La culotte, ou plus largement les bas de sous-vêtements féminins, sont les apparats de tous les jours servant à couvrir nos fessiers ainsi que nos frifris. Et même si chez mad, on sort sans, on se demande tout de même bien souvent d’où elle vient, cette gentille culotte !
Vêtement puis sous-vêtement, elle a connu bien des péripéties avant d’atterrir sur nos croupions, sous diverses formes. Retour sur l’histoire de la culotte, ses origines, sa vie, son oeuvre, son fils, sa bataille.
La culotte, un vêtement masculin jusqu’au XIXème siècle
La culotte, est, dans son sens premier, un vêtement d’homme. Sorte de pantacourt, elle est portée par ces messieurs de la haute société pendant l’Ancien Régime. Pour ces dames, la culotte est réservée aux vieilles dames, aux malades et aux servantes lorsqu’elle font les carreaux (sinon on voyait tout leur frifri, ça peut être gênant), mais aussi aux femmes dites « aux moeurs légères ».
Car oui, la bienséance voulait que les femmes vertueuses de l’époque ne portent pas de culottes à partir de leur 14 ans. Avant cela, les petites filles étaient autorisées à porter une sorte de panty bouffant en coton.
Nues sous leurs jupons, donc, furent les femmes pendant une très longue période de l’Histoire : du Moyen Âge jusqu’au XIXème siècle. Leur seuls sous-vêtements étaient une espèce de chemise de soie ou de toile (cela dépendait de la richesse de la porteuse) et parfois un jupon supplémentaire par-dessus (plus les 45 jupons habituels, la base).
Si tu veux savoir, j’suis toute nue sous mes 48 jupons et 12 paniers.
Et cette absence de culotte à l’époque existait pour plusieurs raisons : tout d’abord, parce que la bienséance avait dit que c’était comme ça et puis c’est tout. Ensuite, on trouvait que cela était plus hygiénique (je vous laisse imaginer l’état des jupons pendant la période de règles…).
Enfin, cela était beaucoup plus pratique pour les rapports sexuels ! Eh oui, si l’envie vous prenait, c’était plutôt relou de devoir enlever tous les jupons/paniers/vertugadins/faux-culs (rayez la mention inutile suivant la mode et l’époque) avant de pouvoir passer à l’acte.
La Comtesse de Josée a attendu longtemps avant de pouvoir accéder à son slip.
La Reine Catherine de Médicis (1519-1589) tenta tout de même une mode du pantalon pour les dames de la cour, mais en vain, puisqu’elle ne durera que quelques années. Dommage, Catherine.
Le pantalon de lingerie, le père de la culotte
Le pantalon de lingerie a été populaire au cours du XIXème siècle en Angleterre, pour que les jeunes filles puissent le porter lors de leurs séances de gymnastique sans que soit dévoilée leur intimité. Mais ils furent aussi et surtout démocratisés en même temps que la mode des crinolines. Parce que oui, avec ces énormes cages en métal, lorsque la demoiselle arrivait à s’asseoir ou à se pencher en avant, toute son intimité prenait l’air. Gênant.
Déjà j’aimerais bien qu’on m’explique comment on pouvait s’assoir avec toutes ces… choses.
À l’époque on ne leur prédit qu’une courte existence, puisqu’ils dépassaient d’une courte mesure des jupes des femmes, ce qui était drôlement vulgaire, vous en conviendrez. Les stylistes l’imaginèrent alors plus court, s’inspirant de la longueur des anciennes culottes masculines. Pour les différencier de ces pantalons de lingerie, le nom du vêtement initial fut donc repris.
À partir de la fin du XIXème et du début du XXème, on porte donc des culottes larges avec des fronces à la taille, une large ceinture boutonnée, descendant jusqu’au genou, et souvent terminées par un volant brodé ou orné de dentelle. Ce qui la différencie de la culotte masculine est qu’elle est fendue. On trouve toujours ça plus hygiénique d’avoir le frifri à l’air, et plus pratique si l’on a envie de s’abandonner à la bagatelle au détour d’une conversation.
À compter des années 1910, la mode est aux robes plus moulantes (et même plus courtes pour les années 1920) : la culotte telle qu’elle est portée devient relou, donc on la raccourcit jusqu’aux cuisses. C’est la culotte courte (la grand-mère de notre short actuel) !
L’apparition de la petite culotte moderne
Peu à peu, les culottes féminines se ferment (il était temps) et se raccourcissent encore, et deviennent chaque fois un peu plus pratiques. Les hommes, les femmes et les enfants portent tous trois le même modèle de caleçon, très souvent en laine (pour le confort, on repassera).
Et c’est un monsieur, créateur d’une marque bien connue qui a imaginé et commercialisé la petite culotte que l’on connait aujourd’hui : Pierre Valton, qui ouvrit en 1893 son atelier de sous-vêtements… lequel deviendra, en 1920, Petit Bateau.
Il invente en 1918 la culotte sans jambes et sans boutons, en coton, avec une ceinture élastique à la taille, bien plus pratique, et commercialisée pour femmes et enfants. Uniquement en rose et en blanc, le noir étant réservé aux femmes « peu respectables » jusqu’en 1940.
On dit merci à Pierrot pour son invention !
Et depuis les années 1960, on voit la petite culotte évoluer pour apparaître dans bien des formes : slips, tangas, boxers, strings, il y en a pour tous les goûts, tous les styles et tous les conforts !
Bref, que l’on en porte ou pas, la culotte a traversé bien des aventures avant d’être celle que l’on connaît actuellement. Une espèce d’Indiana Jones des sous-vêtements, en somme !
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