Ça commence à faire un moment que les sextoys ne sont plus tabous, en tout cas pour les femmes et graduellement pour les couples.
Si les objets destinés au pénis, comme les Fleshlight, ont encore mauvaise réputation, il n’est plus du tout surprenant de vendre des vibromasseurs, godemichés ou autres merveilles aux personnes dotées d’une vulve.
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Comme je trouve la sexualité cool, que je suis curieuse, j’ai naturellement été intriguée par cette démocratisation du sextoy.
Voyage au pays de la déception.
Mes premiers sextoys, ou la découverte d’un univers méconnu
Pour acheter mes premiers sextoys, j’ai fait ça à l’ancienne : j’ai été en magasin.
Et pas une de ces boutiques léchées qui ont pignon sur rue dans les grandes villes, promettant des expériences sensuelles et classieuses, non madame !
J’ai été dans un supermarché du cul, un Leroy Merlin des orifices situé quelque part en banlieue lyonnaise. Un immense entrepôt qui vend tout, des « dés coquins » aux plugs anaux gros comme un magnum de champagne.
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Je ne me voyais pas acheter des objets sans les toucher, les soupeser, pour cette première fois. L’idée était de les tester en couple, avec mon compagnon de l’époque.
C’était aussi mes débuts dans le BDSM, et c’est ce qui avait motivé ces achats.
Une fois au lit avec mes achats, je dois avouer que je n’ai pas été subjuguée. Le vibromasseur ne me faisait pas grimper aux rideaux. Le plug anal était plus inconfortable qu’autre chose.
Au final, ces sextoys ont servi dans mon couple, mais j’en tirais surtout un plaisir psychologique. Jamais je ne m’en suis servie pour me masturber seule. Je leur ai toujours préféré la simplicité de mes doigts.
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Le Fairy, sextoy imparable que j’ai décidé de tester
Puisqu’on se dit tout, sachez que quand je me masturbe, c’est sans aucune pénétration. Du coup, j’en ai déduit que si les sextoys n’étaient pas mon truc, c’est parce qu’ils étaient internes.
Ne voulant pas rester sur un échec, j’ai investi dans un Fairy, ce « lance-roquette à orgasmes » !
Il se place sur le clitoris et vibre plus ou moins vite, promettant le climax en quelques dizaines de secondes. C’était censé être parfait pour moi.
Et, bon… je vais pas m’éterniser parce que j’en ai fait tout un article, mais le Fairy, ça a été un beau pétard mouillé.
Je n’ai jamais réussi à tirer du plaisir de ce drôle de machin, ni des autres sextoys que j’ai essayés.
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Adieu, décevants sextoys
Bon, le problème avec les sextoys, c’est qu’on ne peut pas vraiment les revendre comme un pull trop grand.
Même nettoyés précautionneusement, ils restent des objets intimes, et je ne me sentais pas de mettre mon Fairy sur Le Bon Coin !
Au final, après avoir trimballé mes sextoys dans trois appartements différents, je les ai jetés lors de mon dernier déménagement.
Ça faisait un peu mal au cul (comme un plug anal mal lubrifié, mdr) parce que tout cela représentait un coût. Mais je ne voyais pas du tout l’intérêt de les emporter à nouveau.
Mes sextoys ont fini dans un sac poubelle soigneusement ficelé, et doublé parce que j’avais peur qu’il s’ouvre dans l’ascenseur !
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Je n’aime pas les sextoys, c’est grave docteur ?
Beaucoup de femmes que je connais (et quelques hommes) utilisent des sextoys. C’est devenu un sujet de conversation plutôt courant.
Je dois avouer qu’à certains moments, je me suis sentie bizarrement un peu « prude » de ne pas aimer ça. Comme si ça disait des choses sur mon rapport au sexe.
Alors qu’au final, je suis très à l’aise avec mon corps et ma sexualité. Ce n’est pas parce que je préfère le plaisir « à l’ancienne » que j’ai un blocage ou que j’ai moins de plaisir que d’autres.
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Si je vous raconte cette histoire, c’est parce que je me suis surprise moi-même à complexer. Je pensais avoir dépassé ce cap, et être 100% bien dans mon slip.
Sauf que comme tout le monde, je ne suis pas à l’abri de la pression sociale et des petites insécurités qui peuvent en découler.
Au final, cette histoire de sextoys rejoint bien d’autres complexes autour de la sexualité. On a parfois l’impression que les autres s’éclatent davantage, osent davantage, et que c’est « mieux ».
Rappelons-le, l’important dans la sexualité c’est qu’elle soit positive et basée sur le consentement de toutes les personnes impliquées.
Que vous ayez un tiroir plein de merveilles vibrantes ou que vous soyez comme moi adeptes du plaisir manuel, il n’y a pas de « meilleur » choix.
Même si vous ne vous masturbez pas, d’ailleurs, même si la sexualité ne vous intéresse carrément pas, on s’en fiche, c’est votre façon d’être !
Alors dites-moi, c’est quoi votre rapport aux sextoys ? Vous en avez déjà utilisé, vous appréciez ça ? Ou vous êtes adeptes de la sexualité 1.0 comme moi ?
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Les Commentaires
@Nyxi : j'aurais pas tout à fait la même analyse. C'est pas que je suis pas d'accord mais à mon avis ce qui vient en premier, c'est "un vrai mec, c'est un queutard d'accord, mais un queutard qui chasse de la meuf". Dit plus élégamment, un homme sera dénigré s'il ne court pas après les femmes. Certains prennent même des remarques parce qu'ils sont fidèles à leur copine... Donc, l'homosexualité masculine choque les gens, en premier lieu (pas besoin que j'explique l'homophobie, je pense - et je n'oublie pas la lesbophobie mais elle va pas être déclenchée par les mêmes préjugés exactement je pense). Mais aussi, rester célibataire longtemps, être vierge passés 20-25 ans, ou utiliser un sextoy seul. Pour recentrer sur les sextoys, je pense que les mecs qui en utilisent sont vus comme n'arrivant pas à coucher avec une ou plusieurs femmes, et donc en situation d'échec. Et, effectivement, viennent se greffer des idées comme quoi la sexualité féminine est plus "jolie", moins "sale", et toute l'imagerie un peu glauque autour des sextoys pour personnes ayant un pénis.
Je me souviens qu'à une époque BuzzFeed avait demandé à plusieurs de ses rédacteurs de tester un sextoy "vagin" (une sorte de tube où tu mets ton pénis) et ils donnaient leurs impressions sur la vidéo (on ne les voyait évidemment pas les utiliser). Hé bé ils s'en sont pris plein la gueule. Comme une femme qui parle de sexe publiquement.