Il y a quelques jours, je suis tombée sur un article parlant de « stashing ».
Je n’avais jusque là jamais entendu ce mot, et j’avoue avoir haussé les épaules, me demandant à quoi bon vouloir encore décrire un comportement et lui coller encore un nom.
Et puis je suis tombée sur d’autres articles, comme celui publié dans Hello Giggles par exemple.
À chaque fois, on décrivait cette pratique comme l’œuvre d’un gros naze. Il faut l’admettre : la définition n’est pas jojo…
Le stashing, ou quand ta moitié te cache à tout le monde
Imaginez : vous sortez avec quelqu’un. Au bout d’un moment, assez naturellement, vous présentez cette personne à vos ami•es, à votre famille.
Vous la faites peut-être apparaître sur vos réseaux sociaux, sur des photos d’évènements où vous êtes côte à côte, identifiés par vos noms ou pseudos. C’est le cours classique d’une relation au XXIè siècle.
Sauf que l’autre, en face, vous garde dans l’ombre. Il/elle cache votre existence à ses proches, ne leur parle jamais de vous.
Vous êtes parti•es ensemble en week-end ? Peu importe, cette personne annonce à ses parents qu’elle est partie avec des potes.
Le tout au téléphone, devant toi.
Le stashing peut être plus léger, moins mensonger : votre copain / copine peut dire à ses proches qu’il/elle est avec quelqu’un mais ne jamais vous les présenter, ne jamais vous intégrer dans sa vie sociale.
J’ai été victime de stashing… avant d’en être coupable
Cette situation, je la connais bien et pour cause : je l’ai vécue quand j’avais 18 ans.
Je me disais que je devais être patiente, que le mec avait besoin de temps. C’est ce qu’il me disait aussi. Sauf que non…
Après huit mois, alors qu’on se voyait plusieurs fois par semaine, on en était toujours au même stade : il refusait strictement de parler de moi à ses proches.
Je me souviens qu’un jour, il a cru apercevoir sa sœur dans la rue et m’a poussée d’un coup pour que je m’éloigne de lui.
J’ai longtemps gardé une colère immense contre ce gars. J’avais l’impression qu’il s’était foutu de ma gueule, qu’il m’avait prise pour une idiote.
Sauf que, des années plus tard, j’ai moi-même décidé, en toute conscience, de ne pas parler à mes proches d’un mec. Un mec qui me présentait, lui, à ses collègues et ami•es. Forcément, ça a changé mon regard sur la chose.
Témoignage d’une coupable de stashing
Comme moi, Lola* a « stashé » un gars. Elle raconte qu’au début, c’était d’un commun accord : il était très ami avec l’ex de Lola, duquel elle s’était séparée assez récemment. Ça ne leur semblait pas valoir le coup de s’étaler.
Après quelques temps, lui brise la glace et décide de parler d’elle à ses proches. La jeune femme décide, de son côté, de maintenir la situation secrète auprès des siens.
« J’étais un peu paumée. J’avais l’impression que les gens me « jugeraient » de passer d’un mec à l’autre comme ça… Encore aujourd’hui, j’ai du mal à piger pourquoi je paniquais autant à l’idée que ça se sache.
Ce garçon en a énormément souffert et a toujours eu l’impression que j’avais honte de lui.
Aujourd’hui, on est amis et je me suis copieusement excusée, mais je m’en veux toujours un peu de lui avoir fait subir ça, de le forcer à faire semblant d’être juste mon pote alors qu’on a vécu une histoire plutôt jolie. »
L’histoire de Lola le montre : le stashing n’est pas forcément de la méchanceté ou de la malhonnêteté, et les situations pouvant mener à cette décision sont plus nuancées que ce que l’on pourrait imaginer.
Les raisons qui peuvent pousser au stashing, le fait de cacher sa moitié
En y réfléchissant, la plupart des cas de stashing dont j’ai entendu parler autour de moi ne sont pas l’œuvre de monstres cherchant à martyriser une victime.
Bien sûr, il y a des connards/connasses qui usent de cette technique pour continuer à voir ailleurs, ou pour ne pas s’embourber dans une « vraie » relation tout en récoltant les bénéfices d’un couple à demi assumé.
Il y a celles et ceux qui sont paumé•es et grappillent ainsi quelques mois avant d’officialiser leur amour (ou de s’enfuir en ayant l’impression de créer moins de conséquences).
Mais il y a également des cas bien plus « simples ». Par exemple, le stashing peut concerner les gens qui…
- Souhaitent séparer leur vie sentimentale du reste, en faire un jardin secret.
- Ne sont pas proches de leur famille.
- Ne partagent rien sur les réseaux sociaux.
- Veulent épargner leur meuf/mec de leurs proches nuls qui ont tendance à être désagréables avec des nouveaux venus.
Il est aussi possible de prendre pour du stashing une différence de timing : un ex m’avait présentée à tous ses amis après seulement 15 jours quand j’ai mis 3 mois à faire de même !
On peut parler également des personnes pour qui présenter quelqu’un à ses proches représente, symboliquement, un engagement très élevé, quasiment la dernière étape avant le mariage.
Je suis victime de stashing, que faire ?
Le problème, c’est que même la meilleure des intentions peut faire beaucoup de mal. Alors, comment se sortir de ce genre de situation quand on a l’impression de se faire avoir ?
Et surtout, comment départager la personne pas très assurée du bon connard qui te garde sous le coude en attendant mieux ?
Dans ce genre de situation, la première chose à faire n’est pas d’attendre que l’autre change mais de lui parler et surtout de lui demander pourquoi il/elle agit comme ça.
Quel est son ressenti sur l’écart de méthode ? A t-il/elle conscience de ce qui se passe, des conséquences sur votre bonheur ?
L’idée est tout d’abord de comprendre. Ça aide à savoir où se situer.
Ensuite, vous pouvez chercher, ensemble, un compromis qui convient aux deux. OK, machin•e ne souhaite pas te présenter à sa famille, mais peut-être peux-tu rencontrer, au moins, son meilleur ami ?
Le stashing n’est pas une fatalité
Si vous continuez à souffrir, demandez-vous si le jeu en vaut la chandelle. Vous ne pouvez pas forcer l’autre à aller contre sa nature, même si la situation vous fait beaucoup de mal.
Si une situation vous pèse vraiment trop et qu’aucune évolution n’est possible, il vaut mieux parfois pour votre propre bien vous séparer de la personne plutôt que d’attendre que ça se débloque pendant des mois voire des années.
En fait, comme d’habitude en terme de relationnel, la solution, s’il y en a une, tient en un seul mot : la communication. Alors parlez et… prenez des décisions !
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