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J’ai ZÉRO seins et je m’en CONTREFOUS

Le bonnet A est trop grand pour la poitrine de Queen Camille… Elle te raconte son rapport à ses seins minuscules et te donne des conseils pour assumer les tiens avec panache.

Publié le 20 septembre 2019

Ce week-end, j’ai discuté avec une amie qui a une petite poitrine, et qui n’aime pas ça.

Complexer sur sa petite poitrine

Ma pote sait que les normes de beauté n’ont aucun sens. Elle sait qu’elle n’a pas besoin de s’y conformer pour être belle. Elle sait que tout ça, c’est dans sa tête et qu’au fond, c’est juste une histoire d’estime de soi.

Mais elle ne peut pas s’empêcher de regarder les seins des autres meufs et de trouver son corps moins bien.

Surtout que son imbécile de mec lui a dit que, oui, il préférerait qu’elle ait des seins, mais qu’il ferait avec, ou plutôt sans…

Elle m’a demandé comment je fais, moi qui ai de très, très petits seins, pour m’en contre-carrer la coquillette.

Je n’ai pas vraiment su quoi lui répondre. Je m’en fous, c’est tout ! Je crois que ça ne l’a pas beaucoup aidée…

Alors j’ai décidé de me poser un moment pour y réfléchir, et vous exposer ce qui fait que je n’accorde aucune importance à mon absence de seins

Je n’ai pas de petits seins, j’ai UN TORSE

Entendons-nous bien. Je n’ai pas de petits seins, j’ai ZÉRO seins.

Si je portais des soutiens-gorge, ma taille serait 85 AA, un bonnet inférieur au A.

Mes seins ne forment pas un pli en-dessous, ils ne peuvent pas se toucher même si je les serre très fort l’un vers l’autre, et ils disparaissent pour de bon quand je suis allongée.

Je suis plate, plate, plate — et je m’en fous.

Globalement, je ne me pose pas beaucoup de questions sur mon physique.

Je suis contente d’être mince, d’avoir des yeux bleus, de sourire facilement, et c’est déjà pas mal, même si j’envie parfois les hanches de Shakira, les cheveux de mes sœurs et les meufs d’1m60.

Je ne me souviens pas avoir décidé un jour de me moquer de l’apparence de mon corps, ou avoir décrété sciemment que la vie était trop courte pour avoir des complexes (même si je le pense).

J’ai juste toujours trouvé que ce n’était pas un sujet, parce que je me sens exister bien au-delà de mon physique, et que j’ai très vite intégré l’idée qu’on est… comme on est.

S’il y a bien une seule vérité dans ce monde, c’est que l’on ne vivra jamais dans le corps de quelqu’un d’autre.

Ton corps, c’est ton corps, du début à la fin, donc, soyons sérieux deux minutes, mieux vaut s’en accommoder : ça je me rappelle l’avoir pensé.

Mes petits seins et les remarques des autres

Au collège, toutes mes copines ont eu les seins qui poussent.

J’attendais les miens sans trop d’espoir car (toute ma famille m’avait prévenue) je ressemblais beaucoup à ma mère qui arbore elle aussi une poitrine minimale.

Cette dernière m’avait acheté un mini-soutif (« un porte-poussière » dira un garçon de ma classe) et je l’ai rembourré de PQ quelques temps.

Une boulette de papier est un jour tombée à mes pieds en cours de sport et, si personne ne l’a vue, j’ai eu si honte que j’ai arrêté d’essayer de tricher.

Je crois que je m’étais faite à l’idée que j’hériterai de ma mère son long nez, ses grandes dents et pas de poitrine. C’était comme ça.

Pour certains de mes camarades masculins, c’était plus surprenant. En sixième, j’ai eu droit à des « planche à pain », des « planche de surf » et tout un tas d’autres planches.

Je ne saurais comment l’expliquer, mais ça ne m’a jamais vraiment atteinte.

Je me rappelle trouver les remarques de mes camarades

plutôt drôles et apprécier, paradoxalement, le fait que cela me donnait l’occasion d’avoir des interactions avec des mecs.

Si c’était mon absence de poitrine qui me rendait intéressante, « remarquable », alors qu’il en soit ainsi.

Très vite, aucune fille n’a pu se vanter d’avoir moins de seins que moi et, parce qu’être différente a toujours été un atout à mes yeux, j’ai rapidement chéri cette particularité rare.

Être une femme sans avoir de seins

J’allais donc être une femme sans seins, ce caractère sexuel secondaire promu (par qui ?) au rang d’ingrédient indispensable du sex-appeal féminin.

De toute façon, je n’avais jamais été très féminine au sens où nous le vendent les pubs. La danse, les poupées, le maquillage, les vêtements, la douceur : rien de tout ça ne m’avait jamais intéressée.

J’étais comme imperméable aux normes de genre. Je me voyais comme une personne, point. Peut-être mes parents m’avaient-ils donné une éducation non-sexiste sans le savoir ?

Je n’avais jamais réfléchi au fait d’être une femme jusqu’à ma 4ème année d’étude supérieures (damn), et ce jour où un gros beauf de l’accueil a dit que la personne que je venais voir pour un stage « en avait, de la chance ».

Ce jour-là, j’ai réalisé que mon genre pouvait avoir un impact sur la façon dont la société, les gens me voyaient. J’ai pris 100 000 kilomètres de recul d’un coup et j’ai compris que j’étais féministe.

Par la même occasion, j’ai consciemment refusé de laisser la pression sociale peser sur mon apparence, surtout parce que j’ai bien d’autres choses à penser.

Je voulais avoir le droit d’être séduisante sans poitrine, le droit de ne pas être qu’un objet de désir aussi, le droit d’être moche.

Mes conseils pour assumer sa petite poitrine

M’identifier à Charlotte Gainsbourg, plate parmi les plates, m’a beaucoup aidée. Je vous recommande vivement de taper « stars sans seins » dans Google et de vous laisser surprendre.

Toutes les icônes n’ont pas un bonnet C !

Arrêter de m’épuiser à essayer d’avoir les seins que je ne possède pas a aussi été bénéfique. Quand on complexe, on cache. Quand on assume, on met en valeur.

J’adore accentuer ma platitude avec des hauts moulants et des décolletés vertigineux.

Considérer la comparaison avec les autres, cette voleuse de joie, comme une activité insensée me fait également gagner du temps et de la liberté d’esprit.

Enfin, je vous enjoins à trouver des partenaires amoureux et sexuels bienveillants (jetez les autres sans attendre) et à rire de vos seins minuscules avec eux.

Une fois que j’avais lancé le sujet, les hommes que j’ai fréquentés m’ont toujours assuré qu’ils n’avaient que faire de la taille de ma poitrine, et cela m’a apporté du soutien.

Ma valeur ne réside pas dans mes seins… et, à la fois, elle réside dans le fait qu’ils sont uniques.

Il n’y a que vous pour être vous. Aimez-vous.

Et toi, comment tu vis ta petite poitrine ?

À lire aussi : Comment surmonter ses complexes : le guide ULTIME


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Les Commentaires

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Avatar de Oxnut
25 décembre 2022 à 15h12
Oxnut
Sorry pour le double post, mais après avoir lu les commentaires, ça confirme ce que je vois en général. La plupart des nanas décomplexent avec un homme qui aime leur corps (comme si finalement, nier le pouvoir du regard des hommes sur notre corps etait une utopie).
Les autres filles se sont rarement moquées de moi ou alors c'étaient vraiment de basses personnes.
Le bourreau dans mon histoire personnelle, c'est toujours le regard des hommes, et de préférence ceux sur lesquels j'ai eu des crush, sinon c'est pas drôle, hein.
Donc bref, n'ayant jamais eu de copain et n'ayant pas les dispositions freudiennes pour (père PN que je préfère dire inexistant, mère éternellement célibataire) et quand je voos toutes celles qui ont appris à aimer leurs petits seins grâce à leur prince charmant, je me dis que je ne suis pas dans ma merde.
Vous inquiétez pas, même si je souhaiterais le contraire, je serai certainement encore vivante demain. Et puis si personne ne lit mes commentaires, je ne serai même pas étonnée au final.
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