La prise en charge périnatale en France se détériore et ce sont les patientes qui en font les frais. Dans son nouveau rapport paru le 21 novembre 2022, la Haute autorité de Santé recense les événements indésirables graves (EIGS) autour de l’accouchement, survenus entre 2017 et 2021. Le constat est accablant : sur 269 accidents, au moins la moitié auraient pu être évités. En cause ? Des retards de prise en charge et de diagnostics qui illustrent (encore et toujours) le manque de moyens et la pénurie de personnel hospitalier.
Un accident grave périnatal sur deux pourrait être évité
Depuis 2017, la haute autorité de santé publie chaque année un rapport recensant les EIGS déclarés par les soignants. Pour la première fois, cette année, une analyse spécifique concernait les accidents survenus avant, pendant ou après l’accouchement. Entre 2017 et 2021, les établissements hospitaliers ont déclaré 269 EIGS. Fait dramatique, plus de la moitié de ces accidents ont mené à un décès et le rapport estime qu’un EIGS sur deux était évitable. Si la moitié des mères souffraient de comorbidités, les incidents graves font majoritairement suite à des retards de diagnostics ou de prise en charge, conséquence d’une crise hospitalière qui peine à pallier une pénurie critique de personnel.
Ces nouveaux chiffres viennent confirmer les dysfonctionnements de l’hôpital français et approfondir les résultats du dernier rapport alarmant sur la santé périnatale de santé publique, qui déplorait une hausse de la mortalité périnatale de 25 % au cours des 10 dernières années.
Des solutions qui exigent du personnel et des moyens
La haute autorité de santé propose trois mesures pour réduire ces incidents graves et mieux détecter les risques :
- La formation continue permettant de détecter des rythmes cardiaques fœtaux « complexes » ou « douteux » ;
- La révision et la globalisation des protocoles anesthésiques et obstétricales dans le traitement des hémorragies du post-partum ;
- La formation du personnel aux interventions d’urgence sur les mères et les enfants, via des ateliers de mise en situation.
Ces actions exigent l’intervention d’un personnel qualifié qui manque cruellement aux hôpitaux. Alors que des médecins intérimaires sont parfois sollicités, d’autres suggèrent de fermer les petites maternités pour regrouper les patientes dans de plus gros centres disposant de technologies plus avancées.
Et sinon, on ne pourrait pas plutôt permettre aux professionnels d’exercer dans des conditions correctes afin de trouver un moyen pérenne de recruter de nouveaux médecins motivés ?
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