Màj du 3/10/2012 – Taken 2 sort ce 3 octobre au cinéma. Si, dans le premier film, Bryan Mills devait sauver sa fille enlevée par un groupe de mafieux albanais, c’est cette fois-ci sa femme et lui-même qui se font kidnapper par les survivants de ce groupuscule. L’occasion de modifier ce papier qui rendait hommage aux pères au cinéma en ajoutant le personnage de Bryan que j’avais honteusement oublié au moment de la parution initiale.
Les relations pères/géniteurs dans les bons films ne sont pas légion dans le cinéma d’hier ou d’aujourd’hui. A l’approche de la fête des pères (rappel : c’est dimanche. Mettez une alarme sur vos portables, collez-vous des post-its sur le front, tout ça tout ça), j’ai pourtant décidé de sélectionner des géniteurs qui ont plus ou moins (ou pas du tout) marqué l’histoire du cinéma.
(Warning : certains spoilers peuvent éventuellement se faufiler dans cet article. Si vous n’avez vu ni Le Roi Lion, ni Star Wars, je vous conseillerai d’éviter de lire le paragraphe qui concerne ces films. Sinon, vous pouvez y aller, j’ai prévenu avec des balises.)
Bryan Mills, Taken : le père qu’il faut pas emmerder
Dans Taken, un ancien agent de la CIA réalise alors qu’il est à Los Angeles que sa fille est sur le point de se faire kidnapper à Paris. Il saute alors dans le premier avion et fait tout pour la retrouver, la sauver, et foutre accessoirement une grosse mandale à toutes les personnes qui ont touché ne serait-ce qu’à un poil d’aisselle de sa fille.
Bryan Mills, c’est le père protecteur qui est capable de rester tout à fait calme au téléphone avec les ravisseurs de sa progéniture pour leur mettre un petit coup de stress dans les miches. Un exploit qu’il réussisse à rester calme au bout du fil sans jamais penser à sa facture qui risque d’être plus salée qu’une brandade de morue. La scène où il les menace de les retrouver pour tous les tuer alors qu’il n’a encore aucune information sur eux est devenue tellement mythique qu’elle en est désormais un mème, dont voici un échantillon ci-dessous :
Eh je viens juste de te rencontrer et c’est complètement fou, donc voici mon numéro et appelle-moi peut-être. – Je ne sais pas qui tu es, mais je te trouverai et je te tuerai.
Badass, d’un flegme à toute épreuve, attentionné et plein d’humour, Bryan est un super-papa comme le cinéma en a fait bien peu.
Mufasa, Le Roi Lion : le père multi-fonctions
Dans Le Roi Lion, Mufasa représente l’archétype-même du père attentionné, protecteur, joueur, malicieux et sévère quand il faut. Le genre de père qui gère tout, de l’éducation de son fils Simba à sa relation avec sa femme en passant par, fait complètement anecdotique, le fait de régner sur ses sujets puisqu’il est roi de la Terre des Lions.
Le mec, soit il est né dans une pub Q10 (celle qui dit 10 choses à la fois, c’est bien ce qu’on fait toutes, non ? et avec laquelle je ne suis pas du tout d’accord parce que je sais même pas mâcher un chewing-gum et écrire en même temps), soit il est complètement surhumain.
Quoiqu’il en soit, ce père est particulièrement marquant car lorsqu’il est mort devant nos yeux d’enfants, c’était un peu la première fois que beaucoup d’entre nous se sont rendus compte que nos papas étaient faillibles alors qu’on les pensait immortels.
Mufasa, c’est le papa qu’on aurait toutes voulu avoir un jour (sauf moi, parce que mon père est mieux).
Paul Guetz dans Tanguy : alerte père à bout de nerfs
Dans Tanguy
, Paul Guetz (André Dussolier) aimerait bien voir son fils de 28 ans, surdiplômé avec de bons revenus, partir de la maison afin de pouvoir couler des jours heureux et paisibles avec sa femme. Il se décide alors à faire vivre un enfer du quotidien à son rejeton pour mieux le convaincre d’aller se chercher un appart. De père ouvert, attentionné et attentif au bonheur de son fils, il devient alors un gros târd-ba comme on ne dit pas dans le jargon.
Paul Guetz, c’est le père qui pourrait ressembler au nôtre si on se décidait à revenir vivre chez nos parents à 35 ans alors qu’on a un salaire raisonnable.
Le père de Louis dans Papa : faux détendu du caleçon, mais vrai père qui déchire
Film de Maurice Barthélémy, Papa n’est pas un chef d’oeuvre mais reste un roadtrip hyper touchant, et drôle, et subtil, et y a Alain Chabat donc je ne peux plus répondre de rien. [spoiler]C’est l’histoire d’un père qui descend en voiture dans le Sud avec son fils après un drame familial.[/spoiler]
Le père de Louis, joué par Alain Chabat, est à la fois blagueur, physiquement très présent mais parfois un peu absent mentalement. On comprend au cours du film de quoi il cherche à protéger son môme et ce que cache toutes ses boutades. Une sorte de papa-clown-triste, en somme.
Dark Vador dans Star Wars : le papa non merci sans façon
« Viens faire un câlin à ton papa »
Je pense ne pas trop trop jouer à la spoileuse en constatant que Dark Vador est le grand méchant de Star Wars. Il tue, il est plein de haine et d’angoisses, il porte une combinaison rigide et métallique (pour les câlins père-fils, c’est moyennement pratique), il fait peur et il s’engage dans un combat acharné contre Luke, son propre fils avant de lui apprendre qu’il est son père. Résultat, Luke essaie de se donner la mort. C’est dire si Dark Vador est le papa dont tout le monde rêve.
Randy le Bélier dans The Wrestler : le papa un peu étourdi
Dans The Wrestler, Randy le Bélier (Mickey Rourke) catcheur professionnel, se rend compte qu’il est cardiaque et qu’il va devoir commencer à y aller molo sur les coups de coude et les uppercuts dans l’appendice nasal d’autrui. Dans le même temps, il rencontre une strip-teaseuse qui lui fait un certain effet dans le pantalon mais s’évertue à se refuser à lui. C’est fâcheux. C’est tellement fâcheux que Randy le Bélier a les boules, et pour qu’un tel mastodonte qui a fait de la bagarre son métier ait les boules, faut quand même y aller fort sur la lose.
Le coeur sur la main (qu’elle n’a pas dans la culotte en apercevant Randy, donc), la strip-teaseuse lui conseille de reprendre contact avec sa fille, Stéphanie, qui lui en veut beaucoup de l’avoir abandonné alors qu’elle était toute petite et d’avoir oublié tous ses anniversaires depuis. Manque de bol [spoiler], lorsqu’elle accepte de le revoir en tête à tête, il oublie, se met une mine et se réveille dans la nuit. Et Stéphanie de ne plus jamais, jamais vouloir lui adresser la parole.[/spoiler]
Randy est donc aussi présent pour sa fille que la poitrine dans mon soutien-gorge.
Johnny Marco dans Somewhere : père pantouflard pour film soporifique
Dans cette grosse tache sur la filmographie de Sofia Coppola mon adorée, Johnny Marco est un mec qui passe son temps à fumer des clopes et à boire des coups dans sa chambre au Château Marmont (excusez du peu). Acteur connu avec autant de billets dans son porte-feuille qu’il y a de tétons apparents dans tous les films de Marc Dorcel réunis, Johnny s’ennuie et réfléchit sur l’intérêt d’être en vie entre deux petits roupillons devant des shows de strip-teaseuses. Dans cette partie du film, il ne se passe donc, pour ainsi dire, rien.
Et puis un jour, Cleo, sa fille, patineuse artistique en devenir, fait irruption dans sa vie. Ils jouent à Guitar Hero, ils glandent dans la chambre du Chateau Marmont (excusez du peu) de papa, ils se regardent et s’observent entre deux réflexions sur l’intérêt d’être en vie de Johnny. Dans cette partie du film, il ne se passe donc, pour ainsi dire, rien.
Et vous, quels sont les pères au cinéma qui vous ont marquées ?
Pour encore plus de pères dans les films, vous pouvez aussi aller lire cette sélection sur Sens Critique d’oeuvres cinématographiques qui traitent de la relation père-fille !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
J'adore ce personnage, vivement mardi prochain (cinéday) pour que je puisse le revoir sur grand écran