Nous permettre à nous, consommatrices et consommateurs, de savoir ce que contiennent les produits que l’on achète, et surtout s’ils contiennent des substances qui peuvent nous mettre en danger sur le long terme, c’est ce que va permettre le décret paru au Journal Officiel ce mercredi 25 août, dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, dite loi AGEC.
À partir du 1er janvier 2022, les informations sur les perturbateurs endocriniens devront être mises « à disposition du public » par les fabricants.
Le décret ne concerne pas que l’alimentaire, mais aussi les jouets, les produits cosmétiques, les pesticides. Il exclut toutefois les médicaments.
Les perturbateurs endocriniens, ce sont des substances chimiques, naturelles ou artificielles, qui peuvent bouleverser notre fonctionnement hormonal et avoir des conséquences néfastes pour notre santé. Ils peuvent par exemple être impliqués dans l’apparition d’un cancer ou dans des cas d’infertilité.
La liste des perturbateurs endocriniens disponible en ligne
Les industriels ont donc six mois pour rendre accessible en ligne et de façon gratuite les contenus de leurs produits , sous peine de recevoir une amende : « Cette publication s’effectuera dans un format ouvert permettant à des plates-formes collaboratives d’exploiter ces informations et ainsi de mieux informer le consommateur. »
De nombreuses applis permettant de scanner ses potentiels achats, comme Yuka ou Quelproduit, pourront donc accéder à ces informations.
Mais la méthode choisie ne convainc pas tout le monde. L’association Générations Futures juge que la publication en ligne permet aux fabricants de ne pas trop se mouiller, en confiant aux consommateurs et aux consommatrices le soin d’aller vérifier par leurs propres moyens :
« Nous déplorons que seule la voie numérique ait été retenue. Il est une fois de plus demandé aux citoyens de se rendre sur Internet, de disposer d’un smartphone, d’une application, afin qu’il fasse la démarche de s’informer. Il est une fois de plus regrettable que le devoir d’informer le consommateur se traduise par un transfert de responsabilité sur le citoyen. »
La transparence, c’est bien. Mais on se demande quand même pourquoi indiquer la composition des produits et surtout s’ils contiennent des substances dangereuses pour notre santé se fait par un chemin aussi tortueux.
Si on peut mettre la liste des perturbateurs endocriniens en ligne, ne serait-il pas plus simple de la faire apparaître tout simplement sur les emballages ?
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Crédit photo : Jennie Robinson Faber from Toronto, Ontario, Canada, CC BY 2.0 , via Wikimedia Commons
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