— Article publié le 6 juin 2018.
L’an 2018 marque ma vingt-cinquième année sur cette Terre. Une Terre pleine de surprises, tantôt somptueuse et nourricière, tantôt effrayante et destructrice.
Parfois elle me rappelle à quel point nous ne sommes que de petits êtres humains dont le sens de l’existence reste abstrait.
Notamment quand le tonnerre gronde sa mère avec sa putain de foudre terrifiante !
Tout va bien. Le ciel est gris, il pleu.. BAM ! AH, SALOPERIE !
Ouais, j’ai 24 ans et pourtant, je suis toujours aussi stressée quand il fait de l’orage.
Je peux vous dire que depuis quelques jours, voire depuis la semaine dernière, je suis franchement servie par la météo.
À moins que tu ne vives pas en France, tu sais sans doute que les météorologues prévoient des temps orageux dans toute la France pour la semaine du 28 mai.
Depuis lundi, plusieurs départements français se trouvent en vigilance orange et apparemment, le mois de mai pourrait être le plus orageux depuis l’année 2000 selon Météo France.
Je ne suis pas SEREINE.
Ma peur totalement irrationnelle.
Quand il fait de l’orage, j’ai peur mais je ne sais pas vraiment pourquoi ni de quoi.
Petite, ça me terrorisait déjà. Je me souviens de la boule qui se formait dans mon ventre quand je voyais le ciel noir se former pendant la récréation.
Je me rappelle me lever en pleine nuit pour aller dormir dans la chambre de ma petite sœur qui a 5 ans de moins que moi.
Jusqu’à mon adolescence, je faisais la liste des choses à faire et ne pas faire pendant un orage dans ma tête : ne pas s’abriter sous un arbre, rester à l’intérieur chez soi, débrancher les appareils électriques…
J’aimais beaucoup utiliser la technique des secondes entre l’éclair et le tonnerre pour savoir à combien de kilomètres l’orage se trouvait. Et puis, je croyais à tout plein de légendes urbaines.
Il paraît qu’on peut devenir aveugle si on regarde un éclair, ou que si on ouvre toutes les fenêtres une boule d’électricité peut rentrer dans la maison et tout détruire sur son passage.
Dites-moi si ce sont des mythes ou si cela est vrai, ça m’éviterait une énième thérapie chez un·e psy.
J’ai peut-être trop joué à Pokémon, enfant.
Aujourd’hui, j’ai toujours peur de l’orage. Pourtant, je sais qu’un orage à Paris n’est pas franchement risqué.
À moins d’être mouillée, sous un arbre au sommet d’une colline en pleine cambrousse avec un pic à glaçon en métal dans les mains, la probabilité d’être touchée par la foudre est minime.
Selon l’Association Protection Foudre interrogée par Le Huffington Post en 2012, le taux de mortalité par la foudre varie entre 3 et 10%, ça fait à peu près 10 à 30 morts par an.
En gros, j’ai plus de chance de mourir quand je prends l’ascenseur que d’être frappée par la foudre. Pourtant, ai-je peur des ascenseurs ? Pas du tout.
Irrationnelle, je vous dis.
Cette peur nulle dans mon quotidien
Dès que j’entends un coup de tonnerre, mon cerveau semble s’activer en mode flipette pour me signaler un truc du genre : « ok je crois que j’ai entendu un truc donc tu ferais peut-être bien de te réveiller, on sait jamais s’il se passe quelque chose de grave. »
C’est tellement absurde. Mon cerveau s’éviterait sûrement ce stress s’il me gardait dans mon profond sommeil mais bon. Je ne le contrôle pas, et parfois il me saoule.
Con de cerveau bon sang.
Ma peur de l’orage surgit aussi pendant la journée. Le bruit soudain et trop fort me fait sursauter et m’empêche de me concentrer correctement.
J’ai aussi la sensation d’être fortement touchée par toute la tension palpable dans l’air : j’ai mal à la tête, je suis irascible et de mauvaise humeur.
L’odeur de l’orage aussi qui m’assaille les narines me perturbe beaucoup.
En gros, l’orage éveille tous mes sens, je suis en alerte constante et je n’arrive à me calmer qu’une fois le tonnerre passé.
J’ai également des réflexes un peu nuls quand l’orage gronde dehors. Si je suis à l’intérieur, je ferme toutes les fenêtres même s’il fait 42 degrés dehors.
Si je suis à l’extérieur, je vais fixer le ciel noir au lieu de courir m’abriter pour voir de quel côté tombe l’éclair et aller dans la direction opposée (tant pis si ce n’est pas vers chez moi).
Je me sens comme « un vieux qui crie contre les nuages. »
Et s’il pleut en même temps, je n’ouvre pas de parapluie de peur que la foudre tombe sur moi. Oui, je vis à Paris et il y a clairement d’autres para-tonnerres que moi dans cette ville , par exemple : LA TOUR EIFFEL de 324 mètres de haut.
Ah, aussi,
je ne prends pas de douche quand il fait de l’orage. Rapport que l’eau et l’électricité ne font pas bon ménage (mdr).
Je me fatigue.
Ma peur me met en colère
Je ne comprends pas ces personnes qui adorent l’orage. Pourtant, j’aimerais beaucoup être en paix avec cette météo, et ne pas me mettre en PLS dès que j’entends le tonnerre.
La panique au moindre éclair.
Le plus étrange dans cette histoire, c’est que je n’accepte pas cette frayeur.
Certes, je l’assume, je préviens les gens autour de moi que je risque d’être un peu tendax du slip quand un orage se prépare.
Mais dans ma tête se déroule un terrible duel entre mes deux moi internes : d’abord je tente de me rassurer, de me dire que ce n’est pas si terrible deux trois éclairs et du brouhaha pendant 5 minutes.
Puis je sens mon corps se crisper et là, je me mets à m’énerver contre moi-même :
« Sérieusement ? À ton âge ? Tu vas encore te stresser à cause d’un simple orage ? Arrête tout de suite, et va faire une story Instagram de ce que tu vois par la fenêtre, comme tout le monde. »
Évidemment, ça ne fonctionne pas.
Dans ces moment-là, j’aime bien me mettre sous ma couette et écouter de la musique très fort, le plus loin possible des ouvertures sur l’extérieur.
Y a de l’orage, ok ciao bye.
En fait, je crois que c’est surtout le fait de ne pas savoir contrôler cette peur totalement irrationnelle qui m’exaspère.
Je ne suis pas en colère contre l’orage finalement, mais contre moi-même. Peut-être que si je lâchais prise sur ma peur de l’orage, je serais moins stressée et mon angoisse serait plus facile gérer ?
Si tu veux m’aider à financer ma thérapie, envoie-moi un MP pour que je te refile mon RIB.
Sinon, tu peux aussi me dire si toi aussi tu as peur de l’orage dans les commentaires.
À lire aussi : Comment s’habiller par temps moite et orageux ?
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