Hier soir, la nouvelle saison de Pékin Express a commencé sur les chapeaux de roues.
Parmi toutes les équipes dans la course, le tandem Rose-Marie et Cinzia, deux copines parisiennes, a retenu l’attention… mais pas que pour leur sens de la débrouille dans l’aventure.
Hébergées chez l’habitant au cours de leur périple en Ouganda, les deux jeunes femmes ont été filmées pendant qu’elles prenaient une douche rapide et rudimentaire en maillot de bain et lampe frontale.
La séquence, bien que courte, est un enchaînement de gros plans et de zooms sur leurs cuisses, leur taille, leur poitrine. Des images qui laissent la désagréable impression de regarder une vidéo tournée par un pervers dans les douches de la piscine publique, et que les deux candidates elles-mêmes ont jugées insistantes dans leur débriefing sur Instagram.
Male gaze et double-standard
On cherche encore l’utilité de garder ces plans rapprochés au montage final, si ce n’est pour offrir de quoi se rincer l’œil au public masculin hétérosexuel. Vous avez dit male gaze ?
Car nul doute que la caméra se fait beaucoup moins intrusive quand il s’agit de filmer Jean-Marc en slip de bain. À aucun moment un candidat n’est réduit à des morceaux de ses fesses ou de son torse.
« C’est vrai que c’était peut être maladroit mais je suis convaincue que ce n’était pas malveillant », a estimé l’une des candidates. On pourrait aussi remplacer « pas malveillant » par « tristement habituel et globalement accepté », puisque cette façon de filmer les femmes dans les shows de télé-réalité d’aventure est plutôt fréquente et les expose souvent à des propos sur leur physique trop ou pas assez sexy, qu’elles dévoilent trop ou trop peu. À ce petit jeu là, on sait bien que les femmes n’ont jamais été gagnantes.
Il y a un an, Inès dans Koh-lanta en avait justement fait les frais à cause de son maillot de bain. On attend encore qu’un homme se fasse slut-shamer sur les réseaux sociaux concernant la taille du sien…
Le sexisme, indissociable de la télé-réalité ?
Dans son rapport sur l’état du sexisme en France publié en mars 2020, le Haut conseil de l’égalité entre les femmes et les hommes avait examiné plusieurs émissions de télé-réalité, dont Koh-lanta.
Il en ressortait sans trop de surprise que ces émissions participent à véhiculer certains clichés :
« Les femmes doivent avant tout être agréables à regarder. Elles sont davantage caractérisées par leur apparence physique leur âge et leur situation familiale que les hommes ».
Le rapport affirme aussi que ces émissions mettent en avant « l’hyperféminité des candidates » avec en miroir « l’ultra-masculinité des candidats ».
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