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Bien-être

C’était pas assez le bordel : des produits toxiques ont été retrouvés dans des cosmétiques

Des chercheurs ont observé la présence de substances toxiques hautement persistantes dans environ la moitié des produits de maquillage testés. Franchement, ça commence à nous déprimer…

Mis à jour le 30 juillet, publié initialement le 16 juin 2021

À l’occasion de la journée mondiale du rouge à lèvres (oui ça existe) qui s’est tenue le 29 juillet dernier, une vingtaine d’associations (réunies dans le collectif interassociations pour la santé environnementale) ont lancé une alerte via un communiqué, concernant la présence de produits chimiques perfluorés dans les cosmétiques. Elles s’appuient sur une étude de la revue scientifique Environmental Science & Technology dont on vous avez déjà parlé dans cet article en juin dernier (lire ci-dessous).

Très concernées par cette problématique, les associations la qualifient comme un « enjeu majeur de santé publique et écosystémique ». Et si elles s’en inquiètent aujourd’hui, c’est parce que la France est toute aussi concernée que le Canada ou les États-Unis… Preuve en est que Santé Publique France en parlait déjà dans son rapport L’imprégnation de la population française par les composés perfluorés en 2019. On peut notamment y lire que :

« Des études épidémiologiques ont rapporté des effets des PFAS sur l’altération de la fertilité […], des effets hépatiques par une augmentation du taux de cholestérol, des effets cardiovasculaires par un risque d’exposition d’hypertension et de prééclampsie, des effets endocriniens par une augmentation du risque de maladies thyroïdiennes. »

Une situation qui semble « invraisemblable » pour André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé qui a déclaré dans Reporterre :

« Nous devons sortir de cette situation absurde et cette vision court-termiste en matière d’impacts sanitaires et environnementaux. Il n’y a pour l’heure pas de volonté politique de s’attaquer à ce problème. On espère que tout cela sera corrigé. »

Des produits toxiques dans les cosmétiques, au secours

Mascaras, rouges à lèvres, fonds de teint… Tous ces produits de maquillage qui font partie intégrante de notre quotidien sont concernés par la présence de « perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées » : des PFAS. 

Pour faire simple, ce sont des « des composés fluorés hydrophobes et lipophobes couramment utilisés à des fins domestiques ou industrielles notamment comme enduit antitache, mousse anti-incendie, agents tensioactifs, etc. » selon le site de Merieux NutriSciences. Ils sont également très présents dans les emballages alimentaires et la vaisselle jetable. Leur particularité ? Être si robustes qu’ils peuvent rester pendant plusieurs années dans le corps et l’environnement. 

Selon le chimiste et physicien Graham Peaslee de l’Université de Notre-Dame dans l’Indiana : « Il n’y a pas de bon PFAS connu. » Ce qui n’est pas vraiment rassurant sachant que sur plus de deux cents produits cosmétiques distribués en Amérique du Nord testés (dont certains sont également dispo en France) : 56% des fonds de teint et produits pour les yeux comportaient du fluor (un indicateur de la présence de substance per- et polyfluoroalkylées). Les produits pour les lèvres en contenaient 48% et les mascaras 47%. Pire : pour les mascaras waterproof, ce chiffre s’élève à 82%.

Un indice mirobolant, étudié sur les 3 dernières années, qui a étonné le scientifique Graham Peaslee :

« Nous avons été choqués de constater la quantité de fluor présente dans certains de ces produits. »

Quels sont les risques pour la santé ? 

D’après Tom Bruton, chercheur principal au Green Science Policy Institute et l’un des auteurs de l’étude : « Les PFAS sont dans des produits que les gens appliquent sur leur peau jour après jour. Il y a donc vraiment un potentiel d’exposition importante. »

Le problème : c’est qu’essayer de les détecter sur les étiquettes n’est pas une mince affaire ! Et pour cause, d’après les chercheurs, la présence de PFAS n’était indiquée que sur un seul produit. Pour les autres, le professeur Graham Peaslee est formel :

« Il n’y a aucun moyen pour un consommateur ordinaire de lire une étiquette et de comprendre ce que contient le produit qu’il vient d’acheter. Ils ne peuvent pas faire confiance à l’étiquette. » 

Malheureusement, nous n’avons pas la liste exacte des produits testés par les chercheurs et concernés par la présence de PFAS, mais on ne manquera pas de vous tenir au courant dès que ce sera le cas !

À lire aussi : Et si on parlait des cosmétiques qui peluchent sur la peau ?


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

11
Avatar de Sally L.
3 août 2021 à 13h08
Sally L.
@EvaEva Je plussoie pour LabMuffin ! Je regarde ses vidéos de temps en temps et elle m’a fait remettre en question beaucoup de croyances que sur le « naturel » (p.ex sur les filtres chimiques des crèmes solaires ou l’aluminium dans les déos). Attention, je ne dis pas que le naturel c’est nul et le conventionnel super, juste qu’il faudrait idéalement garder un esprit critique et ne pas céder à des peurs basées sur un manque d’information.
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