Publié le 15 janvier 2018
La nouvelle plateforme d’inscription dans l’enseignement supérieur, Parcoursup, a ouvert le lundi 15 janvier 2018, et était disponible à partir de 11 heures sur le site dédié.
Pourquoi changer de plateforme ?
L’année (scolaire) passée, la plateforme Admission Post-Bac, APB pour les intimes, avait posé de nombreux problèmes.
Le manque de places dans les licences, l’augmentation du nombres d’étudiants et étudiantes, ou encore les lacunes dans l’information et l’orientation des élèves avaient mené à la mise en place d’un tirage au sort dans les formations saturées.
Déjà en juin 2017, la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes), première organisation étudiante, avait annoncé :
« C’est dans 169 licences et autres premières années d’études supérieures que le tirage au sort s’opère. 46% des lycéens ayant émis comme premier vœu le choix d’orientation en STAPS, 30% de ceux choisissant psychologie, 24% de ceux souhaitant s’orienter en droit et 7% de ceux qui souhaitaient s’orienter en PACES n’ont pas vu leur vœu s’exaucer à l’issue de la première phase d’admission. »
En septembre, lors de la rentrée universitaire, 3000 bachelier·es n’avaient toujours pas d’affectation, même après la phase complémentaire d’Admission Post-Bac, toujours selon la FAGE.
Ces problématiques ont mené à la mise en place d’un plan d’urgence, comprenant la création d’une nouvelle plateforme, Parcoursup, afin d’éviter de reproduire ces écueils.
Admission Post-Bac est morte, vive Parcoursup !
Parcoursup a pour ambition de permettre à tous et toutes les élèves d’accéder aux études souhaitées.
Dans une interview donnée le 15 janvier sur Europe 1, le Ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, et la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal ont exposé les objectifs de cette nouvelle plateforme.
Jean-Michel Blanquer a expliqué que « le but, c’est la réussite de tous les élèves », tandis que Frédérique Vidal est revenue sur la nécessité que « les universités acceptent tous les élèves ». Pour elle, « il n’est pas question que les universités disent non. ».
La Ministre a également rappelé que « les élèves moyens ont toute leur place dans les universités, y compris la place de leur choix. L’objectif est de pouvoir les accompagner dans la réussite. ».
Parcoursup, comment ça marche ?
Cette nouvelle procédure d’admission dans l’enseignement supérieur soulève de nombreuses questions sur son fonctionnement.
TF1 s’es prêtée à l’exercice d’une explication rapide (en une minute) de celui-ci et des dates clés à retenir pour les lycéens et lycéennes, dans son JT du 14 janvier 2018.
Les ministères de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ainsi que de l’Éducation Nationale ont également produit des infographies afin de communiquer le plus clairement possible sur les nouvelles modalités d’admission dans l’enseignement supérieur.
Une brochure détaillée a également été diffusée, elle reprend point par point les étapes de la procédure Parcoursup, ainsi que le pourquoi du comment de cette nouvelle plateforme.
- Le site officiel Parcoursup, disponible à partir du lundi 15 janvier 2018 à 11 heures ;
- Pour connaître les nouveautés et étapes de la procédure d’inscription 2017-2018 ;
- Les sites L’Etudiant et Studyrama répondent aux grandes questions que se posent les lycéens et lycéennes sur le fonctionnement de la plateforme ;
- Cette plateforme des ministères et de l’ONISEP pour les élèves qui préparent leurs choix d’orientation ;
- Pour une information complète, le dossier intégral de présentation du Plan Etudiants.
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Loin de faire l’unanimité, la plateforme divise
Cette nouveauté, inscrite dans le Plan Étudiants mené par le gouvernement ne fait pas l’unanimité. De nombreux acteurs de l’enseignement secondaire et du supérieur craignent une sélection déguisée, malgré les propos tenus par les ministres concernés.
Plusieurs organisations (syndicats de personnels, d’enseignant·es, mais aussi d’étudiant·es, parents et lycéen·nes) se sont exprimées sur le sujet.
Parmi les réactions, un communiqué co-signé entre autres par le Syndicat Général des Lycéens (SGL) et l’Union Nationale Lycéenne (UNL), ainsi que l’Union Nationale des Étudiants de France (UNEF) et Solidaires Étudiant·e·s, en date du 13 novembre 2017.
Les organisations accusent dans ce texte le Ministère de « compter, sans oser l’écrire, imposer une filière aux lycéen.nes pour « gérer les flux ». ».
Elles soutiennent également l’idée que :
« Cette réforme remet en cause le principe de libre accès à l’université qui garantit à chaque jeune titulaire du baccalauréat de pouvoir continuer ses études et aura de lourdes conséquences pour notre système éducatif et l’avenir des lycéen.nes. Pour nos organisations, l’argument selon lequel les mesures annoncées viseraient à améliorer l’orientation des élèves relève de la tromperie. »
L’Union Nationale des Étudiants de France (UNEF) est même allée jusqu’à la conclusion suivante dans son communiqué du 14 décembre 2017 :
« Ces attendus sont la démonstration que le Plan Étudiants instaure une sélection à l’entrée de l’université, ne laissant ainsi pas les jeunes décider de leur avenir. »
De son côté, la Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE) est plus mesurée. La première organisation étudiante de France a négocié et soutenu le Plan Étudiants au cours de son élaboration.
Elle appelle cependant les Universités à « jouer le jeu de la réforme et à l’appliquer dans la philosophie dans laquelle elle a été créée : la démocratisation de l’accès et de la réussite dans les études supérieures. » dans son communiqué du 12 décembre 2017.
Elle indique par ailleurs que l’ensemble de son réseau veillera au grain à ce que l’esprit du Plan Étudiants soit respecté.
« C’est ce que tâcheront de faire respecter les élus du réseau de la FAGE, présents dans la plupart des établissements »
Même si prédire les conséquences de ce Plan Étudiants et de la plateforme Parcoursup semble complexe, plusieurs organisations veillent à ce que les élèves et étudiant·es puissent accéder librement à un enseignement supérieur démocratisé, ouvert et non-discriminant.
C’est du moins tout ce que je souhaite : voir des lycéens et lycéennes s’épanouir dans une formation choisie sur laquelle ils et elles auront été informé·es, et jouir d’un accompagnement qui prend en compte chacun·e dans son individualité.
Et toi, qu’en penses-tu ? Penses-tu que Parcoursup pourrait devenir un outil de sélection cachée ou le vois-tu à l’inverse comme la réponse au manque de capacités d’accueil ?
Viens nous dire ça dans les commentaires !
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