On pourrait croire qu’être heureux à en chevaucher des licornes, c’est pas simple… et on pourrait très probablement avoir raison. Aller bien, c’est facile ; être vraiment heureux plus de deux heures d’affilée c’est plus complexe. Une envie d’uriner, et bim, ton moral tombe de 20/20 à 17. Enfin je trouve. C’est mon opinion, je l’impose à personne.
Toutefois, on peut se donner de petits coups de pouce : il existe de petits gestes du quotidien qui donnent des frissons de plaisir et de satisfaction. De tout petits moments furtifs emplis d’une joie indescriptible et globalement incompréhensible. Des trucs qui mettent souvent presque tout le monde d’accord alors que si on prend un peu de recul dessus, bah, c’est vraiment que dalle, quoi. Du genre…
Éclater du papier-bulles
À une époque, je m’arrangeais pour toujours acheter des cadeaux fragiles, histoire d’être SÛRE qu’on me les emballe dans du papier-bulles. Quand je les offrais, je restais bien à côté du destinataire et je chopais l’emballage direct. Après quoi, la soirée pouvait être absolument nulle à déféquer des chamallows, ou géniale à en suer des paillettes, je pouvais pas m’en rendre compte : j’étais hypnotisée par mon occupation.
Ce petit renflement que tu fais rouler sous tes doigts, comme un minuscule oreiller tout moelleux pour Polly Pocket que tu tâtes avant d’exercer la pression qui le fait claquer en une mini-explosion douce pour l’oreille… L’extase pas chère. Une détente absolue qui relègue le yoga dans la même catégorie énergisante qu’une séance de zumba.
Sinon, si tu préfères, tu peux aussi faire ça.
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Retirer de la colle de ses mains
Qu’on ait aimé ou pas les coups d’arts plastique, il est probable qu’on soit nombreuses à se souvenir avec émotion de la sensation presque orgasmique de se mettre plein de colle liquide sur les mains, d’attendre qu’elle sèche, puis de la retirer.
Ça se décollait comme si tu t’arrachais tout doucement une fine couche de peau, sauf qu’en version indolore.
Je crois que je vais m’en commander des litres.
Retirer le plastique de son nouveau téléphone…
Déjà, acheter un nouveau téléphone, ça fait vachement plaisir : il est tout neuf, sans aucune rayure, il t’ouvre les bras et te montre tout son amour. Mais en plus, certaines marques ont pensé à nous offrir une petite joie supplémentaire : rajouter un film plastique pour le protéger.
Et le retirer, tout doucement, avant de te servir de ton nouveau gadget enfin tout nu, c’est un moment de paix et de bonheur. Bien sûr, plus tard, t’arrêteras pas de le faire tomber ; bien sûr, plus tard, tu oublieras de nettoyer sa coque et une couche de miettes, de poussières et de trucs sales non identifiés s’y installera.
Mais en attendant, il est neuf, en attendant, tu retires ce film plastique tout doucement, et il n’y a aucun bruit qui se dégage de cet acte. La plénitude.
…ou jouer avec les bulles d’air si on a décidé de laisser le plastique
Cela dit, tu peux également décider de laisser le film plastique et de jouer avec les bulles d’air qui se créeront avec le temps entre l’écran et la protection. Une petite pression dessus suffit à les faire bouger, et si ça se trouve, y a des artistes dans le monde qui arrivent à dessiner des trucs dingues avec ça.
Mais t’es pas obligée, hein. Tu peux juste te contenter de faire bouger les bulles d’air de mani-air (oh, on rit, sortez les banderoles et les pets d’aisselle) aléatoire.
Aspirer des conneries
Faire tomber du café ou des coquillettes crues par terre, c’est chiant, parce que c’est du gaspillage. Il arrive qu’on puisse éviter le gâchis quand le sol sur lequel les aliments ont chu est propre, mais eh, bon, hein, on n’a pas toujours l’occasion d’être à cheval sur la propreté.
Mais quand on a fait tomber une grande quantité de tout petits trucs par terre (sur un sol sale, donc) et qu’on doit les retirer à l’aspirateur, ça a un petit côté jouissif : au milieu de ce gros bordel, soudain, une traînée de propreté. Puis une deuxième. On peut visualiser notre acte : c’est pas comme quand on fait un travail abstrait, dont on ne verra les bénéfices que plus tard (genre, un devoir maison de maths). Là c’est un acte = une conséquence, dans la foulée. Le passage de l’aspirateur à un endroit = la propreté au milieu du bordel.
Oui enfin bon, ce sera encore plus satisfaisant quand j’aurais un aspirateur qui n’a pas besoin de moi.
C’est encore mieux quand on aspire quelque chose de pas comestible, parce qu’aucune sensation de culpabilité ne s’ajoute à cette satisfaction-là. Comme quand j’ai oublié que j’ai eu le temps de ranger mon appartement avant de partir et que je le retrouve tout propre à mon retour. Le même genre de joie.
Faire ses courses quand le sous-total est un chiffre rond
Passer à la caisse, quand tu fais tes courses, c’est pas vraiment drôle. C’est un soulagement parce que tu sais que tu en as presque fini avec les rayons, les caddies qui roulent pas bien et/ou les paniers trop vite remplis dont l’anse se pète la gueule, mais c’est quand même un instant où tu sais que tu vas lâcher des ronds, donc c’est chiant. Un peu. Enfin je trouve.
En revanche, pour une raison que j’ignore, voir un compte rond s’afficher au moment de payer, ça me met en joie. Ça donne l’impression que le monde s’est plié en quatre pour m’aider à faire tes comptes plus vite (si tant est que tu fasses tes comptes) (moi j’ai jamais compris l’intérêt) (je veux dire, je regarde juste si y a bien un « + » avant les chiffres sur mon relevé et en avant Philibert).
Du coup, bon, comme je fais même pas mes comptes, j’arrive pas à comprendre pourquoi j’aime bien. Mais j’aime bien.
S’étirer
Plaisir de la vie parmi les plaisirs de la vie : s’étirer (en couinant un peu ou en soupirant, c’est encore plus agréable) ! Qu’on ait une douleur qui appelle à l’étirement ou qu’on ait juste besoin de se redonner un peu d’énergie, l’étirement, ça fait chaud dans les muscles, ça chatouille parfois un peu… J’en abuse un peu, de cette satisfaction-là. Si bien que je me demande comment il est possible que je ne prenne pas cinq centimètres par semestre.
Bon, on a l’air con, ça oui. Mais qu’est-ce qu’on peut bien en avoir à péter, je te le demande ?
À toi : viens lister les petits plaisirs satisfaisants de ta vie (et expliquons-nous ensemble pourquoi on les fait pas plus au quotidien alors que ça pimpe l’état d’esprit) !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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