Quand on regarde trop de films et de séries, on finit toujours par perdre un peu la notion du réel et par inclure les personnages qui peuplent nos écrans à notre vie quotidienne. Du coup, on se crée des amis, des alter-egos, des ennemis et même des familles entières.
Et moi, mon grand truc, c’est de me trouver des substituts de pères dans les personnages que j’admire le plus. En voici donc quatre (parmi beaucoup d’autres) que j’aimerais pouvoir appeler Papa (sans arrière-pensée, ÉVIDEMMENT).
Indiana Jones
Indiana Jones, c’est le mec qui a réussi à te faire croire qu’être archéologue/prof d’université c’était super cool. Que ça voulait forcément dire que t’allais vivre plein d’aventures extraordinaires, découvrir des trésors cachés, trouver le Graal, le chaînon manquant, le secret de la vie extra-terrestre. Un mythe qui a été renforcé par l’arrivée de Sydney Fox sur nos écrans quelques années plus tard (dans une série que ma mère surnommait toujours affectueusement « Carton-Pâte »).
Mais en vrai, être archéologue, c’est surtout passer ses journées dans la poussière pour un pauvre bout d’os de deux centimètres qui révolutionne rien du tout (ok, j’admets que j’exagère un peu, mais cette trahison m’est restée en travers de la gorge).
Indiana Jones, c’est le mec qui peut t’apprendre des trucs qui te vrillent le cerveau, t’entraîner dans des aventures dont tu risques de ne pas sortir vivant-e, te faire découvrir des mystères vieux de plusieurs milliers d’années sans trop se fouler et t’offrir une nouvelle belle-mère éphémère à chaque voyage. Woooo !
Du coup, quand Papa Indy serait en voyage, je pourrais passer des heures dans le musée qui lui sert de baraque, à lire ses récits, toucher du bout du doigt des objets mythiques pour lesquels il a probablement risqué sa vie (même s’il y a peu de chances pour qu’ils finissent chez lui, en réalité, mais laissez-moi rêver), et vivre des tas d’aventures dans le confort de notre grande maison.
Je pourrais dire « Mon daron s’est bastonné contre des Nazis, et il a GAGNÉ ! ». Bon alors ok, il a pas sauvé le monde pour autant, mais il aura au moins distribué quelques patates bien méritées au passage, et c’est déjà pas trop mal.
Je finirais sûrement par me faire kidnapper deux ou trois fois par ses ennemis mais ça me permettrait au moins d’expérimenter ces aventures qui me font rêver de l’intérieur, et ça finirait sûrement par me saouler, mais eh, ça peut pas non plus être totalement parfait.
Je finirais sûrement par m’embrouiller avec lui en lui hurlant que de toute façon il a jamais été là pour moi et que ses vieilleries comptent plus pour lui que sa propre fille et qu’il est prêt à me mettre en danger, tout ça pour récupérer un vieux caillou pourri et si c’est comme ça j’vais vivre chez maman ! Mais on finirait toujours par se rabibocher, parce qu’au fond, on s’aimerait très fort.
Et du coup, mon grand-père serait Sean Connery, et je vois mal comment on pourrait rivaliser avec ça.
John McClane (Die Hard)
Le bonhomme étant capable de retourner la ville entière pour sa femme et ses gosses, y a moyen que je me sente pas mal en sécurité en l’ayant pour père. Je pense qu’avec un daron pareil, je pourrais me promener en string de guerre dans la rue et dire au premier qui s’aviserait de me toucher que mon papa c’est John McClane, et ça suffirait à le faire partir en courant chez sa mère.
Et si jamais ça fonctionne pas, soit parce qu’il se sent exceptionnellement téméraire ou parce qu’il ne sait pas qui est John McClane, je pourrais tout simplement me servir des techniques de combat enseignées par mon papounet pour lui refaire le portrait vite fait bien fait.
Je serais donc libre de déambuler dans les rues du monde entier encore moins couverte que Lady Gaga aux VMA sans craindre grand-chose. Alors après, je suis pas sûre-sûre que Papa McClane approuve totalement ce style de vie, et déambuler à moitié à oilp devant mon père c’est pas tellement mon truc donc je ne suis pas persuadée de tenter le diable. Mais c’est déjà cool de pouvoir me dire que je pourrais le faire, si j’en avais envie.
Alors après ça veut aussi dire que je flipperais à chaque fois que mon daron mettrait un pied dehors, et que chaque bulletin d’informations serait susceptible de m’apprendre qu’il se trouve actuellement dans une bien mauvaise posture, avec 800 terroristes de tous les pays au cul et un couteau à beurre pour se défendre.
Pas sûr que ce serait très très bon pour ma tension tout ça, mais au moins il pourrait m’apprendre à me battre pieds nus sur du verre brisé sans crier « POUCE ! ATTENDEZ, ATTENDEZ, POUCE ! ÇA COMPTE PAS, JE SAIGNE REGARDEZ !
» aux vilains méchants parce que je suis pas certaine qu’ils m’écouteraient.
Au final, deux possibilités : soit je deviendrais agent de la CIA et je défoncerais du méchant H24, parfois en collaboration avec mon daron, soit j’irais vivre dans une cabane au fond des bois en Transylvanie pour peindre des arbres parce que ras le cul des mitraillettes, putain, sans déconner, on peut pas dormir tranquille dans cette baraque, y a toujours un vilain criminel pour venir foutre sa merde.
Mais au moins je m’emmerderais pas trop.
Blade
Alors je sais, c’est un peu bizarre compte tenu du fait que j’arrête de pas hurler mon amour pour Wesley Snipes et plus précisément pour Blade à la Terre entière, et que je ne me gêne pas pour décrire tout ce que j’aimerais qu’il me fasse.
Mais en vrai, j’ai jamais pu m’imaginer en couple avec Blade : le scénario idéal serait une relation père/fille. Et il n’aurait même pas à être mon vrai géniteur, il pourrait simplement se contenter de reproduire le scénario qu’il a lui même vécu plus jeune avec Whistler, son père spirituel, qui l’a récupéré dans la rue à l’adolescence pour le prendre sous son aile. Ça m’irait très bien.
Il me retrouverait gelée et fracassée par la vie dans une ruelle sombre, aurait un flashback de sa propre adolescence, et serait pris d’une pulsion paternelle. Il m’envelopperait dans son grand manteau magique et m’emmènerait dans son repaire, pour me rafistoler la gueule.
Au début, il serait un peu distant, froid, et parfois brusque, mais au fur et à mesure il s’attacherait à moi et s’habituerait à mes frasques. Et juste quand il serait sur le point de se dire « Ouais, ok, ça pourrait marcher, elle pourrait rester là », BIM, je me ferais enlever par des vilains vampires et il réaliserait à quel point l’idée qu’on me fasse du mal le rend barjo et il se lancerait à ma poursuite et il déglinguerait tout le monde sur sa route pour me retrouver.
Après ça, il déciderait que le mieux serait encore que je puisse me défendre seule, alors il m’apprendrait à me battre et on verrait un super montage en musique de toutes nos leçons : au début je m’en prendrais plein la gueule mais au fur et à mesure je deviendrais aussi forte que lui et après on irait combattre le mal ensemble et la relève serait assurée.
Voilà, je viens d’écrire le scénario de Blade 4, Wesley Snipes est sorti de prison, ces messieurs de l’Hollywood tout-puissant, JE VOUS ATTENDS.
Rupert Giles (Buffy Contre les Vampires)
Histoire d’apporter un minimum de stabilité à tout ce bordel, ce serait pas mal d’avoir également un papa un peu coincé du boulard mais avec un passé de punk et des connaissances un peu surnaturelles, capable de gérer mes entraînements et me forcer à calmer un peu ma race de temps en temps.
Il serait capable de tempérer mon impulsivité et de me pousser à raisonner au lieu de partir en torche à la moindre contrariété. Évidemment, ça veut aussi dire qu’il passerait le plus clair de son temps à me pousser dans mes retranchements et à lutter pour que je sois plus studieuse, plus réfléchie, et que je prenne la vie un peu plus au sérieux.
Du coup, on se complèterait à merveille et on formerait une équipe solide, et on pourrait toujours compter l’un sur l’autre en cas de coup dur.
Il mettrait tout en oeuvre pour me protéger sans que je m’en rende forcément compte, et se donnerait beaucoup de mal pour m’offrir la vie que je mérite pendant que je serais trop occupée à faire la folle et à me mettre en danger pour voir tout ce qu’il ferait pour moi. Et je prendrais un malin plaisir à me foutre régulièrement de sa gueule parce qu’il serait beaucoup trop gentil et réservé pour répliquer, même s’il lui arriverait parfois de me lancer une grosse vanne fatale en plein dans la tronche sans sourciller, histoire de rééquilibrer la balance.
Du coup il m’apporterait toute la stabilité dont j’aurais besoin tout en m’aimant inconditionnellement avec toute la pudeur dont il serait capable, et ce serait beau et rassurant et tout serait toujours en ordre.
Même s’il finirait sûrement par se taper ma mère sur le capot d’une voiture de police.
http://www.youtube.com/watch?v=HwlaKGY5Ynw
Voilà. Et si en plus je pouvais me démerder pour fonder une famille complète avec quatre papas, je serais absolument comblée. J’aurais pas fini d’en chier, mais je serais comblée.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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