Vous a-t-on déjà dit que les êtres humains étaient répartis en deux catégories ? Il y aurait celles et ceux qui aiment les chats et celles et ceux qui préféreraient les chiens, il y aurait les gentil•le•s et les méchant•e•s, il y aurait les fans de Taylor Swift et les fans de Katy Perry…
Cette fois-ci, une nouvelle recherche psychologique suggère que nous pourrions séparer l’humanité en posant cette simple question : pensez-vous que votre « soi » est plutôt localisé dans votre cœur ou votre cerveau ? En d’autres termes, êtes-vous plutôt une personne de cœur ou de raison ?
Si vous vous débrouillez avec l’anglais, le Huffington Post propose un test pour répondre à cette question – rendez-vous ici !
Lors d’une série d’études récentes, les chercheurs Adam Fetterman et Michael Robinson ont posé la question à des centaines d’étudiant•es américain•es. En analysant les résultats obtenus, ils ont conclu que la réponse que l’on donne à cette question peut être corrélée à des tas d’autres caractéristiques psychologiques…
En fin de compte, la réponse à cette question, pourtant très générale, pourrait en dire long sur la personne concernée – et peut-être plus encore que ce que l’on pourrait penser.
Les personnes « de cœur »…
Ainsi, les personnes « de cœur » seraient plus susceptibles de s’appuyer sur leurs émotions pour prendre des décisions. Elles accorderaient également beaucoup plus d’importance à leurs relations sociales et au fait de faire partie de groupes, et valoriseraient plus l’intimité dans ces relations. De plus, elles apprécieraient davantage que les autres les discussions sur les sentiments, le sens de la vie, etc.
En parallèle, celles et ceux qui pensent avec leur cœur seraient plus soumis au stress, et ressentiraient plus d’émotions négatives lors de situations angoissantes…
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La cerise sur le gâteau ? Au cours d’une expérience, les chercheurs demandent aux participant•es de choisir une cause pour laquelle ils souhaiteraient donner de l’argent : soit la lutte contre les maladies du cœur, soit la lutte contre les maladies du cerveau. Les personnes de « cœur » auraient plus tendance à donner de l’argent à un organisme de bienfaisance pour des patients souffrant de maladies cardiaques !
… et les personnes de raison
À l’inverse, les personnes qui localisent leur « soi » dans leur tête auraient plutôt tendance à se définir comme des personnes rationnelles et indépendantes. Elles valoriseraient beaucoup moins les relations interpersonnelles et seraient davantage introverties.
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Elles apprécieraient particulièrement les discussions sur des sujets intellectuels, et prendraient leurs décisions avec logique et rationalité. Les personnes « de raison » auraient également de meilleures performances que les autres dans les tests de savoir général (ce qui peut être lié à leur résistance au stress).
Enfin, même cerise sur le gâteau que précédemment : elles seraient plus susceptibles de faire des dons aux organismes de bienfaisance soutenant les personnes atteintes de maladies du cerveau (comme Alzheimer).
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Concrètement, ça change quoi ?
Vous voulez un exemple de situation où nos choix diffèrent selon notre appartenance à l’une ou l’autre de ces deux catégories ? Vous allez voir, ce n’est pas du tout glauquissime : que feriez-vous si un gardien de prison complètement sadique vous disait qu’il allait tuer votre fils et un autre prisonnier, à moins que vous ne tuiez vous-même votre propre enfant (ce qui permettrait d’épargner la vie de l’autre prisonnier) ?
Les personnes « de cœur » seraient plus susceptibles de refuser de tuer leur enfant – oui, vous avez bien compris : cela signifie que les personnes « de raison », elles, auraient davantage tendance à accepter (fictivement, HEIN) de tuer leur enfant, puisque ce choix est le plus « rationnel » (il permet de « sauver » une vie).
BON, a priori, nous ne devrions pas nous retrouver très très souvent dans cette situation – merci bien.
En revanche, il existe des situations auxquelles nous pouvons être confronté•es beaucoup plus fréquemment. Sur des sujets « médicaux » controversés (comme l’euthanasie, ou le critère qui détermine le décès), notre tendance à être une personne de cœur ou de raison pourraient influencer nos avis.
Ainsi, les personnes de cœur pourraient être plus enclins à estimer qu’une personne est décédée lorsque son cœur cesse de battre (même s’il y a mort cérébrale). À l’inverse, les personnes de raison penseraient plutôt qu’une personne est décédée lorsqu’elle n’a plus d’activité cérébrale.
Notre réponse à la question « de cœur ou de raison » peut également être influencée par notre culture et notre histoire – ainsi, les chercheurs ont par exemple remarqué que les personnes interrogées en Inde (qui est une culture dite « collectiviste ») auraient plus tendance à localiser leur « soi » dans leurs cœurs…
Finalement, ce qui est certain dans tout cela, c’est que lorsque nous répondons à la question « êtes-vous une personne de cœur ou de raison ? », nous en disons bien plus sur nous et nos « personnalités »…
Mais tout de même, le lien de causalité reste à définir : est-ce parce que nous sommes des personnes de raison que nous sommes introverti•es ou parce que nous sommes introverti•es que nous sommes des personnes de raison ?
Pour aller plus loin…
- Un article du New York Mag (en anglais) : « Are you a head person or a heart person ? »
- Un article du Huffington Post (en anglais) : « Do you think using your heart or your head ? Here’s how to tell »
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Les Commentaires
J'avoue que je n'aime pas du tout ces tests manichéens, car tout dépend de la situation. Typiquement, le test me donne une personnalité rationnelle alors que le test du gardien de prison me dirait le contraire.
Comme dit Illyria, ça râtisse large. Et puis 10 questions... Sérieusement...