— Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec Fox. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
À l’occasion de la sortie du film The Boyfriend, le 25 janvier, des madmoiZelles nous racontent pourquoi leurs parents n’aimaient pas leur moitié quand ils l’ont rencontrée… et tout ce que cela a compliqué !
Quand le père incarné par Bryan Cranston rencontre le très spontané personnage de James Franco, qui est bien loin de l’image du compagnon idéal qu’il se faisait pour sa fille, les choses ne se déroulent en effet pas très bien.
Le gendre va essayer de se faire aimer, mais cela ne va pas forcément avoir le succès escompté…
Quand sa moitié n’est pas acceptée
Pour les madmoiZelles qui ont témoigné, la cause de la désapprobation de leur copain par leurs parents était souvent la différence d’âge. Claire se souvient :
« La rencontre avec ma moitié a plutôt été improbable. C’était en juin 2006, j’avais 15 ans et lui 26, et je n’avais plus d’argent pour le bus. Une amie l’avait rencontré la veille en boîte de nuit, et quand nous l’avons appelé, il s’est gentiment proposé de nous raccompagner chez mes parents.
Arrivés là-bas, il a proposé de faire un thé avec la menthe du jardin. Ma mère est rentrée à ce moment-là et l’a trouvé la tête dans ses placards.
Forcément, c’était un inconnu de douze ans de plus que moi, donc ça n’a pas été le coup de foudre entre eux. Pour moi non plus à vrai dire, mais j’ai continué à le voir en secret et nous avons appris à nous connaître et à nous apprécier.
Quand mes parents l’ont découvert nu dans mon placard, ça a par contre été la bêtise de trop : j’ai été sévèrement punie et interdite de le voir. »
Lisa est dans une situation similaire, ayant 20 ans et son copain 27 : « Ma mère a clairement l’impression que je me suis fait avoir par un vieux pervers vicieux qui veut profiter de mon innocence ».
Une personne d’un autre milieu et/ou avec des valeurs différentes est également source de conflit entre certaines madmoiZelles et leurs parents. Malgré les efforts faits par son copain pour prouver ses bonnes intentions, les parents de Roxanne ne veulent ainsi pas changer d’avis :
« Quand ils le pensaient pauvre (il vient d’un milieu social précaire), ils prétendaient qu’il en avait après mon argent (que je n’ai pas). Quand ils se sont rendu compte qu’il gagnait très bien sa vie, ils ont argué qu’il m’achetait, et globalement ils ne le supportent pas parce qu’ils ne m’auraient « jamais vue heureuse avec ».
À mon avis, la vraie raison c’est que mes parents sont snobs. Ils viennent d’une classe aisée, et mon copain a grandi dans le prolétariat. Ils ont des valeurs traditionnelles et mon copain est très à gauche et beaucoup tatoué.
Ils sont complexés par l’argent et il en gagne plus qu’eux. Enfin… Ils sont superficiels et prompts à juger, et il a une gueule de méchant dans les films. »
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Et puis il y a les parents comme ceux de Marie, qui analyse le refus de son père d’accepter son copain :
« Je pense que mon père a toujours refusé de me voir grandir. De me voir comme une femme. Voir que je pouvais partager une relation forte avec un autre homme que lui l’a rendu malade. »
Être tiraillée entre sa famille et sa moitié
Cette forte désapprobation a des conséquences difficiles à gérer au quotidien, entraînant des relations tendues avec sa famille et son copain, ainsi que certains dilemmes. Roxanne a bien essayé de faire du forcing, sans succès :
« J’ai un peu fait le forcing au début pour qu’ils se voient et s’entendent bien parce que je voulais absolument une famille, un couple et une vie parfaite où tout le monde s’entend bien.
Mais en fait, chacune de leurs entrevues n’a fait qu’accroître la tension, et très vite voir mes parents (même seule) est devenu un stress dans mon couple car ça faisait ressurgir la colère et la déception (et le sentiment d’humiliation) de mon copain.
Et quand je revoyais mes parents, comme je les voyais moins et que ça me stressait, ils étaient encore plus insupportables — sans compter que leur mépris s’est étendu à toute la famille (maintenant j’ai une grand-mère qui prie tous les soirs pour que je me sépare de mon chéri…).
Concrètement, ça a apporté énormément de tensions et de mal-être dans ma relation. Cela m’a longtemps fait douter et j’ai fait de la résistance dans mon couple à cause de ça. »
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Manon s’est elle aussi sentie tiraillée entre ses parents et son copain :
« Notre relation a duré un peu plus de 5 ans, et certains moments étaient de vrais crève-cœur pour moi, comme quand il fallait combiner les repas de famille (ma famille est primordiale pour moi) et que je voulais aussi le voir.
Je savais que mes parents auraient préféré qu’il ne soit pas là et que lui serait mal à l’aise. Je me sentais tiraillée et je n’arrivais pas à profiter à fond des moments avec tous les gens que j’aimais.
Cela n’eut aucune incidence sur mes relations avec la famille, j’ai seulement appris ensuite (et avec beaucoup de peine) que mon frère avait fait péter le champagne quand il avait su que j’avais quitté ce copain. J’ai trouvé ça irrespectueux pour notre relation. »
Confrontée à ce dilemme, Marie a décidé de garder sa relation secrète :
« Il venait me voir à mon lycée après ses cours, et on ne se voyait que dehors, qu’il neige ou qu’il pleuve. Pour mes parents, il n’est pas assez riche, pas assez beau et ne vient pas d’une famille « convenable ». Peu importe ce qu’ils pensent.
À nos âges on a surmonté des épreuves que des couples bien plus âgés ne connaissent pas : la violence, le deuil…
Tout ce que je sais, c’est qu’il va falloir finir par dire la vérité à mes parents comme nous voulons vivre ensemble. Je n’ai pas envie de choisir entre eux et lui, mais s’ils ne comprennent pas, c’est qu’ils ne méritent pas que je gâche la plus belle histoire d’amour de ma vie. »
Face à l’interdiction de ses parents de revoir son copain plus âgé, Claire a quant à elle carrément fugué :
« La police m’a retrouvée trois jours plus tard — à vrai dire je ne me cachais pas vraiment puisque j’étais chez lui ! Après de longues négociations, j’ai eu le droit de faire ce que je voulais de mon été à condition de rentrer en pension en septembre.
Chose promise, chose due : dès la rentrée, c’était bienvenue à l’internat pour enfants difficiles. Mon cher et tendre me promettait de m’attendre jusqu’à mes 18 ans s’il le fallait, soit deux ans à tenir. J’y ai cru dur comme fer, mais pour plus de précaution, toutes mes affaires ont atterri chez lui où je rentrais le week-end.
Au début mes parents n’ont pas apprécié, mais j’en démordais pas : cet homme je l’aimais, et j’allais faire ma vie avec. »
Le temps arrange-t-il les choses ?
Pour Roxanne, le fait que sa relation dure et se passe bien ne fait pas franchement changer d’avis ses parents :
« Bien que mes parents aient compris qu’il fallait qu’ils cessent de me parler de mon couple, ils n’ont pas spécialement changé d’avis sur mon copain qu’ils voient toujours d’un mauvais œil : ils disent qu’ils veulent bien changer d’avis, mais ce serait alors à lui de venir faire un énième pas vers eux.
Et mon copain, humilié et rancunier, refuse tout geste de leur part car il les considère (à juste titre) comme hypocrites.
Donc pour l’instant, c’est au point mort. J’espère que les choses changeront quand on fera des enfants. »
Quant à Claire, après son installation hebdomadaire chez son copain plus âgé, les choses n’ont pas été simples… mais elles ont fini par s’arranger !
« Les relations ont été ultra-tendues, mes parents lui en voulaient de leur avoir « volé » leur fille. Ma famille s’est liguée contre nous ; les réflexions pleuvaient, et tout le village y allait de son mot sur la « fugueuse ».
Avec le temps et beaucoup de discussions avec mes parents, des médecins, les amis, d’autres parents qui avaient vécu la même chose, la situation s’est apaisée.
Mes parents ont appris à le connaître, ce « bad boy » qui n’était pas si méchant puis qu’il ne buvait pas, ne fumait pas, sortait rarement et me poussait à m’améliorer à l’école !
Nous venions déjeuner et passer du temps en famille tous les dimanches. Nous avons progressivement renoué les liens. Au cours des cinq premières années, il y a eu des ressentiments qui ressortaient de temps en temps, mais à force de parler et s’exprimer nous avons compris les points de vue des uns et des autres. »
Cela leur a ensuite permis de continuer leur histoire sereinement :
« Aujourd’hui tout va pour le mieux, nous nous sommes mariés en 2014, entourés de toute notre famille — bizarrement, ce mariage a effacé les dernières tensions qui restaient, il faisait enfin partie de la famille, officiellement et définitivement !
Aujourd’hui nous attendons notre premier enfant et tout le monde se réjouit pour nous.
La bataille a été dure, mais avec les années et un amour fusionnel et solide, nous avons fait accepter de force notre couple — après tout personne n’avait à y redire : c’était mon choix, pas le leur.
Je souhaite à tout le monde de vivre ce que nous avons ; nos débuts ont été difficiles, mais c’est ce qui a soudé notre couple. Nous avons fait front ensemble et aujourd’hui, plus rien ne nous fait peur et nous avançons vers l’avenir main dans la main. »
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Les Commentaires
Pour résumer ma pensée, je suis pas d'accord pour passer de "cet ado érait très mature, on a fini par construire une super relation quelques années plus tard" à "l'âge n'a pas tellement d'importance dans un couple".