Petit retour en arrière : nous sommes en octobre 2014, et suite à la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes (le 4 août 2014), une expérimentation est lancée dans 20 départements de France avec la Gipa, la Garantie contre les impayés de pensions alimentaires.
Celle-ci doit faciliter l’accompagnement des familles et leur prise en charge en cas d’impayés de pension, par exemple en simplifiant les démarches de recouvrement (qui permettent en gros de prélever la somme pour la pension directement sur le compte bancaire d’un conjoint, ou sur son salaire, etc.).
Suite à cette expérimentation, la Gipa est généralisée sur tout le territoire (y compris si l’ex-conjoint•e mauvais payeur réside à l’étranger) le 1er avril 2016.
Ne manquait plus qu’un organe dédié pour faire fonctionner au mieux la machine, et c’est maintenant chose faite avec l’Agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires (ARIPA).
Un site officiel permet à la fois de s’informer et d’effectuer des démarches,
que ce soit pour lancer une procédure de recouvrement, soit pour bénéficier de l’allocation de soutien familial (somme d’argent modeste versée soit en avance de la pension alimentaire, soit en complément).
Protéger les familles et les femmes
L’un des objectifs de l’ARIPA est aussi de protéger les familles monoparentales qui sont composées à 85% de femmes seules avec enfant(s). Pour ces familles, la pension alimentaire représente 18% de leurs ressources.
Or, le ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes estime que 30 à 40% des pensions alimentaires sont partiellement ou totalement impayées. Il s’agit donc de protéger financièrement les familles et de soutenir le parent qui a la charge des enfants.
Mais, pas uniquement puisqu’une autre fonction de l’ARIPA est de permettre une intermédiation financière.
C’est-à-dire que l’Agence joue en quelque sorte le rôle de collecteur de pension lorsque le parent débiteur (i•e• qui doit payer la pension) exerce (ou a exercé par le passé) des menaces et/ou violences sur le parent créancier (qui doit recevoir la pension).
Le but est donc de limiter au maximum les contacts entre les deux parents. Cette mesure traduit elle aussi une volonté de protéger les femmes, victimes principales des violences conjugales (principales mais pas uniques, rappelons qu’il existe aussi des hommes victimes de violence conjugale).
Un bon pas en faveur des familles les plus démunies et des femmes en situation de monoparentalité !
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