Article initialement publié le 5 octobre 2015
J’ai une affection toute particulière pour les personnages badass, surtout les personnages féminins badass en qui je voyais, petite, de véritables modèles de vie. Bon, sauf quand elles se mettaient à jouer avec leurs poings, parce que j’avais pas envie de me battre. C’est pas mon style, et puis j’aurais sûrement perdu, à 8 ans, contre un enfant de 2.
De toute façon j’aurais eu trop peur de me faire engueuler par l’institutrice. Une fois, en moyenne section, je me suis retrouvée au coin un quart d’heure pour avoir fait pleurer une fille de ma classe avec une blague nulle et j’ai mis des semaines à m’en remettre. Me retrouver dans le bureau de la directrice après avoir tapé quelqu’un, même en cas de légitime défense, c’était autant ma phobie que de me retrouver coincée dans un pneu-balançoire*, que personne le remarque, qu’on m’oublie là et que je meurs.
*Pneu-balançoire : balançoire avec un pneu à la place de la nacelle, comme son nom l’indique.
Bon, tout ça pour dire : j’ai toujours aimé ce genre de personnalités. Et j’ai eu envie de rendre hommage aux personnages féminins badass qui peuplent l’univers de mes sitcoms préférées. Attention : la deuxième va vous étonner.
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Attention, pour de vrai : si t’as pas vu les séries en question, y a des spoilers, on va pas se mentir.
Rosa Diaz, Brooklyn Nine-Nine
J’ai mis du temps à bien aimer Brooklyn Nine-Nine. Tout était fait pour que j’aime bien, parce qu’il y a Andy Samberg dedans, parce que c’est une sitcom, parce qu’un des co-créateurs de la série a co-créé Parks and Recreation… mais écoute, j’accrochais pas. J’étais telle un cintre tentant, mais en vain, de s’arrimer à une penderie cassée.
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Mais bon, tout est bien qui finit bien dans ce drame qui n’en est pas : j’ai fini par apprécier cette série à sa juste valeur. Ça te fait une belle jambe, ah ouais ?
J’aime bien Diaz, et en plus elle a la même cicatrice que Pascal Obispo. Trop stylé.
Très vite, mon personnage préféré de la série a pris l’apparence de Rosa Diaz. J’aimerais bien pouvoir m’identifier à elle, d’ailleurs, mais y a pas à chier : je suis bien plus proche du maladroit et loyal Charles Boyle, en terme de personnalité. La détective n’est pas commode, ça pour sûr (disons que si tu vas la voir en pleurant pour qu’elle te réconforte, elle fera probablement style de pas t’avoir vue — au mieux — ou te foutra un pain pour te donner une bonne raison de chialer — au pire). Mais en revanche, elle a un vrai sens de la camaraderie. Ok, elle ne proposera jamais à ses collègues de leur rendre service, mais on sent bien qu’elle est attachée à eux.
Incarnée par Stephanie Beatriz, elle aime smoky eyes, des perfectos bien coupés, la certitude qu’aucun de ses collègues ne sait rien à son sujet et ne sourit pour ainsi dire jamais.
- Tendance de badasserie : vénère. Quand Charles, qui lui a expliqué qu’elle doit trouver l’endroit rassurant dans son esprit pour être sereine face à un avocat* qu’elle déteste, elle lui répond ces mots très rassurants :
« Je suis dans une cabane. Au milieu de nulle part. À l’intérieur il n’y a que moi et cet avocat pas clair. Et je le défonce. Je casse une table sur sa tête. Ensuite j’arrache son bras et l’enfourne là où le soleil ne brille jamais [ndlr : son cul]. Ensuite j’enfonce mon bras dans sa gorge et je lui serre la main. »
*Pas l’aliment, hein : le professionnel de la loi. Emdéhèr. J’adore l’humour.
Pam Beesly, The Office
On sort des sentiers battus de la badasserie avec Pam, formidable personnage. Au début de la série, Pam est réceptionniste. Elle est fiancée à Roy, mais on voit bien qu’elle a la culotte et le coeur qui palpitent drôlement pour son collègue, Jim. Jim qui, lui-même, est fou d’amour pour elle. Et ces deux adorables humains vont finir par se déclarer et s’aimer et se marier pour devenir le couple le plus adorable de l’histoire de la télévision, minimum.
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Sans déconner j’les aime tant que j’ai toujours un peu les larmes aux yeux quand j’les vois.
Elle a une vie tranquille, Pam. Elle a un job sûr, une relation longue et épanouissante et aimante, un plan de vie relativement calme. C’est pas forcément à elle qu’on pense en premier quand on entend le mot « badass ». Ni même le mot « culotté ». Et pourtant, du premier épisode au dernier, elle change tellement !
Déjà, elle quitte ce mec dont elle n’est plus amoureuse. Elle marche sur du feu (pour de vrai). Elle suit une formation dans le domaine qui la fait rêver. Elle s’affirme. Elle quitte son job pour suivre son patron démissionnaire dans le but de faire le métier qu’elle a envie de faire… et tant d’autres trucs qui demandent vachement de tripes. C’est selon moi un adorable personnage badass du quotidien.
- Tendance de badasserie : en évolution et en douceur. Pam prouve qu’on peut grandir, prendre son indépendance. Qu’on n’a pas à se lamenter sur sa personnalité qu’on trouve trop policée (déjà parce que je t’interdis de te lamenter sur ta personnalité) (parce que t’es la meilleure) (tu m’entends ?), parce qu’on change. Que d’année en année, on se connaît un peu mieux, on s’aime un peu mieux, on sait un peu plus ce qu’on veut être et devenir, et faire tout ce qui est en son pouvoir pour y parvenir.
Kimmy Schmidt, Unbreakable Kimmy Schmidt
Kimmy est une jeune femme de 29 libérée après avoir été aux mains d’un gourou qui l’a fait vivre sous terre pendant quinze ans en la persuadant, elle et ses congénères, qu’au-dehors, la fin du monde avait eu lieu.
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Alors qu’elle n’a pas connu les évolutions qui ont marqué le monde pendant quinze ans, elle décide, contrairement à celles qui ont partagé sa cellule, de rester à New York et de ne pas retourner vivre dans son Indiana natale. Niveau audace, on est déjà à un bon gros niveau, vu le contexte.
Et j’parle pas de l’audace de porter du jaune quand on est rousse.
Elle est toute seule ; la dernière fois qu’elle a été en société, elle avait 14 ans ; elle ne connaît personne ; n’a pas de boulot, ou de logement… Et elle trouve tout. Le plus fou, c’est qu’elle garde le sourire et affronte toutes les adversités possibles les doigts dans le nez, l’insouciance d’un enfant enthousiaste plein les yeux.
C’est peut-être ça, le secret pour être dure à cuire. Ne pas se rendre compte que les obstacles en sont.
- Tendance de badasserie : Incassable, ma gueule. Les femmes sont costaud comme tout.
Et toi, quels sont les personnages féminins de sitcom que tu aimes le plus ?
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