Même si j’aime jouer les meufs grandes gueules et badass la plupart du temps, en vrai je suis une énorme froussarde.
Cette vérité m’a sauté à la gueule en 2014, quand j’étais à Universal Studio, dans « la maison de l’horreur ».
En cas d’invasion zombies, je ne servirais à rien
Le concept ? Pénétrer un vieux manoir dégueulasse dans lequel toutes les pires figures de l’angoisse te courent après : un gars avec le masque de Scream, le type de Massacre à la tronçonneuse, Chucky, la Dame blanche et j’en passe.
Ma réaction face à ces adultes déguisés pour gagner leur pain ? Me contorsionner en une boule, comme un cloporte, et me boucher les oreilles en hurlant.
Conclusion : en cas d’apocalypse zombies, de guerre ou de d’invasion extraterrestre, je ne servirais à RIEN.
Telle est la vérité brute.
D’ailleurs, il y a d’autres domaines dans lesquels je ne sers à rien, et qui pourtant relèvent de la vie, la vraie…
Ma phobie administrative VS le papier (et les papiers)
Voilà mon pire secret, qui n’en est plus vraiment un puisqu’il est connu de mon banquier, de tous les gars du guichet de la RATP à Marx Dormoy, de ma RH et de ma daronne of course : je suis une ÉNORME BRÊLE dans le domaine de la paperasse.
Mais vraiment énorme, j’insiste dessus.
Je pense qu’au-delà d’un problème avec l’administratif, j’ai un problème avec tout ce qui est « le papier », en tant que matière.
Alors, ça a l’air con du cul écrit comme ça, mais j’ai bien réfléchi ces derniers jours, et mes angoisses remontent à la primaire, lorsqu’il a fallu commencer à utiliser des fucking cahiers.
Je me souviens encore du prof chauve et bedonnant que j’ai eu en CP et qui a été le premier à instiguer le concept du « cahier par matière + protège-cahier d’une couleur par matière ».
Euuuuuuuuuuuh, j’étais larguée.
Déjà, il fallait amener des cahiers avec des feuilles, noter des trucs dedans, les entourer d’un plastique de couleur et par dessus le marché, il fallait tout ramener chaque jour.
L’idée me semblait déjà infernale.
J’ai dû me tenir à cette règle 3 semaines avant de perdre et d’oublier mes cahiers, volontairement ou non.
Et ça n’était que le début de la galère.
Toute ma vie scolaire a été ponctuée de :
« Mademoiselle Ramphul, où est votre carnet de correspondance ? Encore oublié chez votre mamie ? »
Et de :
« N’hésitez pas à prendre en notes le cours, Mademoiselle Ramphul. »
Mais les années ont passé et je n’ai jamais fait le moindre effort.
Ma mère plongeait dans le désespoir à chaque fois qu’elle retrouvait des feuilles blanches griffonnées de quelques notes, en boule au fond de mon sac à dos en guise de cours.
J’avais beau me sentir ultra-mal de dire tout le temps aux profs « J’ai oublié mon cahier », ça ne m’empêchait pas de ne PAS faire d’efforts.
Je ne m’explique vraiment pas cette allergie à tout ce qui est prise de notes sur des morceaux de papier
.
Dès que j’ai entamé mes études supérieures, j’ai acheté un ordinateur, et j’ai enfin pris des notes claires et régulières.
Le problème ne venait donc pas de mon incapacité à suivre les cours, puisque de toute façon j’avais toujours eu de bons résultats et passé les années scolaires facilement, mais bien du support : le papier.
Et aujourd’hui, c’est encore pire, puisque mon problème avec le papier altère ma vie d’adulte.
Ma phobie administrative VS les chèques
L’endroit qui me fait le plus flipper au monde, bien plus que l’école, c’est sans aucun doute la banque.
D’abord parce que je ne comprends RIEN de ce qui s’y passe, ensuite parce que tout le monde a l’air tellement sérieux que ça me met mal à l’aise.
J’ai l’impression d’être une brebis galeuse parmi de belles créatures au poil éclatant et au bêlement cristallin.
Tout ce qui a trait à la banque me paralyse, donc j’ai trouvé une parade : je ne réponds jamais à ma banquière.
Mais au-delà d’un coup de fil, ce qui dépasse l’entendement, ce qui relève du domaine de l’impossible, pour moi c’est… déposer un chèque.
Chaque année, le 20 octobre, jour de mon anniversaire, lorsque je reçois de l’argent sous forme de chèques de la part de ma famille, j’ai des sueurs froides.
« Maman, tu voudras bien aller les déposer à la banque ? »
Ce à quoi elle me répond en général qu’il est temps que j’y aille moi-même.
Et là, ça devient le parcours du combattant : lorsque j’approche de la banque Palatine, j’ai la gorge qui se serre et les aisselles trempées.
Je fume toujours une clope avant de pénétrer les bureaux trop propres et trop silencieux, pour retarder l’échéance.
Et puis, quand il n’est plus possible de reculer, je sonne, rentre dans les bureaux, salue vaguement le type de l’accueil et me dirige vers l’urne dans laquelle il faut déposer les chèques.
Mais dès que je saisis entre mes mains tremblantes le bordereau, toutes mes certitudes s’écroulent.
« C’est qui putain déjà l’émetteur ? La banque ou la personne qui m’a fait le chèque ? Si je me goure, je touche pas la thune ? Pourquoi le gars en costume me regaaaaaarde ? »
En général, je lâche le bordereau, prétexte une erreur au gars habillé en pingouin, et me casse le plus vite possible, pratiquement en courant.
Résultat des comptes : si vous me devez de l’argent, merci de me faire UN VIREMENT comme une personne normale.
Ma phobie administrative VS les guichets de la RATP
Non mais STOP.
Avoue que c’est le pire lieu de la fucking Terre.
Comme beaucoup de Parisiens qui n’habitent pas dans le quartier de leur taf, je prends le métro chaque jour depuis plus de dix ans, ce qui explique pas mal ma mauvaise humeur matinale.
Qui dit métro au moins 5 jours sur 7, dit souvent Pass Navigo, c’est à dire une carte qui se recharge tous les mois ou tous les ans, et qui permet à qui la possède d’emprunter le métro, le bus et le RER autant qu’il veut pendant 4 semaines.
Cette carte, je l’ai longtemps possédée.
Seulement voilà, il y a un an et des poussières, je l’ai fait tomber de ma poche.
Depuis, je te le donne dans le mille : je m’achète… des tonnes de tickets, ce qui me coûte une fortune.
En cause ? Mon incapacité et ma surtout non-envie d’aller réclamer un nouveau pass au guichet de la RATP.
Va savoir pourquoi, ça me tétanise.
Mais si mon idiotie s’arrêtait là, ça ne serait pas si problématique.
Non, le vrai drame là-dedans, c’est que depuis plus de deux ans que je travaille chez madmoiZelle, je ne me suis jamais fait rembourser mon pass Navigo. JAMAIS.
Alors que l’entreprise le prend en charge à 100%.
Pourquoi ? Je dois apporter de la paperasse, et ça me semble au-dessus de mes forces.
Yes la vie tralalalalère.
Mais tout ceci, douce lectrice, ça n’est qu’une liste non-exhaustive de tous les domaines de mon incompétence en matière de papiers.
Je t’épargne bien sûr tout ce qui touche à ma mutuelle (d’ailleurs je ne connais pas son nom), à la demande de visa avant de partir en voyages, à mon carnet de santé, à mes impôts (LOL QUI COMPREND QUELQUE CHOSE À ÇA) etc.
Étonnamment, le seul élément que je gère à peu près c’est ma carte vitale. Et pour cause, je vais tout le temps chez le médecin à cause de mon… hypocondrie.
YES.
Allez, ça fera l’objet d’un prochain article !
Comment se sortir d’une phobie administrative ?
Si toi aussi, douce lectrice, tu es dans l’incapacité de gérer tes papiers et par extension ta vie d’adulte, je te conseille de te faire aider.
En écrivant cet article, j’ai par exemple décidé de me sortir les doigts du cul et d’aller demander un nouveau pass Navigo ce midi, pendant ma pause dej.
Cet article, c’est mon aide à moi.
Mais il est tout aussi possible de se faire aider par une amie ou un membre de la famille, qui aura suffisamment de patience pour te faire dépasser ton blocage et t’accompagner dans tes nouvelles démarches.
Aussi, tu peux tout à fait parler de ton blocage à un psy par exemple, qui t’aidera sans doute à trouver la source du problème et t’apportera des solutions tangibles.
Qu’en dis-tu ? On essaie de se soigner ensemble ?
À lire aussi : Voici comment savoir à quelles aides tu as droit
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Les Commentaires
Moi il y a des périodes où ça me stresse tellement que ça me plonge dans une sorte de déni - genre je sais très bien que les obligations administratives sont là , elles existent... mais dans une autre dimension ! Jusqu'à ce que la réalité me rattrape^^'
J'en ai parlé à mon psy d'ailleurs, quand il m'a dit qu'il trouvait ça rigolo comme défaut, que c'était juste pas mon centre d'intérêt et qu'il y avait bien pire, ça m'a aidée à dédramatiser en fait. Parce que je trouve qu'on nous donne l'impression (ou c'est juste moi qui me mets trop de pression ?) d'être stupide quand on sait pas gérer son admin, que c'est un truc naturel et tout con, alors qu'il y a de plus en plus partout et que ça peut être envahissant pour celleux dont ce n'est pas le truc...
Sachant cela, ça n'empêche pas que ce type de tâches s'apprend, qu'on est bien obligé.es de le faire. Quand je parle de dédramatiser c'est absolument pas pour nier l'angoisse qu'on peut ressentir devant l'administratif et les blocages que ça peut engendrer (dans les pires moments j'ai moi-même renoncé à percevoir des cachets suite à des concerts parce qu'il fallait "juste" remplir et scanner une feuille). Mais c'est rassurant, en tout cas ça l'a été pour moi, de savoir que c'est ok de ne pas être super à l'aise.