Je n’ai jamais aimé les personnages parfaits des séries, ceux qui ont été créées pour plaire au plus grand nombre (je fais semblant de tousser en bafouillant « Meredith Grey »).
Je me suis plutôt reconnue dans plusieurs personnages féminins avec plein de failles et de particularités attachantes. Différentes les unes des autres, ces héroïnes correspondent aux différentes facettes de ma personnalité. Parce qu’après tout, on peut facilement trouver plusieurs femmes en une seule !
April Kepner (Grey’s Anatomy), l’éternelle angoissée
Tous mes amis détestent April Kepner. Vierge maladroite et effarouchée de la série Grey’s Anatomy, elle est le genre à ne jamais faire les bons choix. Et surtout à refuser LE choix le plus évident : devenir la copine de Jackson Avery en vitesse avant que quelqu’un ne lui vole la place !
Peu importe ce qu’il essaye d’attraper, je veux me métamorphoser en cette chose.
Elle est maladroite, April, comme moi. Elle a le cul constamment entre deux chaises et doit sans arrêt faire un choix entre ce qu’elle veut faire pour elle-même et ce que la bienséance exige d’une jeune femme croyante. Même si elle est souvent moquée par les autres à cause de sa maladresse et de son manque de confiance en elle, elle arrive, à force de coups de gueule (parfois mémorables), à imposer sa volonté pour avancer dans un monde contemporain qui semble en décalage avec ses principes et ses valeurs.
Mindy Lahiri (The Mindy Project), celle qui croit aux contes de fées
Héroïne de la série The Mindy Project, le docteur Lahiri est une éternelle rêveuse. Elle désire que tout soit comme elle l’avait prévu depuis son adolescence. Mindy représente ce côté naïf de ma personnalité qui croit encore qu’une relation amoureuse remplie de passion, de suspens et de rebondissements romantiques est tout à fait possible. Souvent rattrapée par la réalité, Mindy ne se démonte pas et surtout n’adapte pas son caractère bien trempé aux attentes masculines.
Comme Girls, The Mindy Project est l’une des rares séries ayant une héroïne qui ne fait pas un 36 comme personnage principal. Elle permet à de nombreuses femmes (moi y compris) qui jusque-là ne se sont rarement reconnues dans les physique parfaits des actrices de télévision de pouvoir s’identifier à quelqu’un qui leur ressemble !
Phoebe Buffay (Friends), la fille qui ne fait jamais comme les autres
Dans Friends, elle est la copine rigolote au caractère complètement loufoque. Le côté très étrange de Phoebe correspond à toutes ces années de lycée où j’étais la fille bizarre et décalée. En fait… Je le suis encore souvent ! J’ai parfois tendance à être en rupture totale avec le reste de l’humanité, provoquant cette lueur d’incompréhension dans l’œil de mon interlocuteur.
Je me rappelle de cet épisode de Friends où Phoebe refusait d’acheter ses meubles dans les grandes chaînes de boutiques de mobilier. J’ai déjà vécu ce genre de situation : l’idée même de devenir « madame tout le monde » m’insupportait. Mon côté marginal et légèrement asocial provoque des situations où je passe pour la « cinglée de service »… Sans doute une crise d’adolescence prolongée !
Jessa Johansson (Girls), l’indépendante imprévisible
Dans la série Girls, elle joue la fille aventurière qui débarque à New York. Jessa a l’air détachée de tout, et sa tendance à ne rien prendre au sérieux contrarie parfois ses amies. Elle peut sembler sans cœur mais on apprend vite que son passé l’a conditionné à ne devoir compter que sur elle-même.
Mon caractère d’éternelle solitaire ne pouvait que se reconnaître en Jessa ! Même si j’adore ce personnage, elle représente mon « mauvais moi », ma partie sombre. Quand Jessa s’ennuie, elle ne peut s’empêcher de faire des bêtises : remplacez Jessa par Naya dans cette phrase et elle devient le titre de mes mémoires ! Mais malgré son côté sombre, Jessa finit toujours par revenir vers ses amies. On croit alors deviner un soupçon de bon sens dans ses actes, qui ne dure jamais bien longtemps …
Lynette Scavo (Desperate Housewives), la femme d’aujourd’hui
Et là, vous me demandez : quels points communs te trouves-tu avec le personnage de Lynette, mère au foyer de quarante ans ? En fait, je me reconnais facilement dans son éternel conflit moral entre le bien-être de sa famille et sa carrière professionnelle. Lynette est intelligente, douée dans sa vie de femme d’affaire mais doit ruser pour pouvoir la conjuguer avec les attentes d’un mari et les caprices de jeunes enfants et ados.
J’ai toujours imaginé que je serais comme Lynette dans plusieurs années. Parce que je me reconnais dans son caractère affirmé et sa détermination. Pour moi, quand on est une femme, on est forcément confronté•e•s à des attentes impossibles de la part d’une société qui nous voudrait impeccable à tous les niveaux.
À lire aussi : Carrière ET famille, j’ai décidé de tout choisir
Annalyse Keating (How to get away with murder), la fausse dure à cuire
Annalyse Keating paraît dure et intransigeante. Elle incarne un professeur de droit et une avocate renommée dans la série How to get away with murder. Elle est le genre de prof terrifiante que vous aviez au collège, celle qui rendait une salle silencieuse au moment des interrogations de début de cours.
En réalité, c’est un passage incroyable du quatrième épisode de la première saison qui m’a permis de me reconnaître dans ce personnage cachant sa sensibilité derrière un caractère affirmé.
Cette scène semblera anodine pour un grand nombre de personnes, mais elle a bouleversé bon nombre de fans de la série qui se sont reconnues dans ce rituel. L’héroïne retire sa perruque, son maquillage, ses faux cils et tous les artifices dont elle se pare pour apparaître en public. Cette mise en beauté est habituelle chez beaucoup de femmes noires qui s’arment de tissages, de faux ongles et de faux cils dans leur vie de tous les jours. Lors de cette « cérémonie », Annalise Keating retire son armure, celle qui lui permet d’être invulnérable et crainte par le monde extérieur, et devient plus humaine.
Et vous, dans quels personnages de série vous reconnaissez-vous ?
À lire aussi : Quatre personnages de série drôles à crever mais (un peu) oubliés
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Moi aussi j'adore son évolution, c'est tellement positif et encourageant pour nous les névrosé-e-s!