Quand j’ai écouté le nouvel album de Nach qui sort ce vendredi 24 mai, j’ai tout de suite eu envie d’en parler sur Rockie. D’abord pour ses textes sublimes, sa voix puissante et ses mélodies qui restent dans la tête longtemps, mais surtout parce que cet album a fortement résonné chez moi.
Nach chante un moment crucial et un passage de relais
À 32 ans, Nach a imaginé un album emblématique pour la génération Rockie. Elle raconte avec talent cette période où l’on prend de la distance par rapport à ses parents en rentrant avec eux dans une relation d’adulte à adulte. Tout en commençant à réfléchir de son côté au projet de devenir (ou non) parent soi-même. « C’est un moment crucial, comme un passage de relais », m’explique-t-elle dans la salle de restaurant bruyante d’un hôtel parisien où je la retrouve.
Son album L’Aventure, comporte dix chansons écrites, composées et interprétées par Nach, et autant de sujets qui peuvent te concerner. Des relations amoureuses (Mon meilleur et mon pire), à la question de la maternité (Le Bon moment), en passant par les relations familiales (Dans les yeux de ma mère).
Tu peux découvrir trois d’entre elles dans un court-métrage imaginé par Nach et réalisé avec le cinéaste Nicolas Bary. Celui-ci montre la même femme à trois étapes de sa vie, pré-adolescente, jeune femme et femme âgée. La chanteuse et musicienne, qui joue son propre rôle dans le court-métrage, confie avoir pris « un immense plaisir à jouer la comédie » et avoir voulu aller jusqu’au bout de L’Aventure avec ce court-métrage, en mettant en images ses chansons.
Fan des comédies musicales des années 1950 (avec Fred Astaire et Audrey Hepburn) , Nach a d’abord appris les claquettes, avant de se tourner vers le piano et le chant lyrique. Elle se concentre à fond sur le chant lyrique pendant deux ans (et ça s’entend toujours aujourd’hui !) avant d’admettre que ce qu’elle aime vraiment, c’est de composer ses propres chansons.
Nach trace son propre chemin sans renier l’héritage familial
Elle écrit ses premiers textes qu’elle joue dans des petites salles parisiennes et commence à faire des premières parties de concert (notamment ceux de Thomas Dutronc et Arthur H). L’autrice-compositrice-interprète se produit aussi sur scène en famille… Oui, car Nach est en réalité le pseudonyme d’Anna Chedid, composé à partir des deux dernières lettres de son prénom et des deux premières de son nom.
Petite-fille de l’autrice et poétesse Andrée Chedid, fille du musicien Louis Chedid et sœur de Matthieu Chedid, aussi connu sous le nom de -M-, Nach a un riche héritage artisitique familial. Quatrième et dernière enfant de la fratrie, elle a dû trouver sa place au sein de la famille et inventer son propre chemin.
« Avoir une famille comme ça, c’est hyper inspirant et galvanisant. C’est une chance de naître dans la musique et la poésie », raconte-elle. « Et en même temps, ça a pu être compliqué parfois, parce que le monde extérieur te fait croire que tu n’es pas dans une famille normale ». Si Nach mène désormais sa carrière en solo et sous pseudonyme, elle ne renie pas pour autant son héritage familial. C’est d’ailleurs son frère Joseph qui a co-arrangé l’album avec elle.
Celle qui a caressé un temps l’idée de faire des études de psychologie, sait désormais qu’elle n’aurait pas pu mener une vie loin de la musique. « Je n’aurais jamais pu faire autre chose, ou alors j’aurais été très malheureuse », complète-elle.
Nach a fait de son hypersensibilité une force
À la fin de notre interview, Nach m’explique que c’est probablement sa grande sensibilité qui lui permet d’écrire des chansons aujourd’hui. Ce qu’elle a vécu comme un fardeau pendant son enfance, s’est donc transformé en force aujourd’hui. En voyant Nach tout donner sur scène en concert, on a du mal à imaginer qu’elle ait pu être timide, et pourtant… « J’étais très timide à l’école, et ensuite, une fois rentrée à la maison, je chantais comme La Callas devant ma famille », m’assure-t-elle.
Avec les années, Nach a appris à accepter cette dualité en elle et à assumer ses faiblesses pour avancer. « Quand on est en résistance avec ce que l’on est, on ne peut pas être heureuse et donner de l’amour. Quand on lâche prise, c’est là que les choses se passent », détaille-t-elle, sereine. « Et quand un truc ne marche pas, c’est peut-être parce que derrière il y a quelque chose de mieux qui m’attend. »
En ce moment, ce qui l’attend c’est surtout une année de tournée pour aller le jouer en live sur les scènes de France et d’ailleurs (Canada, Amérique du Sud, Afrique…). Elle a conçu un spectacle live avec ses chansons interprétées au piano-voix et des projections d’images. Et elle a très envie d’aller les défendre devant un public. « Une fois mes chansons enregistrées, elles ne m’appartiennent plus. Et je suis très touchée que d’autres personnes, et notamment des femmes s’y reconnaissent », ajoute-elle.
Nach et la voix verte
La musique n’est pas l’unique chose qui fait vibrer Nach. La trentenaire est aussi très sensible à la question de l’écologie, au point d’avoir quitté Paris il y a 3 ans pour se rapprocher de la nature. Elle bosse aujourd’hui sur la création d’un festival qui mêle musique et écologie dans le village où elle vit.
« Quand j’en ai parlé au début à mes amis, ils ont un peu essayé de me dissuader en me disant que cela allait être difficile, me prendre du temps, etc. Et en fait, je ne regrette pas de m’être lancée, puisqu’en frappant à quelques portes, j’ai tout de suite obtenu le soutien de la mairie et de dizaines de personnes motivées », se réjouit-elle.
À terme, Nach imagine même ouvrir un lieu permanent dédié à la culture et à la permaculture dans le village. « Le jour où j’ai des enfants, je préfère qu’ils naissent dans un monde où ce genre d’initiatives existe ».
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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