J’ai une sexualité épanouie, et je n’ai jamais eu d’orgasme. Et ce n’est pas quelque chose qui me manque.
J’ai l’impression qu’il y a un certain décalage entre ce que la société pense du fait de ne pas avoir d’orgasme et la façon dont je le ressens.
Ma vision de la sexualité
La sexualité n’est pas sacrée à mes yeux et je ne vois pas l’orgasme comme l’aboutissement inévitable d’une espèce de connexion mystique entre deux partenaires.
Mais cela ne veut pas dire que je ne m’amuse pas ou que je ne prends aucun plaisir !
Je me masturbe, je ressens le désir et l’excitation. Avec mon compagnon le sexe est pour moi un moment de partage, parfois pour s’amuser, d’autres fois pour se sentir proche l’un de l’autre ou pour me sentir choyée.
Je prends du plaisir à coucher avec mon partenaire, simplement, pour moi, ça ne se termine pas en apothéose. Je ne recherche pas une sensation particulière, ça se finit juste comme ça, tout en douceur.
Mon rapport à l’orgasme
Entre moi et moi, je n’ai aucun problème à ne pas avoir d’orgasme. J’aime quand même le sexe, les partenaires que j’ai eu ont semblé content d’avoir une relation sexuelle avec moi (et de recommencer), je ne me sens pas lésée.
En revanche, par rapport aux autres c’est plus compliqué. Je n’en ai jamais parlé à aucun de mes partenaires, pourtant je suis restée dans des relations de plusieurs années.
Le seul avantage que j’ai pu trouver aux tabous sur le sexe c’est qu’ils m’ont tous demandé « c’était bien ? ».
Ce à quoi j’ai pu répondre en toute honnêteté « oui je me suis éclatée » ou « non pas terrible », sans avoir à leur expliquer que je n’ai pas d’orgasme, mais que pour autant je ressens des choses, bonnes ou mauvaises.
J’en ai parlé une seule fois à une copine et elle m’a dit que je ne me lâchais pas assez ou alors que je n’avais pas trouvé le bon partenaire, voire que je devrais essayer en étant beurrée comme une tartine.
Inutile de préciser que je ne me suis pas sentie obligée de larguer mon compagnon actuel pour en essayer quinze autres ni de boire de l’alcool pour avoir des relations sexuelles avec lui…
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Je n’ai jamais eu d’orgasme
Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas d’orgasme. Mon éducation a été assez ouverte sur le sujet et je n’ai pas eu de mauvaises expériences.
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J’ai commencé assez tôt, vers 15 ans, et ça m’a amené à envisager le sexe avec une certaine légèreté. Mais je ne me suis pas sentie traumatisée à l’époque et ce n’est toujours pas le cas.
J’aimerais savoir pourquoi je n’arrive pas à avoir d’orgasme, comprendre ce qui se passe dans mon corps et pourquoi il ne fonctionne pas tout à fait comme les autres. Mais je ne le veux pas assez pour envisager de consulter un spécialiste.
Je n’ai que 21 ans, peut-être que ça viendra plus tard.
Je ne ressens pas vraiment de pression de la part de mon entourage parce que je n’en parle pas. Peut-être parfois lorsque mon partenaire et moi discutons après un rapport…
Je peux avoir un petit pincement au cœur qui me rappelle que je ne lui dis pas exactement la vérité.
Peut-être serait-il déçu que je ne lui laisse aucune chance de me faire atteindre le septième ciel en omettant de lui dire que je n’ai moi-même jamais trouvé les escaliers.
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Je n’ai jamais eu envie de regarder du porno, et lorsque je lis des magazines féminins promettant d’atteindre l’orgasme en quatre étapes révolutionnaires je lis par habitude, avec un certain détachement.
Je ne me sens pas vraiment concernée.
Je suis contre la course à l’orgasme
Si quelqu’un qui n’arrive pas à avoir d’orgasme lis ces lignes, je voudrais lui faire passer le message que la jouissance n’est pas une fin en soi.
Pour moi le sexe ce n’est pas aller d’un point A (état normal) à un point B (feu d’artifice de l’orgasme), je profite toujours du voyage, et ça me semble être le plus important !
Lorsque je me sens bien, épanouie, à l’aise avec ma sexualité, chaque caresse de mon partenaire devient un plaisir que je peux savourer.
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Je ne ressens pas le besoin de chercher une autre sensation, supposément plus intense, que celle que je vis à cet instant précis. Et si c’est votre cas à vous, vous n’êtes pas dans l’obligation de chercher autre chose.
Le sexe reste un moment de partage et de plaisir.
Il me semble que toutes les femmes qui ont des orgasmes ont connu des parties de jambes en l’air où elles n’en ont pas eu, et je ne crois pas qu’elles aient considéré avoir perdu leur temps pour autant, pourquoi le devriez-vous ?
Éclatez-vous bien, c’est le principal !
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