Avant de démarrer mes trois mois de voyage, je pensais dur comme fer que cela allait combler mes envies d’ailleurs et que je pourrais après ça commencer une vie d’adulte active sans bouger de la France en dehors des vacances. J’avais tort. Notre tour de l’Amérique nous a comblés, mais il a aussi laissé un vide en nous, une soif encore plus grande de revenir sur ce continent durablement. Les grands espaces, les paysages, la culture nous plaisaient énormément.
N’est-ce pas ?
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La course au PVT
Fin 2012, nous sommes donc rentrés en France avec mon copain, le cœur lourd et la tête pleine de nouveaux projets. On a réfléchi au moyen de retourner vite en Amérique du Nord, d’y travailler, d’y voyager, d’y vivre temporairement en somme. Des stages ? Nous avions fini nos études. Un Volontariat International en Entreprise ? Pas d’offres en vue. La loterie Green Card ? Trop hasardeux. Un permis de travail ? Trop difficile à obtenir.
La réponse était évidente : il nous fallait le Permis Vacances-Travail (PVT), ce visa qui permet de travailler et/ou voyager dans certains pays du monde, pendant un ou deux ans et sous certaines conditions (financières, d’âge, etc.).
Seul petit bémol, ce sésame n’est pas valable aux États-Unis, et au Canada il n’est délivré qu’au compte-gouttes, à 6 750 personnes par an. Nous venions en plus de rater l’ouverture des inscriptions pour 2013 à un mois près. Qu’à cela ne tienne, nous nous tiendrons prêts pour le PVT 2014, à l’automne suivant !
Nous avons donc repris notre vie habituelle pendant un an, mais sans passer un seul jour à ne pas penser à notre voyage passé et à nos rêves futurs. Octobre, novembre, puis décembre 2013 ont passé, sans qu’il n’y ait de trace de l’ouverture du PVT. Nos documents étaient prêts depuis des mois, l’attente paraissait interminable !
Puis on a appris que l’inscription ne se ferait plus par courrier postal mais par Internet et en trois temps, toujours selon la règle du « premier arrivé, premier servi ». Et fin janvier, on a appris que la première session se tiendrait le 1er février à 16h.
Le jour J, on était là, fébriles, devant nos ordinateurs. Le coup de feu était lancé, c’était la course, les pages chargaient très lentement, le stress montait, et là, ça a été le drame : le serveur a lâché, on ne pouvait plus se reconnecter. Pendant les quelques secondes de battement avant que le site ne rende l’âme, 2 250 chanceux ont tout de même réussi à tout valider et à remporter la première manche.
Est ensuite arrivé le 15 février : deuxième round, même scénario, sauf que cette fois-ci, j’ai eu de la chance et j’ai moi aussi réussi à tout valider ! Mais pas mon copain. Il a été à peine plus chanceux lors de la troisième et dernière session, le 1er mars, car il a réussi à être sur la liste d’attente.
Sur cette fameuse liste, il y avait 500 personnes devant lui, 6 000 derrière. Il y avait un peu d’espoir, mais pas autant. On ne voulait pas abandonner cette expérience, alors on a décidé de tenter autre chose. Mon copain est boulanger, un domaine qui recrute assez bien, partout dans le monde.
Et effectivement, il a rapidement trouvé des propositions d’emploi ; certaines sont tombées à l’eau, mais il a tout de même fini par signer un contrat d’un an et obtenir un permis de travail ! C’est par ce biais qu’on a enfin découvert la ville dans laquelle nous vivrions : Calgary, en Alberta, la ville des JO d’hiver de 1988 (restés gravés dans les mémoires grâce au film Rasta Rockett) !
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Notre vie en Alberta
Nous pouvions enfin préparer notre départ, avec un goût de déjà-vu. Nous avons tous les deux quitté nos CDI, et début septembre, nous nous sommes envolés pour le Canada. À l’arrivée, coup de bol : notre appart’, loué à distance sans avoir pu le visiter, était vraiment bien et proche du centre-ville.
Deuxième coup de chance, j’ai trouvé un travail dès la première semaine, et en plus dans ma branche, le journalisme ! C’est un contrat qui s’arrête fin 2014, mais qui peut être renouvelé ! Ça y était, après deux ans d’attente, nous étions enfin dans notre quotidien canadien, avec des joies et des contrariétés, et une routine qui s’installait.
Loin de moi l’idée de dépeindre le Canada comme un eldorado, entre caribous et sirop d’érable — ce qui amène pourtant tant de Français ici : l’Alberta attire généralement parce que l’économie y est dynamique, mais il ne faut pas croire qu’on va y être accueillis à bras ouverts et qu’on y trouvera du travail en un claquement de doigts (même si on a eu de la chance à ce niveau-là). Comme partout au Canada, il faut généralement avoir déjà de l’expérience professionnelle dans le pays pour pouvoir prétendre à un poste intéressant, et le fait que le PVT soit temporaire peut aussi rebuter pas mal d’employeurs.
Mais j’aime ma vie en Alberta, et je l’aime grâce à… et malgré son aspect temporaire.
Être temporairement au Canada, c’est aussi des découvertes, et on profite de nos week-ends pour visiter les environs de Calgary : entre les montagnes, la faune sauvage, les lacs, les cascades, les déserts, les canyons et les fossiles de dinosaures, l’Alberta nous en met vraiment plein les yeux.
Et Calgary est bien plus que la ville des cow-boys et du pétrole. Avec l’arrivée de l’hiver, nos déplacements se font plus rares, mais pouvoir marcher dans la neige et sentir les -20°C (ressenti -30°C) picoter les joues (ce n’est franchement pas si froid qu’on peut le penser), c’est un autre plaisir, c’est dépaysant, et c’est une des choses que j’aime au Canada.
On comblera nos envies de chaleur et d’océan par la suite ; on a déjà prévu de faire un autre road-trip dans quelques temps. Hawaii, le Colorado, l’Alabama, le Vermont, on a encore tant de choses à découvrir… mais en attendant vous pouvez nous suivre au quotidien sur notre blog : À l’Ouest rien de nouveau !
Je ne sais pas si, quand on rentrera en France à l’issue de toute cette aventure, ça sera pour de bon et si cette envie d’ailleurs sera rassasiée, ou au contraire encore plus dévorante. On dit que quand on se fait son premier tatouage, c’est mettre sa main dans l’engrenage car on ne peut plus s’arrêter ; peut-être que pour moi c’est la même chose, mais avec l’Amérique du Nord !
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Les Commentaires
Je prévois un PVT pour début 2016 avec mon copain Si on arrive a décrocher tout les 2 notre PVT of course ! Et c'est pas gagné ! (lui étant belge, ça devrait aller, moi... je vais devoir me battre )
On a pas encore de plan B si on ne l'a pas tout les 2, mais nos domaines ne semblent pas "rares" (webdesigner tous les 2), je ne sais pas si on saura trouver du travail avant !
Mais pour le moment c'est la période de grand stressss en attendant l'ouverture ! Pleins de projets en tête mais j'ai peur de me faire des fausses illusions tant que le PVT ou plan B (unno n'est pas sur sur !
En tout cas ton blog me fait rêver uppyeyes: