Parce que tu avais besoin de changement, parce que tu peux désormais te payer un logement plus grand, parce que tu emménages avec ta moitié ou encore parce que tu changes de ville, tu as décidé, ou été contrainte, à déménager.
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C’est la saison la plus propice aux déménagements, avec les résultats d’admission dans les écoles en tous genres et, pour une raison totalement différente, je suis également concernée par tout ce bordel.
Bon, oui : déménager, c’est quand même super chiant. C’est passer toutes ses soirées pendant minimum une semaine à faire des cartons et, quand on n’est pas en vacances, c’est plutôt épuisant d’enchaîner le boulot/les études et de la manutention… C’est devoir nettoyer un appartement qu’on quitte en espérant récupérer la caution, c’est faire le ménage pour même pas profiter de la propreté de l’endroit.
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Alors si tu es concernée, que tu es en train ou sur le point de déménager et que tu détestes ça, prends ma main et viens au pays de l’herbe toujours verte : voici quelques-uns des petits avantages du déménagement ! Parce que ouais, c’est refuser plein de soirées pour faire des cartons, c’est mettre des mois voire des années de vie dans des boîtes, c’est dire adieu à un endroit que tu as probablement vachement aimé, mais c’est quand même drôlement bien.
Tu fais un grand tri dans tes affaires…
C’est fou tout ce qu’on peut accumuler ne serait-ce qu’en vivant un an dans un logement. Tous ces livres offerts, ces consoles collectionnées, ces fringues commandées, mises une fois et adoptées ou oubliées dans un coin de la commode… On entasse ça au fil des semaines sans jamais se questionner sur ce que ça représente en nombre de cartons, inconscientes qu’un jour, on devra TOUT ranger dans des sacs, lourds comme des parpaings, qu’on devra transporter d’un point A à un point B.
Alors déménager de temps en temps, c’est l’assurance d’être obligée d’ouvrir des placards et tiroirs blindés qu’on n’ose même plus regarder pour trier ce qu’on garde, et ce qu’on ne garde pas.
Même si parfois, on hésite, on réalise bien souvent à quel point la moitié ne sert à rien. Et quand je vais jeter les trucs qui m’encombrent, je me sens un peu comme quand j’arrive enfin à moucher mon nez bouché : délivrée.
…mais aussi dans ses amis
Qui fait le mort quand tu envoies des messages demandant un peu d’aide pour porter quelques cartons ? Qui te sort une excuse bidon, du genre « je peux pas, j’emmène Jean-Michel Chien, mon labrador, chez le toiletteur » ? Qui promet d’être là et, finalement, « oublie », par le plus grand des hasards de charger son téléphone la veille et ne se réveille qu’à 18h (pile à l’heure où tout est fini et tu payes tes bières et tes pizzas aux gens qui t’ont aidée, dis donc : la nature est bien faite) ?
Moi je vais pas te mentir, j’ai la chance de quitter une petite surface et donc de ne pas avoir 155 allers-retours + 100 balles + un Mars à faire alors ça va. Je vais faire le tri de rien du tout en terme d’amicalité, j’ai demandé un coup de main qu’à mes parents qui ne m’ont jamais déçue et que je remercierai en frites.
Tu vas pouvoir refaire la déco
Je sais pas toi mais moi, j’adore faire la décoration d’un appartement. Je me suis vraiment fait plaisir avec mon actuel, recouvrant chaque parcelle des murs de belles cartes postales que j’achetais en masse, de flyers que je trouvais jolis, de photos, posters et souvenirs en tout genre.
Résultat, j’ai plus la place pour rien, sauf si je commence à m’attaquer au plafond. En changeant de logement, c’est comme si tu prenais une toile blanche après avoir achevé la précédente. Ça a un petit côté renouveau pas dégueulasse.
Chaque fois, tu t’améliores
Déménager, ça implique de bouger des meubles assez conséquents, certes, mais ça demande aussi de s’occuper de tous ces petits objets inoffensifs pour les biceps mais pas pour les nerfs. Mes favoris de l’angoisse, ce sont les colliers, que j’ai en masse. À chacun de mes déménagement, je les ai emballés dans une petite boîte avec beaucoup d’affection et de soin. À l’arrivée dans mon nouveau cocon, j’avais la surprise de les retrouver tous emmêlés façon nid de serpents.
Maintenant, grâce à quelques astuces déménagement que j’ai glanées ça et là sur l’aintérouèbe, je deviens une meilleure personne en optant pour l’astuce des rouleaux de pécu. BIM ! J’éprouve un respect éternel pour moi-même, en plus de trouver une utilité à cet objet qui laisse pas sa part au chien en terme de trivialité. Ce qui ne fait de mal à personne.
Regarde comme je suis fière avec mes colliers et mon pécu.
À chaque déménagement, j’ai acquis une expertise supplémentaire : au premier, j’ai oublié de dégivrer le frigo et ça ne m’est plus arrivé depuis. Au deuxième, j’ai enfin pensé à écrire au marqueur le contenu de chaque carton dessus. Bénéfice : un gain de temps au déballage, et éviter de laisser pourrir des fonds de frigo en écrivant « POUBELLE » sur le carton où j’ai eu la super idée de mettre les sacs plastique à jeter à la benne la plus proche. Au troisième, j’ai pensé à mettre des assiettes en carton ou petits morceaux de papier-bulles entre chaque assiette.
Ça rappelle la perfectibilité de l’être humain, et que la débrouillardise n’est pas tout à fait inatteignable.
Ça rappelle qu’il ne faut pas trop s’attacher à un logement
Parfois, en plein milieu d’une session cartons passée à chantonner en imaginant mon quotidien dans mon logement plus vaste, avec des escaliers qui craquent et de l’amour plein les murs, je m’arrête et je réalise un truc : je vais TELLEMENT chialer en quittant l’actuel.
Pas que j’ai pas envie d’aller vivre dans l’autre, BIEN AU CONTRAIRE : il est joli, il est grand, et il implique tellement de choses joyeuses pour l’avenir, il me tarde d’être dedans, si fort.
Mais mon petit studio minuscule, il représente plein de choses ! C’est mon premier logement à Paris, et c’était mon rêve depuis l’enfance, de vivre à Paris. C’est le premier que j’ai vraiment aimé, d’appartement, c’est le premier où je me suis sentie comme dans un cocon, que j’ai décoré avec tellement de soin et de yolo. Je l’ai aimé tellement fort, je l’aime tellement fort, il m’a rendu tellement heureuse, je voudrais pouvoir l’emporter partout dans ma vie, ce qui ne serait pas bien difficile en terme logistique parce qu’il tient dans ma poche, mais plutôt compliqué en terme financier parce que SARASSLEPRIDULOJMEN.
Et je l’emportais comme ça, partout avec moi.
Mais au fond, plutôt que d’être vraiment triste, il faut que je me rappelle que si je suis tellement attachée à ces quelques murs un peu sales, c’est justement pour tout ce qu’ils représentent, pas pour ce qu’ils sont en eux-mêmes (des murs un peu sales). Et ce qu’ils représentent, c’est le fait que j’ai porté dans mon coeur et dans mes tripes pendant des années mon envie de vivre à Paris, et toutes les choses formidables qui me sont arrivées depuis que je suis là.
Alors ça, cette joie d’avoir chaque jour une vie qui correspond un peu plus à mes envies, c’est bien plus fort, bien plus important, que l’attachement à un logement certes pas trop cher pour le quartier, certes lumineux et agréable, certes avec un balcon, mais… un logement ! Rien de plus. Ce n’est pas grâce à lui que j’ai rencontré des gens formidables, ce n’est pas grâce à lui que j’ai accompli des choses que je n’aurais jamais pensé accomplir dans ma vie. Il a juste hébergé tout ça. Il a juste été mon adresse pendant ces mois-là.
Je fais partie de ces gens qui mettent bien trop d’implication dans de simples objets (quand j’étais petite, je pleurais quand je perdais un stylo parce que je l’imaginais triste sans moi) et déménager régulièrement me rappelle de me détacher un peu de la charge émotionnelle des biens matériels.
Mon prochain logement va m’abriter pendant des trucs dingues, je le sais d’avance (ils l’ont tous fait, mais celui-ci, c’est différent, parce que je suis à un moment très enthousiasmant de ma vie et que c’est le premier que je choisis pour y vivre en couple avec mon partenaire de vie, ce qui est, en soi, un sacré bigdil). Et un jour, je devrai le quitter, et je ressentirai une grosse pointe de nostalgie, pareil. Déménager, c’est un éternel recommencement, un truc super fort en émotions parce qu’on dit au revoir à un endroit où on a eu plein de souvenirs !
L’intérêt, c’est de se rappeler un truc tout bête : dire au revoir à cet endroit, ce n’est EN AUCUN CAS dire au revoir à des souvenirs.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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