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Peut-on détester les enfants des autres // Source : Getty Images signature
Daronne

C’est grave de ne pas aimer les enfants des autres ?

Avoir des enfants — ou ne pas en avoir — et ne pas supporter les mômes des autres. C’est possible ? Et qu’est-ce que ça veut dire de nous ?

Qui ne s’est jamais dit, en voyant l’enfant d’une connaissance se rouler par terre ou mal parler à un autre être humain, qu’il était un gamin insupportable ? Qui n’a jamais levé les yeux au ciel en étant exaspéré par le comportement franchement déconnant d’un mini-être humain de 5 ans qui parle comme la peste qui, jadis, nous martyrisait au lycée ?

Ce sont des choses qui arrivent. Et pourtant, il y a des enfants qu’on apprécie, qui sont sympas et drôles, mais parfois, quand on voit la petite Marie-Cécile parler avec un mépris fou pour son âge, ou quand la petite Louane met une grosse claque dans le visage de votre progéniture, ça peut mettre sur les dents la plus calme des personnes.

À lire aussi : 5 raisons de ne pas avoir d’enfants, de la part de quelqu’un qui en a fait (2 fois)

Mais ça veut dire quoi de nous ? Qu’on n’est pas câblé correctement, parce qu’on juge des enfants qui sont censés être, soi-disant, purs et innocents ? Qu’on est la pire des personnes parce qu’on n’aime pas fréquenter une gamine ou un gamin qui est visiblement toxique pour les personnes qui s’approchent de lui ? Non. On a le droit de ressentir ça, mais ce qu’il faut surtout essayer de comprendre, ce sont les raisons de leur comportement, surtout quand ce dernier ressemble beaucoup trop à une attitude qui n’est pas de leur âge, ou qui ne devrait pas être tolérée, même à l’âge adulte.

Les enfants sont des éponges

Avez-vous déjà entendu la phrase « les enfants sont des éponges, ils ressentent tout » ? C’est vrai, les enfants absorbent beaucoup, même si ce n’est pas toujours visible. Les enfants, ces petits êtres qui naissent avec un regard naïf, frais et innocent sur la vie qui les entoure, vont s’imbiber, comme des éponges, de tout ce qui se passe autour d’eux.

Ils vont reproduire des comportements, des attitudes, ils peuvent même ressentir la même aversion ou amour que leurs parents, où ceux qui les élèvent, ont pour des gens, des objets, des aliments, des couleurs. Bref, ce sont des petits imitateurs. Et parfois, ça, on l’oublie. Comme le dit si bien Ben Mazué dans sa chanson Quand je marche : « les gamins, c’est « faites ce que je fais », pas « faites ce que je veux » ou encore moins « faites ce que je dis » ».

Lorsque l’on a la responsabilité d’un enfant, on se doit de montrer un certain exemple, pour qu’il ait une base sur laquelle s’appuyer lorsqu’il est confronté au monde extérieur. Si on ne peut pas leur montrer, grâce à notre attitude, la voie qu’on aimerait que nos enfants suivent, il ne faut pas s’étonner de leur comportement qui peut ne pas convenir à la société dans laquelle ils vivent.

Au début de sa vie, l’enfant n’est que ce qu’il connait

Pour vous donner un exemple, dramatique, auquel j’ai assisté dans ma vie personnelle : ma fille est en maternelle, en grande section. Une de ses camarades d’école, à la récré, lui a mis un gros coup de poing dans le nez, volontairement. Ce n’était pas un accident, c’était un coup donné en réaction à un évènement mineur.

Sa professeure m’a convoqué pour en parler, parce que le geste était violent, agressif et incompréhensible, et ma fille était vraiment choquée. Mais j’ai appris que la petite fille qui avait frappé la mienne n’avait que ces exemples-là chez elle, puisque c’était dans ce climat de violence qu’elle était élevée. Est-ce que ça rend son geste moins grave ? Non.

Mais je l’ai mieux compris, et ça m’a sincèrement retourné. Cette petite fille n’a rien de différent d’avec la mienne, elles ont le même âge, fréquentent la même classe, les mêmes copains, aiment les mêmes dessins animés, mais l’une est élevée avec des coups et une façon de communiquer ses émotions bien différente de l’autre. Et ça change tout. Ce n’est pas cette enfant qu’il faut blâmer, mais tout le milieu dans lequel elle grandit.

Le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre ?

Là, c’est un exemple dur dont je vous parle, assez extrême. Mais quand vous êtes face à un enfant qui a un comportement qui vous insupporte, comme un môme qui parle mal à un adulte, avec condescendance, mépris ou insolence, essayez de regarder d’où ça peut venir. Le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre, et, à part dans de rares cas, l’enfant n’est simplement que le reflet de ceux qui l’élèvent.

À la question : peut-on détester les enfants des autres ? On pourrait dire oui, parce que chacun et chacune est bien libre de ses ressentis et de ses pensées. Ne pas aimer d’autres êtres humains ne fait pas de vous de mauvaises personnes, c’est ok de ne pas aimer tout le monde. Oui, il y a des enfants avec des personnalités que l’on peut qualifier d’un peu chiantes, pénibles, des enfants bruyants, qui se roulent par terre dans les supermarchés. Il y a des enfants qui ont des émotions compliquées à gérer, parce que ce n’est pas facile de ressentir autant de trucs quand on n’a pas encore une maturité cérébrale complète. Bon, il y a aussi des gamins un peu cons aussi, tout comme les adultes, mais que voulez-vous, il faut de tout pour faire un monde.

Certains parents ne se rendent pas compte de l’impact que peut avoir leur attitude et leur façon d’être sur leurs enfants, qui les imitent, même inconsciemment.

Mais la prochaine fois que vous serez face à un gamin qui a un comportement qui vous irrite, qui vous agace ou qui vous inquiète, regardez aussi le sommet de l’arbre depuis lequel il est tombé. Souvent, l’explication n’est pas loin.


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Les Commentaires

27
Avatar de StellaMars
27 avril 2023 à 11h04
StellaMars
@Kettricken je ne peux qu'aller dans ton sens avec l'exemple de mes filles : jumelles, monozygotes dites identiques, élevées dans les mêmes conditions et des caractères et des gouts très très différents bien que complémentaires.
Contenu caché du spoiler.
3
Voir les 27 commentaires

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