Publié le 9 juin 2019
Certains se trompent de destinataire, de prénom ou encore de trou.
Moi je me suis trompée de mec.
C’est peu courant, mais oui ça arrive, grâce à des enchaînements de mauvaises décisions.
Tomber amoureuse sous le soleil du Brésil
Tout commence au Brésil, où j’ai posé mes valises pour quelques mois.
Une pause s’imposait, loin de mon confort habituel, des mes études chiantes et de mon ex-relation nulle.
Je travaille à mi-temps dans un petit bar pour perfectionner mon portugais, et mes horaires aménagés me permettent de beaucoup voyager en dehors des heures de travail.
Je vis dans une résidence avec plein d’autres jeunes, de toutes les nationalités.
Avec eux, je me lance dans de folles aventures dans tous le pays. Mais je repère vite un joli Scottish nommé Eliott dont la vue me réjouit et l’accent me ravit.
Mais je le trouve peu intéressant, et un poil prétentieux.
Cependant, il exprime son intérêt pour moi à plusieurs reprises, ou du moins ce que je pense être de l’intérêt, car Eliott est un dragueur en série.
Je me laisse faire, on verra bien ce qu’il se passera !
Au fur et à mesure que les semaines passent, nous entreprenons de moins en moins de voyages en groupe, et de plus en plus d’escapades à deux.
En amoureux ? Pas vraiment, car il y a toujours quelques zozos pour s’incruster dans mes voyages soigneusement organisés.
Au fil de ces excursions en comité réduit, Eliott commence à me plaire. Et à me plaire beaucoup.
Mes potes remarquent qu’à la moindre de ses vannes je ris, et qu’au moindre compliment je rougis. Notre complicité fait jalouser plus d’une de ses prétendantes.
Petit problème : je crois que je l’aime vraiment bien.
Mais en tant que saboteuse diabolique de ma propre existence, je place Eliott dans une sorte de friendzone besta sista dont j’espère secrètement qu’il saura sortir tout seul.
Mais Eliott ne lit malheureusement pas dans mes pensées. Quelle surprise !
Nous passons complètement à côté de notre idylle dont je me fais un véritable film.
Après le rêve, retour en France
Après ces mois de rêve, je me dois de rentrer à la maison, faute de sous.
Si Eliott et moi n’habitons pas la même ville, ni même le même pays, nous restons tout de même très proches dans nos messages.
Il me raconte ses histoires de meufs, je lui raconte mes histoires de mecs, mais tous deux convenons qu’on s’en fout pas mal de ces gens-là…
On s’appelle en FaceTime pendant le dîner, on regarde des films ensemble au téléphone, on rigole jusqu’à des heures avancées de la nuit.
Je suis à deux doigts de choper son accent, alors que mon portugais n’a pas bougé d’un iota.
Mon retour en France ne m’a pas DU TOUT guérie de la fièvre écossaise dont je pensais me débarrasser.
Mon amour de vacances se transforme vite en obsession, je me vois même déménager à Glasgow pour avoir plein d’enfants roux.
La ligne entre amour et amitié est si fine parfois que j’ai du mal à m’y retrouver. Eliott est adorable avec moi, on a une complicité de dingue, mais est-ce que ce n’est pas simplement de l’amitié très forte ?
Est-ce qu’il me drague ? Oui, mais alors pourquoi il me parle de ses plans cul à côté ?
Ma plus grande erreur reste à ce jour d’en avoir parlé à beaucoup d’amis. Chacun y allait de sa petite opinion.
« Non mais avec toi, il veut un truc sérieux, mais comme c’est pas le moment c’est pour ça qu’il se lance pas ! »
« C’est pour te rendre jalouse qu’il te parle de toutes ces meufs ! »
Bien que j’apprécie le soutien inconditionnel de mes potes, leurs réflexions m’ont peut-être un peu poussée à idéaliser cette relation, qui n’était peut-être qu’amicale du côté de mon Écossais préféré…
Scotland, here I come
Eliott me souffle le chaud et le froid pendant quelques semaines, jusqu’au jour où il m’invite à passer un week-end dans la capitale du kilt, chez lui.
Ses parents possèdent une immense maison de campagne dans laquelle il compte organiser un grand événement avec tous ses amis d’enfance.
Il tient absolument à ce que je vienne, pour qu’on se retrouve et qu’il puisse me présenter tout le monde.
Ça me fait flipper de débarquer en terre inconnue, seule, entourée de gens que je ne connais pas, dans le but de déclarer ma flamme à un mec qui semble intéressé par moi un soir sur deux…
Mais je fonce tête baissée, persuadée que c’est le moment ou jamais. Surtout qu’il a déplacé la date EXPRÈS pour que je puisse venir !
Je dépense une fortune en billets d’avion, en plus je ne peux rester que 24h à cause de mon travail qui reprend le lundi.
À ma grande surprise, Elott ne prend même pas la peine de venir me chercher à l’aéroport.
Bon.
Il a envoyé un de ses acolytes pour me récupérer, et il me parle anglais comme on me parlerait breton. Kieran est charmant, mais je me languis de voir mon prince…
…qui ne vient pas m’accueillir non plus quand j’arrive chez lui.
Heureusement ses invités sont chaleureux, et m’indiquent où poser mes affaires et me mettent à l’aise.
Enfin Eliott pointe le bout de son nez, et nerveuse, je lui demande où il était. Il rangeait sa chambre, pardi !
Il me fait faire le tour du propriétaire, et notre complicité brésilienne revient très vite. Il s’occupe de moi comme d’une princesse, il me fait me sentir spéciale au milieu de tous ses amis.
Il a même fait en sorte que le repas soit sans gluten, moi qui suis intolérante. Un ange.
La soirée commence, et dans ma nervosité grandissante de déballer mon cœur à Eliott, je bois plus que de raison…
J’ai avoué mes sentiments à mon crush
Je commence à m’entendre avec tout le monde, notamment avec Kieran qui m’accompagne gentiment quand j’ai besoin de m’en griller une.
L’alcool aidant ma confiance en moi, je décide de parler à Eliott de mes sentiments.
Yeux dans les yeux, je lui avoue à demi-mot que je suis dingue de lui. Il est TRÈS PEU réceptif.
Je me dis que c’est parce que je n’ai pas été assez claire. Je lui propose une balade et il m’envoie… balader, lol. Il me propose d’en faire une plus tard.
Quand je reviens à la charge, nous partons effectivement nous promener… avec une tierce meuf.
Je lui fais part de mes interrogations quant à ses intentions envers cette jolie blonde. Il me réplique que c’est une amie d’enfance et qu’il ne se passera rien.
Cette promenade de 5 minutes fut la plus longue de toute ma vie. Je suis clairement une chandelle.
Oops, I did it again
En revenant, je réalise que tout le monde est parti se coucher.
Mes deux compagnons de marche se lovent tous les deux sous un plaid sur le canapé, se regardent dans le blanc des yeux, et j’ai tout simplement envie de leur vomir dessus (j’ai beaucoup bu).
Un seul homme a survécu au tsunami du sommeil : Kieran. Posté sur la piste de danse, il me fixe et me propose un dernier rock.
Plus vite que prévu, sa langue se retrouve dans ma bouche.
Triste et résignée, je me jette à corps perdu dans ce baiser avec Kieran.
Déterminé, il part en quête d’une chambre libre dans le manoir. Il vire deux ou trois mecs échoués dans un immense lit, et décrète que ça sera le nôtre pour cette nuit.
Kieran est endurant. Et Kieran est un maître dans l’art du tue-l’amour. Autant dire que je passe une longue nuit à penser à Eliott alors que je couche à répétition avec son meilleur pote.
DANS LA CHAMBRE DES PARENTS D’ELIOTT.
Pire encore, le matin est arrivé. Kieran se barre aux aurores et me laisse bien pensive dans le lit.
Je dois redescendre, et faire face à tous ces inconnus, à Eliott, et faire semblant que tout est normal.
Je n’ai qu’une envie : me casser. Tout compte fait, heureusement que je ne pouvais pas rester plus de 24h !
Je traîne le plus longtemps possible au lit, et quand je me décide enfin à pointer le bout de mon nez, j’ai l’impression qu’Eliott ne sait pas ce qu’il s’est passé.
Tant mieux ! Je me barre bien vite, prétextant que je dois voir un ami avant de reprendre mon avion. J’erre donc dans la ville comme une âme en peine avant de rentrer chez moi.
Les leçons tirées de la fois où j’ai pécho le meilleur pote de mon crush, dans la chambre de ses parents
Alors.
Déjà, j’aurais dû dire à Eliott que je le kiffais bieeeeen avant de devenir folle.
Il m’aurait directement répondu qu’il préférait qu’on reste amis, et ainsi je n’aurais pas jeté mon argent par les fenêtres pour un weekend pourri sur lequel je misais tout.
La communication, ça sauve des vies et de la thune.
Ensuite, j’aurais dû aller me coucher.
Et enfin, j’aurais pu choisir n’importe quelle autre chambre. Putain.
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