Tu as vécu des histoires de sexe qui méritent d’être entendues selon toi ? Des anecdotes insolites, amusantes, sérieuses, surprenantes, différentes ou communes ? Et si tu (te) racontais sous la plume de José·e L’Obsédé·e ?
Envoie-nous un mail à jaifaitca [at] madmoizelle.com avec « Josée L’Obsédée » en objet.
Toute snob intellectuelle qui se respecte a des histoires de cul liées à des classiques de la musique ou du cinéma.
Normalement, elle les garde scrupuleusement pour ses amies les plus intimes, mais aujourd’hui, j’ai décidé de dévoiler la mienne pour ton plus grand plaisir.
Comme quoi, je ne suis peut-être pas si snob intellectuelle que ça…
Un plan cul rencontré à la fac
Cet homme-là, je l’ai rencontré sur les bancs de l’université. Nous étions ensemble en cours depuis 1 an et demi. J’avais rencontré son frère avant lui, que j’ai d’ailleurs trouvé plus mignon, les premiers temps.
Après une rupture douloureuse de mon côté, alors que j’avais senti que quelque chose de léger et excitant se tramait entre nous deux, j’ai commencé à lui tourner autour plus sérieusement.
Il était aussi célibataire depuis peu, et semblait aussi peu enclin que moi à se prendre la tête.
Sur un coup de tête, moi, la petite fille sage qui ne se fait pas remarquer, j’ai décidé de le pécho, ce mec qui sortait avec des meufs plus bonnes que moi, et qui était plus âgé de bien 5 ans.
J’en ai parlé à une pote en commun, qui d’abord a été surprise (« MAIS IL A UNE BITE ??? ») (puisqu’aux dernières nouvelles j’étais plutôt intéressée par les femmes), puis enjouée.
Et sa surprise a redoublé lorsque, le lundi soir, je lui ai annoncé : il se passera un truc CETTE SEMAINE ou pas du tout. Parce que j’ai PAS LE TIME.
« J’annonce ! Toi ! Je t’aurai pécho avant vendredi ! »
La PIRE excuse pour faire venir un mec chez soi
Il me fallait trouver un moment à partager, ce charmant jeune homme et moi, seuls et si possible dans un semblant d’intimité.
Rapport que : nous ne partagions jusqu’à présent que des cours, au mieux des cafés à l’intercours. De plus, dans notre promo étudiait aussi sa sœur.
Pas les meilleures circonstances pour une approche, surtout si je voulais être discrète. Je souhaitais éviter toute esclandre avec sa sœur que je savais possessive.
Après un bon nombre d’échanges plus ou moins chauds par photos Snapchat débiles interposées, je me suis lancée :
« Dis, j’arrive pas à rester focus sur les films d’Almodóvar qu’on est censés regarder. Tu veux pas venir chez moi mercredi soir, qu’on en regarde ensemble ? Ça m’obligera à rester concentrée. »
Pire. Excuse. Ever.
Car oui, nous avions des cours de cinéma hispanique, et étions donc censé·es regarder au moins 3-4 films du cinéaste espagnol, et au mieux l’intégralité de sa filmographie.
Mon excuse était cramée à 10 000, et j’étais mi-fière mi-honteuse. De fait, j’ai immédiatement envoyé un second snap pour clarifier mes intentions mais aussi ne pas avoir l’air trop creepy.
« Veux-tu coucher avec moi s’il te plaît », exprimé en toute discrétion
« Sinon, on peut aussi juste aller boire un verre comme des gens normaux, hein. »
J’ose à peine imaginer comment il a pu le prendre. Et le pire, c’est qu’il a dit « oui ».
Une soirée à deux à mater la filmo d’Almodóvar
Il a donc débarqué chez moi le mercredi, après les cours. J’avais prévu quelques bières, lui avait ramené des chips.
Mon canap’ était clairement nul, alors je lui ai proposé qu’on se pose avec mon ordi directement sur mon lit.
Je n’avais pas complètement fait exprès, même si ça m’arrangeait bien, mais je me suis aperçue en lui disant cela que POSSIBLEMENT je laissais peu d’équivoque.
J’aurais aussi pu lui proposer une chaise mais il avait l‘air bof chaud
Nous avons commencé par
La Flor de Mi Secreto (nous devions tout regarder en V.O, bien sûr), et je dois t’avouer que j’ai très peu de souvenirs du film, au point que j’ai dû fouiller énergiquement dans ma mémoire pour le retrouver.
Nous l’avons regardé plutôt studieusement, pourtant, tout en commentant quelques effets techniques et de style que nous devions nous entraîner à repérer.
Mais le film ne m’a pas plu, et j’étais bien plus intéressée par d’autres préoccupations.
Nous commencions à nous rapprocher doucement, et je pense pouvoir affirmer qu’à ce moment-là, j’aurais bien analysé d’autres effets de style…
Une fois le film fini — et la soirée pas du tout commencée à mon goût — nous avons renvoyé une tournée de bières, discrètement (non) écarté les chips du lit, histoire d’avoir plus de place, tu vois, et lancé un second film.
Et nous avons choisi Los Amantes Pasajeros, un des films les plus barrés et clivants d’Almodóvar. Et dont les ¾ sont composés de scènes de sexe, ou au moins d’un troublant érotisme.
Je te le dis direct : nous n’avons pas regardé le fillm.
Je crois que nous aurions pu regarder un documentaire sur le système digestif que nous nous serions quand même sautés dessus, mais le faire sur Les Amants Passagers, c’était particulièrement cool et classe, je trouve.
« — On n’a pas fini le film. — Le quoi ? »
J’ai chopé sur Les Amants Passagers
Il me sera difficile de te proposer une critique du film. Bon, honnêtement, nous l’avons revu, plus tard, chez lui cette fois. Et nous avons sagement attendu la fin.
Parce que oui, malgré l’aspect très clair de notre « relation » qui débutait, et les discussions que nous avons eues pendant cette soirée « de travail », nous avons ENCORE eu besoin de ce prétexte pour nous voir.
D’ailleurs nous avons tenté de voir un bon paquet de films différents, et je te laisse comprendre pourquoi j’ai écrit « tenté ».
C’était assez fou entre nous deux, bestial, difficilement contrôlable. On avait beau essayer sérieusement de se concentrer sur une activité cool, on terminait l’un dans les bras de l’autre.
Ça a fini par devenir une blague, et… j’aimais plutôt bien cette blague.
« Oui je l’ai pécho, oui. »
J’ai eu la satisfaction d’avoir trouvé un plan-cul, un ami « with benefits », dans le délai dans lequel j’avais envie que ça se passe.
Et je peux t’assurer que je n’ai plus jamais vu les cours de cinéma ni les œuvres d’Almodóvar du même œil… !
NDLR : Je précise pour les moins cinéphiles d’entre vous que j’ai fait le choix d’illustrer ce témoignage uniquement avec des GIFs tirés de l’univers d’Almodóvar, histoire que tu restes bien dans le thème. Ne me remercie pas, ça m’a fait plaisir.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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