On ne va pas se mentir : il y a des périodes, comme ça, où tout-e créatif-ve qu’on soit, c’est pas la fête au ciboulot. Et crois-moi, j’ai beau pondre plusieurs articles par semaine, je suis la première concernée.
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On ne voit rien venir, et du jour au lendemain, c’est comme si toutes nos idées, voire notre seule capacité à avoir des idées, étaient parties tricoter des slips en Patagonie sauvage. Nous laissant contempler d’un oeil torve cette page blanche, ce plan de travail en désordre ou ces tissus emmêlés sans plus savoir qu’en faire. Là-dedans, c’est vide.
Difficile de savoir comment ça a commencé. Si on a eu une baisse de moral qui a entraîné une panne sèche d’inspiration, ou si la panne d’inspiration nous est tombée dessus sans prévenir, nous plombant ainsi le moral… Ça ne sert à rien de chercher. Dans tous les cas, c’est un cercle vicieux nul.
Et comme passer son temps à se répéter « j’fais d’la merde, je suis une merde » en fuyant la lumière sous sa couette, ça craint du boudin, voici quelques pistes, testées et approuvées, pour se sortir de là !
S’aérer la cervelle
Le premier piège dans ce genre de situation, c’est de se complaire dans son désespoir. Un exercice dans lequel, j’avoue, j’excelle — mais qui ne me le rend pas bien. Rien ne sort de tes petites cellules grises ? Inutile de les laisser macérer dans ton angoisse palpable. Arrête de t’acharner en enchaînant les aller-retours entre ta couette et ton plan de travail, et lâche prise avant de péter un câble. Tu n’es pas ton propre ennemi à abattre, nonon.
Au lieu de me flageller, j’aime bien sortir faire un tour. On ne créé rien à partir de rien, et rester chez soi à contempler les murs a peu de chance d’embraser notre esprit créatif. Même si une mouche tente la haute voltige. Au bout d’un moment, elles tournent un peu en rond.
Franchement, que tu aies une idée de sortie ou non, c’est même pas le problème. Rien que sortir dans la rue, marcher au hasard ou dans la vague idée d’aller chercher un truc ou voir quelqu’un, c’est une grosse source d’inspiration en soi. C’est un bon réflexe qui m’empêche de me morfondre sur mon blocage, et j’ose penser que ça peut marcher pour tout le monde. Ça revient un peu à respirer quand on étouffe, hein.
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Tu as le sentiment qu’il ne t’arrive rien d’intéressant dans ta vie, et que tu n’as rien à raconter ? Bon, ben, sors. Prends les rues au hasard et lève le nez, regarde les gens, rentre dans des boutiques sans réfléchir. Pour ma part, j’aime bien sauter dans le premier bus qui s’arrête, et voir où j’atterris.
Un peu loin, peut-être.
Bon, je peux finir à l’autre bout de la ville et mettre 4h à rentrer chez moi. Mais au moins, ça me fait quelque chose à raconter.
Prendre soin de soi
T’épuises pas non plus, c’est pas le but. Je sais que quand je commence à avoir froid, faim ou mal aux pieds, un mec peut se mettre à déclamer du Shakespeare en Araméen en dansant la polka en slip kangourou dans la rue, j’en aurais rien à taper, et ça m’inspirera pas des masses.
C’est donc le moment où il faut penser à rentrer. Mais pas pour retrouver sa place roulée en boule sous la couette pour broyer son vide intersidéral, non madame. Pour prendre soin de sa petite personne. Parce qu’il n’y a pas de raison, hein, si le monde entier s’acharne contre toi (oui, la paranoïa en cas de déprime, c’est normal), tu l’envoies péter, le monde. Ce soir bébé, c’est ta soirée, et rien que la tienne.
Tu fais ta recette. Moi j’aime me préparer un énorme plat de pâtes (ou commander des sushis), me caler sur mon canapé avec mon plaid tout doux, et binge-watcher des films et des séries jusqu’à ce qu’une fatigue plus saine que la déprime s’empare de mon petit corps. Mais au-delà de la comfort food et des séries, on compte aussi parmi les grands succès se plonger dans long bain relaxant et/ou dans un bon bouquin. Vraiment, tu fais ta tambouille.
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Le but du jeu, c’est encore une fois de se permettre d’oublier ses soucis l’espace d’une journée ou d’une soirée, et de prendre le temps de se retrouver. Ça peut sonner spirituel dit comme ça, mais c’est fou comme on a tendance à s’éparpiller et perdre de vue ses vraies envies quand on se laisse aller au stress. Au fond, tu sais, on a des idées. C’est juste qu’elles partent dans tous les sens, et qu’on a besoin de canaliser tout ce bordel.
S’exprimer
Et pour ça, il faut commencer par dire quand ça va pas. Même si tu ne sais pas pourquoi ça ne va pas. Et je te jure, je me fais violence pour dire ça, parce que s’il y a un truc que je ne sais pas faire sans me botter le derrière, c’est parler de moi et mes problèmes sans auto-dérision et 36ème degré. Mais du coup, je suis aussi bien placée pour dire qu’à force de tout garder et se débrouiller tout-e seul-e, on finit par étouffer.
Or une fois que tu as pris le temps de t’aérer un peu puis de t’occuper de toi, tu as déjà des chances d’avoir retrouvé un meilleur équilibre mental. Ce qui devrait t’aider pour sortir toutes ces choses qui t’étouffent, de façon constructive. Et attention, quand je dis « constructive », ça ne veut pas dire en partant pour créer une oeuvre d’art ou une dissert’ en mode thèse/anti-thèse/synthèse. Je dis t’exprimer, pas te coller la pression.
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J’ai tendance à me tourner vers l’écriture, parce que c’est mon truc à moi, mais tu peux dessiner, sculpter, chanter, slamer, danser, taper dans un punching ball, n’importe quoi du moment que c’est ton premier réflexe. Si t’es triste ou irrité-e, exprime-le. Tu te sentiras aussi léger-e qu’après avoir fait caca. Je réalise que la métaphore n’est pas flatteuse, mais tu m’as comprise.
Et maintenant que tu n’es plus constipé-e, te voilà dans de meilleures dispositions pour retrouver une ou plusieurs personnes de confiance et de ton choix, autour d’une théière de thé ou d’une bonne bouteille de vodka, et parler jusqu’au bout de la nuit.
Bouger
Une fois qu’on a aéré, ouvert les rideaux et fait le ménage, le ciboulot se porte mieux. Et s’il se sent toujours aussi vide et démuni, il n’y a plus qu’à lui apporter de la matière. Pour cela, il n’y a aucun mal à s’inspirer des autres. Encore une fois, nos idées, on ne les sort pas du chapeau, et marcher, regarder les vitrines, lire, regarder des films ou se promener dans une galerie d’art sont autant de sources d’inspiration.
Mais en cas de gros blocage, que tu n’arrives plus à rien parce que tu doutes de tes capacités… Je n’ai jamais rien trouvé de mieux que de mettre un gros coup de pied dans la fourmilière. Commence par te répéter que tu es une personne géniale, et que tu es capable de faire de grandes choses dans la vie – parce que c’est vrai. Et d’ailleurs, souviens-toi de tous les mots gentils et encourageants que tu as reçus de la part d’autres personnes dans ta vie. Garde-les précieusement dans un coin de ta tête. C’étaient des gens de goût.
Fais des listes, aussi, si c’est ton truc. Écris tout ce que tu as fait, ce que tu penses être capable de faire, puis fixe-toi des objectifs. Tant pis si dans un moment d’ivresse tu as écrit « faire le tour du monde ». Parce que si tu l’as écrit, c’est que ça te fait envie, et alors pourquoi pas ?
Apprendre à s’aimer et croire en soi est un exercice difficile. Mais ça ne vient pas en se mortifiant dans son coin et en acceptant la routine qu’on s’est imposée : il faut chercher ses limites pour découvrir ce dont on est capable. Moi qui ai une « vague » tendance négative, je me suis fixée comme défi de répondre « oui » à un max de propositions (dans la limite de la décence, hein, bon). Et tu sais quoi ? Ben c’est PAS FACILE. Mais ça me fait du bien.
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Fais du sport ! Fixe-toi comme défi de courir 1h, ou découvre un sport de combat, je sais pas. Voyage ! Avec des ami-e-s, ou même seul-e, parce que peu de choses regonflent sa fierté comme se prouver qu’on est capable de se débrouiller seul-e dans un autre pays.
Plus tu tenteras des trucs, plus tu en vivras et plus tu auras de la matière pour ton petit cervelet. Viendra fatalement un moment où, au lieu de te noyer dans ton désespoir, tu ne sauras plus par quoi commencer. Enfin, ça, c’est un autre problème, hein.
Et toi, tu as des conseils en cas de passage à vide ?
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