J’aime bien les personnes âgées, faut pas croire. Parfois elles sont gentilles et te donnent des gâteaux, parfois elles te sourient sans raison, entament la discussion avec toi et créent de véritables moments de complicité. Ça, c’est pour la partie hippie de l’article. Maintenant, passons aux choses sérieuses.
Parce que non, les personnes âgées ne sont pas que des gens adorables, qui disent des trucs gentils et te tirent les joues pour montrer leur affection. Celles que nous ne connaissons pas personnellement sont une menace perpétuelle, mettant à mal notre self-control, créant le malaise en nous. Les personnes âgées font flipper, et en voici la preuve en quelques points.
Certains deviennent fous
Il existe des gens d’un âge certain qui restent lucides tout au long de leur vie. Bien sûr, ils ont quelques oublis sans conséquencse, t’appelant parfois par un prénom qui n’est pas le tien, mais rien de bien dramatique. Et puis il y a les autres, ceux qui n’ont peut-être pas assez fait de mots fléchés ou de grilles de sudoku pour maintenir en bon état leur cerveau. Ou ceux qui souffrent, plus dramatiquement, de pathologies bien déprimantes que nous n’évoquerons pas ici parce que c’est mardi, et mardi c’est poupi.
Ces personnes-là sont parfois en proie à de véritables coups de folie. Je m’en suis rappelée en voyant la vidéo ci-dessous, dans laquelle la voisine d’un groupe d’amis mangeant un barbecue insultent copieusement deux mecs qui ne veulent pas lâcher le morceau en les menaçant avec sa canne. Non mais dites, je sais bien que les effluves de merguez cramées ne sont agréables que pour ceux qui finissent par se les foutre dans la panse, mais y a des limites.
À quel moment tu te dis que tu es en droit de faire preuve de grossièreté envers des quasi-inconnus et de leur hurler d’aller en enfer en portant une robe de chambre lilas et un rideau sur l’épaule en pleine journée ? Pourquoi la violence ? Pourquoi une voix si aiguë ? Pourquoi les cris ? POURQUOI ?
Ils portent des dentiers, mais des fois pas, et c’est pire
Il arrive un âge où l’on perd ses dents, nous positionnant alors juste au-dessus des soupes moulinées dans l’échelle alimentaire. Pour compenser cette absence, nombreux sont donc les personnes concernées à faire le choix de porter un dentier. Et puis parfois, elles sont pressées et sortent sans.
Je n’aime pas faire des attaques sur le physique et je ne vais pas te dire que c’est dégueulasse comme des brocolis écrasés avec du beurre avarié, mais c’est en tout cas une vision qui m’a toujours effrayée.
Parce que sans dents, la bouche a tendance à se replier sur elle-même dans le gouffre de la cavité buccale. Pourquoi ça m’angoisse ? Je sais pas. Peut-être que ça vient du fait que j’ai toujours été un peu troutrouille à la moindre évocation d’un dentier dans un verre d’eau. Ça me donne l’impression d’une partie de soi abandonnée, vulnérable, sans défense face aux agressions extérieures.
Probablement le truc le plus déprimant que j’ai vu, depuis la fois où j’ai essayé de secourir en vain une chenille encore vivante se faisant martyriser par des dizaines de fourmis. Ou le jour où j’ai cru que les morceaux blancs dans la soupe miso, c’était du poulet.
Même en plastique, j’aime pas tellement tellement.
Ils ont toujours le dernier mot
Un truc pénible, avec les personnes âgées, c’est qu’elles ont pour la plupart vécu la guerre et nous, non. Je ne dis pas que c’est pénible de ne pas avoir vécu la guerre, n’est-ce pas, j’en suis plutôt fort aise, mais il en découle un certain déséquilibre rhétorique. Imaginons un débat lambda entre toi et un senior. Tu as plus d’arguments, tu es à deux doigts d’avoir le dernier mot et tu te ravis déjà d’avoir réussi à lui faire entendre raison, à tort.
À tort, parce qu’il t’assénera sur le coin son chef d’oeuvre, sa carte Vermeille du dialogue, son joker absolu : le « Vous, de toute manière, il vous faudrait une bonne guerre pour comprendre les choses comme on les comprend ». Il y avait le point Godwin. Il y a désormais le point Naphtaline.
Ils conduisent comme des foufous
Régulièrement, un débat ressort dans les conversations : les personnes âgées, il faudrait leur faire repasser le permis de temps en temps pour vérifier qu’ils sont encore à même de prendre la route. On les imagine alors, tout tremblotants, mettre 30 minutes à faire un créneau ou avoir le pied hésitant sur la pédale de frein.
Personnellement, je ne pense pas qu’ils soient totalement déficients du volant. Je pense qu’ils s’amusent. Un jour que je traversais tranquillement la rue sur le passage piéton, j’ai été tirée de mes pensées par une voiture qui accélérait dangereusement vers moi. J’ai dû sauter sur le trottoir pour éviter de me faire raboter la hanche contre mon gré. C’était, à vue de nez, un octogénaire qui conduisait.
La version officielle, c’est qu’il ne m’avait pas vue – elle a bon dos, la cataracte. La version officieuse, celle dont je suis persuadée, c’est qu’il s’amusait. C’est sans difficulté que je l’imagine en train de ricaner, les mains crispées sur le volant, imitant d’un son rauque le bruit du moteur qui s’échauffe.
Le mec, il jouait au bowling avec moi, et personne ne me fera croire le contraire. Et si ça se trouve, ils sont des millions à tenter de nous tuer tous les jours en feintant la sénilité pour se dédouaner en cas d’échec. Tu pensais que la vieille dame du Flunch avait vraiment envoyé son couteau vers ton oeil par mégarde en le lâchant à cause de ses tremblements ? Que le vieux monsieur sur le quai du métro t’a poussée vers le bord parce qu’il s’est rattrapé à toi en faisant un malaise ? Tu te trompes. J’en suis sûre.
Parce que les personnes âgées n’ont plus rien à perdre (rien !) et qu’ils se pourraient bien que, contrairement à tout ce qu’on nous dit, le YOLO s’applique plus à eux qu’à n’importe quel adolescent.
Ne laisse pas ce vieux monsieur te mettre ce collier. M’est avis qu’il pourrait t’arriver des bricoles.
Eh, dis, toi aussi ils te font un peu flipper, parfois ?
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Je suis assez d'accord parce que autant je trouve qu'on pourrait écrire un truc rigolo sur les vieux qui te font la guerre dans les transports en commun ou leur côté sans gêne autant ya des passages qui vont un peu loin ici.
C'est surtout la première partie qui me gêne, rien que dans son titre. Parce que oui, des personnes âgées qui sont atteints de maladies mentales ou dégénérescentes qui les font réagir de façon bizarre et désagréable, c'est assez courant et pas vraiment drôle. La démence des personnes âgées est une situation commune et moi ça me met plutôt mal à l'aise de me dire qu'on parle là de personnes malades, personnes qu'on a de fortes chances d'être un jour (ou de voir nos proches être un jour) quelle que soit notre volonté de toujours rester polis...
Je trouvais ce paragraphe bizarre parce qu'il reconnait qu'il s'agit de pathologies tristes, parce qu'il parle bien de folie... Et pourtant, il conclut :
À quel moment tu te dis que tu es en droit de faire preuve de grossièreté envers des quasi-inconnus et de leur hurler d’aller en enfer en portant une robe de chambre lilas et un rideau sur l’épaule en pleine journée ? Pourquoi la violence ? Pourquoi une voix si aiguë ? Pourquoi les cris ? POURQUOI ?
Pourquoi? Mais parce qu'ils sont bien souvent atteints de pathologies venues avec la vieillesse! Et quand t'as l'impression que c'est "juste" qu'ils se croient tout permis, c'est souvent que ça n'est pas diagnostiqué. La grossiereté et la violence, en tout cas, c'est souvent ça.
La personne ne se dit pas "qu'elle est en droit", c'est comme un dépressif qui est malheureux : ce n'est pas forcément rationnel et ça ne suit pas forcément la même logique que celle des interlocuteurs.
Les autres paragraphes me paraissent de meilleur goût ou plus clairement humoristique. Celui-là, j'ai eu aussi du mal. Le prochain article pour rigoler des trucs bizarres que font les handicapés mentaux?