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Vie quotidienne

L’infidélité de mon ex, la meilleure chose qui pouvait m’arriver

L’ex de cette madmoiZelle l’a trompée. Si cette infidélité l’a d’abord fait souffrir, elle la considère aujourd’hui comme une bonne chose…

David et moi sommes restés en couple pendant deux ans et demi.

Nous étions fous amoureux l’un de l’autre mais notre relation s’est terminée subitement le jour où j’ai appris que David m’avait trompée.

J’ai été dévastée pendant des semaines.

Mais avec le recul, je me suis rendue compte que cette infidélité a été la meilleure chose qui pouvait m’arriver.

Mon ex et moi, une relation malsaine

Si ma relation avec David était très belle, elle n’était absolument pas saine et ce dès le début. Malgré tous les avertissements de mes proches, je n’ai pu m’en rendre compte qu’après notre rupture.

Notre relation avait commencé dans des évènements tragiques.

Alors qu’il était ivre, David avait pris le volant et avait violemment percuté un mur. Il était tombé dans le coma plusieurs jours et avait passé des mois à l’hôpital.

L’accident s’était passé sous mes yeux et même si je n’y étais strictement pour rien, j’avais été prise d’une immense culpabilité.

Immédiatement enfermée dans le syndrome de l’infirmière, j’avais passé des semaines à son chevet et nous avions fini par nous mettre ensemble.

Ce qui aurait pu être considéré comme un tragique mais beau début d’histoire d’amour ne l’est pas resté très longtemps.

L’accident m’avait traumatisée et même une fois complètement remis sur pied, David gardait des séquelles de son accident. Notamment une relation toxique avec l’alcool.

Mon ex alcoolique

Après son accident, David buvait de plus en plus souvent et des grosses quantités, au point de se mettre dans des états pitoyables et des situations dangereuses beaucoup trop souvent.

Il provoquait des bagarres, perdait ses affaires, se mettait systématiquement en danger et ne se souvenait plus de rien le lendemain.

J’ai passé plusieurs nuits au commissariat à attendre qu’il sorte de garde à vue pour bastons alcoolisées dans les bars ou pour déclarer la perte de son portable, portefeuille et clés de maison.

J’ai passé plusieurs heures à patienter dans les salles d’attente d’hôpital car il s’était ouvert la main avec une bouteille ou cassé le nez en tombant d’un échafaudage ivre mort.

J’ai passé un nombre incalculable d’appels à ses parents pour le couvrir car ceux-ci menaçaient de l’expulser de chez eux et que je craignais qu’il fasse encore plus n’importe quoi si sa famille lui tournaient le dos.

Je savais bien qu’il avait un problème et qu’il avait besoin d’aide, mais le fait que lui refuse de l’accepter rendait les choses compliquées.

Je savais aussi qu’il ne faisait pas ça pour me blesser mais qu’il n’avait véritablement perdu le contrôle depuis son accident, comme s’il cherchait inconsciemment à se remettre dans le même état que ce tragique soir.

J’ai tout essayé mais malheureusement on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif (quel proverbe ironique ici, n’est-ce pas ?).

Stéphanie Ladel est addictologue. Elle exerce en libéral dans son cabinet à Rennes et à distance.

Elle l’habitude d’accompagner des personnes souffrant d’addiction mais aussi leurs proches pour les aider, les soutenir et les former à gérer l’addiction de leurs proches.

Elle a eu la gentillesse de m’éclairer sur l’addiction pour cet article.

Les proches commettent assez souvent des erreurs stratégiques et de comportement, qui font que leurs tentatives n’aboutissent pas à ce qu’ils visent.

Comme la personne qui s’est fait embarquer dans l’addiction à l’alcool, les proches peuvent répéter encore et encore les mêmes erreurs.

Pour sortir de ces deux cercles vicieux, il y a donc deux possibilités :

  • Soit la personne en prise avec l’alcool souhaite se faire accompagner dans une sortie d’addiction
  • Soit, et c’est fréquemment le seul choix possible, son entourage peut se faire accompagner.

Une bonne idée pour ne pas installer de co-addiction.

J’ai ainsi supporté pendant longtemps cette situation, trouvant toujours des excuses à David et cédant toujours aux siennes quand il venait me demander pardon pour son comportement le lendemain.

Mais pendant les derniers mois de notre relation la situation était devenue invivable.

La première infidélité de mon ex

Un an avant qu’on ne se sépare pour de bon, David m’avait trompée une première fois.

Il ne s’agissait « que d’un bisou en soirée » mais ça m’avait brisé le cœur. Une photo de ce baiser avait circulé et je m’étais sentie humiliée en plus de trompée.

Ignorant l’existence du fameux cliché, David m’avait même juré droit dans les yeux qu’il n’avait rien fait au moment où je l’avais confronté.

Jusqu’alors, David faisait n’importe quoi en soirée mais n’était jamais allé voir ailleurs. C’était d’ailleurs bien la seule chose pour laquelle je ne me faisais pas de souci quand il buvait.

J’étais terriblement attristée par cette infidélité, encore plus par la récurrence des mensonges et l’addiction grandissante à l’alcool de David, mais je l’aimais tellement que j’avais passé l’éponge.

Encore une fois.

Du mieux puis du pire dans ma relation avec mon ex

Se rendant compte qu’il avait failli me perdre, David avait eu un comportement exemplaire pendant des mois.

Il voulait me prouver qu’il avait changer et avait cessé de boire. Du moins, c’est ce que je croyais…

Parce que même s’il avait arrêté pendant quelques semaines, il avait fini par se remettre les mêmes cuites qu’avant en s’assurant juste que je ne sois pas au courant.

Je m’en doutais mais j’avais tellement envie de le croire quand il me disait qu’il avait changé et qu’il ne buvait plus que je faisais un peu l’autruche.

On avait commencé les démarches pour prendre un appartement ensemble et je me disais qu’une fois que nous partagerions notre quotidien, il n’aurait plus la possibilité de me mentir.

Mais d’ici là, le drama n’était pas fini.

La cuite de trop de mon ex

Au beau milieu d’une nuit, j’ai été appelée par un des copains de David.

Complètement ivre, celui-ci était monté sur le comptoir d’un bar et s’était mis à pisser sur la foule. En voulant l’attraper, un videur l’avait poussé et il était tombé, se tapant violemment la tête sur le bord du comptoir.

J’étais inquiète mais surtout furieuse et morte de honte. Quel genre de copain fait ça, putain ?

David avait perdu son portable, son pote ne me répondait plus, je ne savais pas dans quel bar il se trouvait, ni même avec qui il était.

J’ai attendu comme un fauve en cage, me demandant :

« La descente aux enfers n’est-elle donc jamais finie ? »

L’ultimatum que j’ai posé à mon ex

Finalement, David n’avait pas été plus inquiété que ça.

Il n’avait pas de commotion de cérébrale et le bar l’avait laissé s’en tirer en payant une amende mais en acceptant de ne pas appeler la police.

Il s’était pointé comme une fleur chez moi, me racontant sa soirée en rigolant.

À ce moment-là, j’ai explosé.

Je lui ai hurlé toute la rage que j’intériorisais depuis des mois, lui rappelant une à une toutes les fois où il m’avait fait du mal en buvant.

J’ai fondu en larmes, je ne pouvais plus m’arrêter. Je lui ai dit que je n’en pouvais plus et que notre relation n’était plus vivable.

« Si tu veux que je reste, tu arrêtes de boire. C’est soit moi, soit l’alcool. »

Il a essayé de me prendre dans ses bras. J’ai refusé.

Il m’a alors dit que j’étais ridicule et que je n’avais qu’à l’appeler une fois que je serai calmée.

« Si tu n’arrêtes pas de boire et ne te fais pas aider par un psy, je te quitte David. Je ne rigole pas. »

Il m’a regardé dans les yeux, m’a défiée de le faire, me disant qu’il n’arrêterait pas l’alcool, puis est parti de chez moi.

La promesse de mon ex d’arrêter l’alcool pour me récupérer

Si lui ne m’avait visiblement pas crue, je ne le croyais pas non plus.

Je savais qu’il m’avait dit ça pour me provoquer, pour me faire comprendre qu’il ne se laisserait pas dicter sa conduite.

Mais je savais aussi qu’il reviendrait la queue entre les jambes une fois qu’il aurait compris que j’étais sérieuse.

Je ne même sais pas si je l’étais vraiment, sérieuse. Je ne sais pas si je l’aurai vraiment quitté pour de vrai s’il avait tenu sa décision de ne pas arrêter l’alcool.

Je réalise que ça peut paraître fou, je réalise que ça l’est, tous mes proches me criaient de partir, mais à ce moment-là j’étais enfermée dans cette relation toxique et je n’arrivais pas à m’en sortir.

Notre emménagement approchait à grands pas. On avait des projets d’avenir. On avait déjà traversé tant de choses.

Je l’aimais tellement. Je me disais que ça finirait par rentrer dans l’ordre.

Alors que j’ai commencé à dire à ses amis que l’on s’était séparés, David est revenu chez moi avec un bouquet de fleurs, comme je l’avais imaginé.

Il m’a dit qu’il ne pouvait pas me perdre et qu’il allait arrêter l’alcool pour de bon cette fois.

Il m’a promis qu’il allait entamer les démarches pour rejoindre les alcooliques anonymes, que mon ultimatum lui avait fait l’effet d’un électrochoc et qu’il allait tout faire pour me montrer qu’il était un homme nouveau.

C’était la première fois qu’il me tenait un tel discours. Je sentais qu’il avait vraiment envie de se repentir, cette fois et qu’il ne disait pas ça simplement pour me faire plaisir ou me calmer.

Stéphanie Ladel m’éclaire :

Quand vous n’arrivez pas à faire réagir votre conjoint, ou que vous n’obtenez que des promesses ou une action ponctuelle, dites-vous qu’il reste un levier.

VOUS pouvez rencontrer les cercles d’entraide comme Alcooliques Anonymes.

Et VOUS pouvez consulter un addictologue qui vous soutiendra (vous comptez !) et vous expliquera ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas pour influencer positivement la situation au quotidien.

NB : Les êtres humains ne fonctionnent pas à la menace. Ils fonctionnent au plaisir et à l’espoir, et selon leur sentiment d’efficacité personnelle.

David et moi, on a pleuré, on s’est embrassé, on a fait l’amour. Je sentais un poids se retirer de ma poitrine. Tout allait finir par aller mieux.

Du moins, c’est ce que j’ai cru car, plot twist, rien ne s’est passé comme il l’avait dit.

La première soirée après ma réconciliation avec mon ex

Seulement quelques jours après notre si belle réconciliation, David s’est rendu au pot de départ d’un de ses collègues.

Un peu réticente à ce qu’il y aille, je ne lui avais pourtant rien dit, refusant de passer encore pour la copine qui flique son mec et voulant lui donner une occasion de me montrer qu’il avait effectivement compris et changer.

Et puis, je me disais, il ne s’agit que d’un pot de départ professionnel. Je connais ses collègues qui sont sérieux, il n’y a aucune raison que les choses dégénèrent.

Me sentant inquiète, il m’avait quand même tenue au courant du déroulement de sa soirée par textos jusqu’à me dire qu’il allait commander un taxi pour rentrer.

J’étais rassurée et je me suis endormie, sereine.

La deuxième infidélité de mon ex et notre rupture

Mais lorsque je me suis réveillée le lendemain, j’ai été prise d’une envie de vomir atroce que je ne savais expliquer.

J’ai allumé mon portable avec le pressentiment que quelque chose de grave était arrivé.

J’avais huit appels manqués de Noémie, une copine qui bosse dans la même boîte que David et qui était au pot de départ de la veille.

Les mains tremblantes, je l’ai rappelée. Et la nouvelle est tombée comme un coup de marteau.

David n’était pas rentré quand il me l’avait dit. Il était resté et s’était bourré la gueule à outrance.

Il avait branché une de ses collègues, ne l’avait pas lâchée de la soirée et après avoir lourdement insisté, il avait fini par la ramener chez lui.

Noémie m’avait appelée pour me demander si elle devait faire quelque chose ou si je voulais qu’elle attende pour venir m’en charger moi-même. Mais à force d’attendre, elle avait fini par les perdre des yeux.

Elle avait appris qu’ils étaient rentrés chez David par un autre de leur collègue.

Nous avions rendez-vous pour récupérer les clés de notre appartement deux jours plus tard.

Les semaines qui ont suivi ma rupture avec mon ex

Après avoir raccroché, j’ai reçu un message de David qui me demandait si je voulais qu’il m’apporte le petit déj au lit.

J’avais l’impression d’avoir la tête sous l’eau, l’impression que quelqu’un m’écrasait la cage thoracique et m’empêchait de respirer.

J’ai éteint mon portable et je suis partie m’installer chez des amis. Je savais qu’il allait débarquer chez moi si je ne répondais pas et je ne pouvais pas supporter l’idée de le croiser.

Je suis restée trois semaines chez mes amis, portable éteint, à pleurer toutes les larmes de mon corps en enchaînant les paquets de cigarettes.

J’avais des nouvelles de David via des amis. Il avait appris que je savais ce qu’il avait fait.

Il avait essayé de me retrouver et de me joindre par tous les moyens, je m’appliquais à ne lui donner aucun signe de vie. Et quand je m’en suis sentie capable, je l’ai confronté.

Nous nous sommes vus, je lui ai rendu ses affaires et je lui ai demandé de ne plus jamais me recontacter.

Pourquoi l’infidélité de mon ex était la meilleure chose qui pouvait arriver

Si aujourd’hui je peux affirmer sans l’ombre d’un doute que l’infidélité de David a été la meilleure chose qui pouvait arriver à notre relation, c’est parce qu’elle a été l’élément qui m’a permis de m’en libérer.

Pendant deux ans et demi, je n’arrivais pas à me résoudre à partir. J’avais beau souffrir, je cherchais en permanence des excuses à David.

Je fermais les yeux sur son addiction à l’alcool car je me disais que c’était lui la première victime et je pensais pouvoir le sauver.

Or, cette infidélité était inexplicable. Il n’était en aucun cas la victime. Il n’y avait plus rien à sauver.

Cette infidélité a été la goutte d’eau.

Je ne pouvais plus passer l’éponge. Cette fois, c’était intolérable.

Notre relation était malsaine, elle était toxique et elle me tuait à petit feu. Et ce n’est que « grâce à cette infidélité » que j’ai réussi à m’en défaire.

Je suis convaincue au final que David a perdu bien plus que moi en me trompant.

Je ne regrette absolument pas notre rupture, n’ai même plus mal en pensant à ce qu’il s’est passé.

Je me sens plus forte et sais que je ne retomberai plus jamais dans quelconque relation abusive grâce à cette expérience.

À lire aussi : Lettre d’amour à une amie alcoolique

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