Les violences faites aux femmes sont depuis plusieurs semaines au cœur de l’actualité.
L’affaire Harvey Weinstein a déclenché de nombreuses initiatives comme #BalanceTonPorc ou #MeToo (#MoiAussi) visant à mettre en lumière le nombre de femmes victimes de harcèlement, d’agressions, de violences sexuelles.
Aujourd’hui, une pétition lancée par 100 personnalités féminines espère un grand plan gouvernemental sur le sujet.
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#1FemmeSur2, la pétition contre les violences sexuelles
C’est dans le Journal Du Dimanche que la pétition, signée par des femmes comme Zabou Breitman, Caroline de Haas ou encore Florence Foresti, est parue pour la première fois.
Voici des extraits de la lettre ouverte adressée au Président de la République, Emmanuel Macron, qui a fait de l’égalité femmes-hommes « la grande cause de son quinquennat ».
Monsieur le Président,
[…] Une femme sur deux a déjà été victime de violence sexuelle. Certaines ne sont plus là pour signer cette tribune, mortes sous les coups. […]
L’avez-vous en tête lorsque vous vous déplacez, rencontrez des citoyennes et citoyens, présidez une réunion ou un dîner officiel ? Nous sommes une sur deux.
[…] nous avons été, comme tant d’autres, harcelées, agressées ou violées.
Comme tant d’autres, nous avons souvent dû faire face au déni de nos entourages, à l’absence de prise au sérieux par les services de l’État, à la tentative de notre société de nous faire croire que ce n’était pas si grave ou qu’on avait bien dû faire quelque chose pour en arriver là.
Toutes, nous sommes témoins du silence vertigineux de notre société. Un insupportable déni collectif. Au fond, notre société maltraite les femmes.
Monsieur le Président, tout cela, vous le savez. Alors, pourquoi cette lettre ? Parce que vous avez le pouvoir de faire en sorte que ces violences sexuelles cessent.
Le plan d’attaque contre les violences sexuelles
Plus qu’un cri du cœur, cette lettre comporte 5 points d’attaque contre les violences sexuelles. Les signataires rappellent que de tels plans gouvernementaux ont déjà, par le passé, fait changer les habitudes.
Monsieur le Président, dans la rue, au travail comme à la maison, l’intolérance aux violences doit devenir la norme.
Décrétez un plan d’urgence. Maintenant.
- Doublez immédiatement les subventions des associations qui accueillent les femmes au téléphone ou physiquement et doublez le nombre de places d’accueil pour les femmes victimes.
- Organisez dès 2018, de manière systématique et obligatoire, une formation de tous les professionnel.le.s en contact avec des femmes victimes […]
- Créez au collège un brevet de la non-violence sur le modèle du brevet de la sécurité routière, obligatoire dès la rentrée prochaine.
- Rendez obligatoire la formation des salarié•es et managers à la prévention du harcèlement sexuel au travail, instaurez une négociation obligatoire en entreprise sur ce sujet et protégez l’emploi des femmes victimes.
- Lancez une campagne nationale de prévention […] que vous pourriez venir présenter au JT d’une grande chaîne pour affirmer, en tant que chef de l’État, que les violences n’ont plus leur place dans notre pays.
Cela ressemble à un plan d’attaque ? C’en est un.
Monsieur le Président, nous sommes face à une crise grave. Êtes-vous de notre côté ?
Les violences sexuelles, une douloureuse réalité
Sur le site #1FemmeSur2, on peut également trouver un quiz visant à déterminer si on connaît la réalité des violences sexuelles.
On y trouve les chiffres du harcèlement sexuel au travail, des victimes de viol ou encore du lien qui les unit à l’agresseur (bien souvent, il s’agit d’un proche et non d’un dangereux inconnu).
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Moi-même, plutôt calée sur le sujet, je n’ai pas effectué un sans-faute… il y avait parfois trop d’espoir dans mes réponses. Le quiz propose bien sûr des sources fiables pour étayer les chiffres.
Pour signer la pétition #1FemmeSur2
La pétition, à l’heure où je tape ces lignes, a réuni 64 000 signatures. Vous pouvez ajouter la vôtre en quelques clics.
« L’intolérance aux violences doit devenir la norme ». Cette phrase résonne en moi, comme cette autre : « La honte doit changer de camp ».
Si le gouvernement a pu faire porter la ceinture de sécurité et trier leurs déchets à des millions de Français•es, peut-être pourra-t-il, en effet, reléguer la culture du viol au stade de douloureux reliquat d’un passé révolu.
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Les Commentaires
Et même si le gouvernement peut choisir de faire la sourde oreille, on aura au moins essayé. Certaines pétitions, manifestations et mouvements sociaux ont eu un impact dans le passé, laissons sa chance à celle-ci !