Depuis que mon frangin m’a fait découvrir Phoenix il y a quelques années, je me suis toujours dit que j’irais volontiers voir ce que donnait leur musique sur scène. Quand j’ai su qu’ils passaient dans une salle plutôt petite, qui plus est avec Peter Von Poehl en première partie, je me suis dit : potentiel de bon concert, ça. En réalité, c’était beaucoup mieux que bon.
L’atmosphère de la première partie était un peu étrange : face à un public déjà chaud et assez turbulent à l’idée de voir Phoenix, Peter Von Poehl a eu droit à de chaleureux applaudissements, mais aussi à une bonne rasade de murmures dans la salle à chaque fois que le jeune homme tentait d’expliquer l’origine de ses délicates vignettes folk. Une attitude légèrement dissipée qui a dû déchaîner la colère du Dieu de la musique live, puisqu’avant de voir Phoenix entrer en scène, il a fallu attendre, attendre, attendre et attendre encore. Juste punition du destin. Autre interprétation : les membres de Phoenix étaient peut-être tous affligés d’une bonne gastro (« Hé, ? t’en as encore pour longtemps ? Faut y aller là » « Eurgh nan, fais semblant de continuer le sound check, je sors mes tripes, là » « Garde les plutôt pour la scène, huhu« )
Gastro ou pas, les tripes, ils les ont heureusement gardées pour nous. Conséquence : dès les premières minutes, le public a accueilli très chaudement le mélange de funk, électro, pop et rock des frenchies. Comme c’est jubilatoire, d’avoir sur scène des jeunes gens pas péteux pour un sou, dans les enceintes un set parfait, et dans la salle une ambiance d’amoureux transis : Run Run Run, Funky Square Dance, If I Ever Feel Better, Long Distance Call, It’s Never Been Like That, Everything is Everything… Tous les titres, ceux des débuts comme ceux du dernier album, faisaient bouger le public et tomber les applaudissements. Comme si sur scène comme dans la salle, tous s’étaient mis d’accord pour électriser le moment.
Le rappel s’est d’abord fait en douceur, avec deux titres sur lesquels la voix de Thomas Mars n’avait pour compagnon que le son de la guitare sèche (la reprise de Playground Love, de Air, était l’un des plus jolis moments de la soirée). Tout en énergie ensuite, avec le groupe au complet, visiblement content d’être là et salué triomphalement (allez, j’ose le mot) par le public les derniers décibels tombés. Des décibels, justement, j’en ai pris tellement ce soir-là que j’ai craint pour mon audition les jours suivants (être rock en 2006, c’est être sourd en 2010). Mais Phoenix est entré définitivement dans ma top list des « concerts que c’était tellement bien que ça rend heureux d’être vivant ».
Le site officiel de Phoenix
Leur page sur Myspace
Le site de Peter Von Poehl
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