« Ce n’est pas seulement un homme puissant, c’est un pédophile. » C’est par ces mots particulièrement forts que Nathalie Collin qualifie aujourd’hui Jean-Michel Baylet. Elle accuse l’homme de gauche à la carrière politique politique bien remplie, ancien ministre, ancien sénateur mais aussi PDG du groupe de presse La Dépêche, de l’avoir violée alors qu’elle était enfant. Des faits qui remontent à une quarantaine d’années, alors qu’elle était âgée de 12 ans et l’homme qu’elle accuse, de 35 ans.
Une enquête a été ouverte à l’été dernier pour viols et agressions sexuelles. Jean-Michel Baylet, qui est aussi maire d’une commune du Tarn et Garonne, a été entendu par la brigade des mineurs fin février.
La difficulté à se dire victime
Dans un entretien accordé à l’AFP, Nathalie Collin, aujourd’hui âgée de 52 ans, a raconté son long cheminement avant de pouvoir prendre la parole. Elle aussi a été entendue par la police, et a pu raconter ses souvenirs des viols commis par cet ami proche de sa famille et mentor politique de son père, présent lors de différentes périodes de vacances.
Elle décrit aujourd’hui un climat d’« emprise » qui s’est prolongé bien longtemps après les actes qu’elle décrit, alors même qu’elle était désormais adulte : « C’est long de se réconcilier avec la petite fille que l’on a été et de lui accorder ce statut de victime ». Ce n’est qu’en 2017, qu’elle a réalisé la gravité de ce qui lui est arrivé et a alors décidé
Selon son avocat, Jean-Michel Baylet nie les faits et conteste ces « allégations mensongères »
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Toujours l’omerta
Selon Mediapart, il existe plusieurs témoins des agressions rapportées par Nathalie Collin, dont l’un est un ancien proche de Jean-Michel Baylet, le docteur Jean-Claude Guy. Il avait dès 2002 tenté d’alerter plusieurs élus du Tarn-et-Garonne. Entendue par la police à cette époque, Nathalie Collin avait nié avoir été agressée sexuellement par Jean-Michel Baylet.
D’autres personnalités politiques comme l’ancienne ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes Laurence Rossignol avait été mise au courant des accusations à la même période.
« À l’époque, on était dans l’idée qu’il fallait respecter le silence de la victime ».
Cette affaire met une fois de plus en lumière la difficulté pour les victimes de s’exprimer, notamment lorsque l’auteur des violences est un homme puissant, qui semble intouchable et au-dessus de tout soupçon, dont l’aura de respectabilité est plus forte que tout.
Elle montre aussi l’omerta qui règne autour des violences sexuelles sur mineurs et des actes pédocriminels, malgré parfois des témoins présents aux moments des faits.
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Les Commentaires
Est ce que les flics ont malgré tout essayé de trouver d'autres victimes potentielles ou est ce qu'ils ont classé l'affaire? Là ça ne dépend plus du témoins mais d'eux.
C'est vraiment une situation délicate qui va se réglera pas au cas par cas mais à hauteur de la société tout entière.