de se laisser décourager par un mauvais angle !
Le retardateur est votre ami
Si vous n’avez personne pour prendre la photo, le retardateur est votre meilleur pote.
Il vous permettra d’éviter le cliché pris avec le bras qui donnerait un angle nul ET un effet peut-être un peu selfie de chat Skylog qui pourrait mettre mal à l’aise les plus chics d’entre nous.
Trouvez l’endroit qui vous conviendra le mieux
N’hésitez pas à tester un peu tout votre appart, à trouver le coin au top niveau lumière, à voir l’endroit où vous pouvez être le plus à l’aise pour vos photos.
Et quand vous trouvez, MITRAILLEZ.
Faites-vous plaiz’ hein !
Avoir LA tenue qui vous mettra à l’aise
Pas la peine de se forcer à mettre des trucs sexy de ouf dans lesquels vous n’êtes même pas à l’aise !
Vous vous trouvez bonne dans un slip Superman ? Qu’à cela ne tienne, mettez ça. L’important, c’est vraiment de se sentir bien et de se kiffer.
Une photo sexy c’est pas forcément une panoplie de paupiette qui pourrait vous donner un air un peu coincé et mal à l’aise si vous n’aimez pas ça d’habitude… Faites-vous plaisir !
Prendre le temps de trouver la photo que vous aimerez
Quand vous mitraillez, vous vous retrouvez avec plein de photos… et du choix.
N’ayez pas peur d’être exigeant•e, si vous n’en avez qu’une seule de bien sur 20, pas de souci ! Bichonnez-la, concentrez-vous sur elle et pas sur les 25 autres un peu « meh ».
Pour vous kiffer dans ce compte, ne postez que la crème de la crème.
Gardez ce qui vous fait VRAIMENT vous sentir bien.
Évitez de partir en mode full cours d’anatomie
Exactement pas moi
Bon après ça c’est vraiment à l’appréciation de chacun•e, mais vous risquez d’avoir vos photos supprimées d’Instagram si vous postez une mappemonde de votre entrée des artistes.
Ça peut peut-être aussi mettre un peu mal à l’aise vos
followers qui s’attendent à quelque chose de plus… subtil.
Mon conseil, c’est de garder ce genre de photo pour un public VRAIMENT averti.
C’est le niveau supérieur au nude traditionnel quoi.
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Les nudes, mes comptes Instagram et moi
Grâce à la fonction multi-comptes d’Instagram, je peux naviguer entre mon compte officiel et mon nouveau compte privé.
J’essaie de poster régulièrement, de prendre des photos que j’aime sans poster le premier cliché de moi vaguement dénudée, qui ne me plairait pas forcément plus que ça.
Ma philosophie c’est d’être acceptée comme je suis c’est de ne poster que les photos que j’aime vraiment fort fort !
Moi quand je kiffe une photo de moi
Pour la simple et bonne raison que le travail derrière la photo, c’est aussi ça qui est gratifiant, dans un cliché de nu.
Me dire que je n’ai rien à envier à une meuf ultra bonne selon « les normes », que je ne suis pas la seule à kiffer ce que je vois, et travailler l’angle.
L’angle des photos, c’est aussi un moyen de voir ce que les gens verraient s’ils me voyaient en vrai.
Que mon image n’est pas uniquement celle qui est renvoyée par mes yeux quand je regarde vers le bas ou le reflet des petits miroirs de chez moi !
C’est aussi un chouette moment pour apprécier la lingerie cool qu’on a au fond du placard et qu’on met pour les grandes occasions (ou les jours où l’on se dit « si jamais il m’arrive un truc je veux avoir une belle culotte pour les pompiers »).
Contrairement aux idées reçues, les gens qui me suivent sont surtout des meufs (dont celles qui ont aussi des comptes de nudes).
Parce que c’est aussi cette démarche-là qui me fait plaisir : promouvoir l’amour de soi, et montrer une certaine diversité des corps et des morphologies.
Je ne suis pas parfaite, mes cuisses et mes fesses ne sont pas fermes, j’ai un peu de ventre, j’ai des cicatrices, des marques, je n’apprécie pas toujours mon visage. Et pourtant, si je m’aime dans ces photos, c’est pas seulement parce que je m’y trouve bonne.
C’est que, enfin, je suis la fille que je veux être depuis longtemps, celle qui se kiffe et qui le dit, celle qui embrasse la vie !
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