Un jour nous avons reçu un joli paquet à la rédac : il venait de Marie qui nous amadouait avec ses jolies et gourmandes créations… Des biscuits qui ont du goût, faits avec éthique, et bons pour la santé.
La qualité de ces biscuits, c’est l’engagement de la marque végane Végato, marque créée par Marie elle-même !
Maintenant qu’elle est grande, Marie est pâtissière et cheffe d’entreprise
Faire le choix de monter son entreprise de pâtisserie, ce n’est pas le choix de la facilité… Marie raconte donc pourquoi elle a fait ce choix périlleux !
Qui es-tu et d’où viens-tu ?
Je m’appelle Marie, j’ai 26 ans, je suis née à Tours et après avoir pas mal vadrouillé pour mes études (Blois, Montargis, Nantes, Agen…) je me suis installée à Angoulême ! J’ai un frère et une sœur que je ne vois pas souvent mais que j’aime d’amour.
L’école ne m’a jamais passionée : j’étais studieuse, j’avais de bons résultats, j’aimais apprendre de nouvelles choses, mais rester assise toute la journée m’ennuyait (et c’est toujours le cas aujourd’hui).
J’ai la sensation d’avoir survolé cette étape de ma vie : je ne pratiquais aucun sport, aucun instrument, pas de passion dans la vie, et peu d’amis. J’étais assez solitaire, hypersensible, et je me répétais constamment « ça ira mieux quand je serais adulte ».
Spoiler alert : aujourd’hui je suis adulte et c’est vraiment mieux !
Avant d’attaquer sur ton travail, est-ce que tu as une passion ou un kif dans la vie (parce que c’est important de faire aussi autre chose) ?
Oui, deux ! D’abord, binger des séries sous un plaid avec une tasse de thé bien chaude, c’est mon kif ultime (ça marche aussi avec un verre de vin).
Et j’adore recevoir. Ça fait très femme au foyer des années 50, mais j’adore réfléchir à ce que je vais faire à manger, passer du temps en cuisine, préparer la table, inviter mes amis et leur faire plaisir.
Je peux y penser plusieurs jours avant, écumer Pinterest, feuilleter mes 40 livres de recettes, bref.. Ça soulerait n’importe qui mais moi je kiffe !
De la pâtisserie artisanale et bonne pour la santé
Et ton job alors ?
Je suis pâtissière à mon compte ! J’ai créé mon entreprise en octobre dernier, Vegato. C’est une biscuiterie vegan et sans gluten, j’ai un site internet et j’envoie mes petits biscuits dans toute la France.
Je fais tout de A à Z, je prépare la pâte, je façonne les biscuits, je les cuits, et je les mets en sachets.
Ça c’est pour la partie « pâtisserie » mais à côté de ça il y a tout le reste : la comptabilité, le suivi et l’envoi des commandes, le graphisme, le développement du site internet, la gestion des stocks, le community management, la publicité, les commandes fournisseurs…
C’est beaucoup de choses à gérer mais je trouve ça cool d’avoir plusieurs casquettes, ça permet de ne jamais se lasser.
J’ai aussi des proches qui m’aident sur certains aspects : j’ai une amie photographe, Laure Fauvel, qui me fait de super photos (c’est hyper important pour moi d’avoir un rendu pro sur les réseaux sociaux), et mon copain, Adrien, qui m’a fait mon logo.
À côté de ça je propose aussi des gâteaux sur commande pour les gens habitant près d’Angoulême. Je m’adapte à chaque personne : sans sucre, sans gluten, vegan, cru, paléo,… je ne refuse jamais une commande.
C’est important pour moi de permettre à tous de pouvoir s’offrir une pâtisserie. J’ai des personnes intolérantes dans mes proches et je sais combien c’est frustrant de ne pas trouver où acheter un bon gâteau qui soit adapté à notre régime.
Comment tu l’expliquerais à ta petite sœur hypothétique en quelques mots ?
Il y a des gens qui sont allergiques et qui tombent malades quand ils mangent certaines choses. Et d’autres qui ne veulent pas manger de choses qui ont fait du mal aux animaux.
Moi je veux que tous ces gens puissent manger de bons gâteaux alors je les fabrique et je leur envoie !
Faire le choix de la pâtisserie après ses études
Pourquoi tu aimes ce que tu fais ? Pourquoi tu as choisi de faire ce travail ?
J’aime ce que je fais parce que ça procure du plaisir aux gens. J’aime bien l’idée de leur dire « Eh, t’en a marre des gâteaux industriels pas tops ? Viens, moi je fais tout moi même et c’est trop bon ! ».
Il y a quelques années quand j’ai rencontré mon copain, il m’a présenté ses amies, dont une était vegan, et deux autres intolérantes au gluten. Les premiers temps ça a été un enfer, je n’y connaissais rien et tout ce que je faisais ratait complètement.
Et au fur et à mesure, à force de pratique et de lecture, j’ai appris à comprendre les associations qui marchaient, comment remplacer telle chose par telle autre.
J’ai commencé à faire de beaux et bons gâteaux sans gluten et sans produits animaux, et elles m’ont encouragées à me lancer pour faire partager ça à d’autres.
Est-ce que c’est le domaine que tu avais choisi dès le départ ou tu t’es retrouvée ici après une ou des réorientations ?
Pas du tout. En fait j’avais voulu faire un CAP Cuisine quand j’étais en 3ème, mais comme j’avais de bons résultats à l’école mes parents n’ont pas voulu.
Je me suis donc laissée portée dans un parcours complètement classique, Bac S, DUT, Master 2. (Oui, j’ai quand même été jusqu’à Bac+5, sinon c’est pas drôle).
J’ai obtenu un titre de Chef de projet en systèmes d’information (en gros, c’était un peu de graphisme et beaucoup de développement). Le pire c’est que je n’étais même pas douée dans ce domaine, je ne comprenais rien et je ne savais pas ce que je faisais là.
Mais j’ai eu mon diplôme, et après avoir fait mes 3 années de master en alternance, je me retrouvais au chômage, avec un diplôme qui ne reflétait pas mon niveau, et un domaine d’activité qui ne me plaisait pas.
C’est après 1 an de chômage à déprimer dans mon appart que je me suis décidée à reprendre ma vie en main, et que j’ai choisi de recommencer à zéro en passant mon CAP Pâtisserie à 24 ans.
Qu’est ce que tu as eu comme formation ?
J’ai passé un CAP Pâtisserie il y a 2 ans. Et avant de créer ma boîte je voulais me perfectionner alors j’ai travaillé dans une boulangerie pâtisserie.
J’ai beaucoup appris sur l’organisation, la gestion des stocks, les commandes…Ça m’a confirmé que j’étais enfin dans la bonne voie, mais ça a aussi confirmé que je n’étais pas faite pour avoir un patron.
Je suis partie au bout de 5 mois, au bord du burn out.
Monter son entreprise… C’est un choix kiffant, mais pas facile !
Est-ce que tu as dû arbitrer entre deux visions du travail, « liberté, je fais ce qu’il me plaît et tant pis pour la précarité » VS « sécurité, je préfère m’assurer un salaire stable même si ce n’est pas le job de mes rêves » ?
Complètement. Mes parents n’ayant pas de diplômes, ils nous ont poussé à faire des études pour avoir une belle carrière. Du coup j’ai longtemps pensé que longues études = CDI = belle carrière = argent = bonheur.
C’est en rencontrant mon copain, intermittent du spectacle, que je me suis rendue compte qu’on n’avait pas besoin d’un CDI pour être heureux au travail, et qu’aller au travail avec une boule au ventre c’était pas normal. C’est grâce à lui que j’ai pris conscience de tout ça.
Alors oui c’est sûr, je viens de me lancer, je ne gagne pas encore d’argent, mais aujourd’hui mes parents et ma famille me soutiennent, je suis libre, je construis mon planning comme j’en ai envie, c’est MON entreprise quoi.
C’est un énorme kif.
Est-ce que tu as une journée type ?
Oui plus ou moins. Je me lève à 7h45, je vais courir, je me douche, et je prend mon petit déjeuner. Ensuite, vers 9h00 ma deuxième journée commence : j’enfile mon tablier, je prépare ma pâte et je façonne des biscuits.
Je m’arrête autour de 13h00 pour manger.
L’après-midi ça dépend, parfois je cuit des biscuits et je les mets en sachets, parfois je m’occupe de préparer mes posts pour les réseaux sociaux, parfois j’envoie des colis, je gère l’administratif…
En général ma journée s’arrête à 18h30, et c’est l’heure de l’apéro !
Ton petit bonheur qui fait que tu kiffes ton boulot ?
Quand les gens partagent mes biscuits sur les réseaux sociaux ou m’envoient un petit mot pour me remercier, je suis trop fière !
La qualité indispensable pour s’épanouir dans ce job ? La flexibilité. Quand on gère une entreprise il faut avoir conscience que toutes les journées seront différentes.
Il faudra tout le temps s’adapter aux clients, parfois on aura besoin de travailler le week-end ou tard le soir… Il faut aussi savoir être ambitieuse, parfois on doute et c’est compliqué, mais ça nous pousse à aller plus loin !
Pour soutenir et suivre Marie (et manger ses bons biscuits) rendez-vous sur Instagram et sur Facebook !
À lire aussi : Créer ma propre marque de bijoux, c’était mon rêve et je l’ai fait !
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Les Commentaires
En ce moment mon entourage me demande beaucoup, en attente des résultats du CAP : "Tu fais quoi si tu l'as?"
Ce type d'article me donne des pistes de réflexion, alors merci de m'aider à ouvrir un peu plus la porte vers un changement de vie!