La France compte bien rattraper son retard de vaccination contre le papillomavirus. Emmanuel Macron vient d’annoncer la généralisation des campagnes de vaccination dans tous les collèges de France. À partir de la rentrée prochaine, les élèves de cinquième pourront se voir administrer le vaccin. La mesure, expérimentée pendant deux ans dans la région Grand-est, a d’ores et déjà obtenu des résultats très satisfaisants. Le taux de vaccination des classes de cinquième est passé de 9% à 27% la première année, et de 14% à 31% la deuxième année.
Au niveau national, le taux de vaccination est de 37% pour les filles et seulement 9% des garçons. Cette faible couverture vaccinale favorise la circulation du papillomavirus, responsable chaque année de plus de 6 000 cas de cancer du col de l’utérus, des régions ORL, du pénis, ou de l’anus. La France espère que 80% de la population concernée sera vaccinée d’ici à sept ans. Soit les chiffres actuels de pays comme la Suède, le Royaume-Uni et l’Australie.
Le vaccin contre le papillomavirus victime d’idées reçues en France
En France, ce vaccin, et le virus qu’il combat, sont victimes d’idées reçues qui freinent la généralisation des campagnes de prévention et de dépistage.
Beaucoup y voient d’abord un vaccin réservé aux filles, mais les hommes sont tout aussi susceptibles de l’attraper, ou de le transmettre. D’autant plus que les HPV (Human Papillomavirus) se transmettent également lors des rapports buccaux et résistent parfois aux préservatifs. L’âge de vaccination est, lui aussi, mal connu. Aujourd’hui, les campagnes de vaccination nationales ciblent les 11-14 ans, mais il est possible de rattraper son retard vaccinal jusqu’aux 19 ans révolus. Dans l’idéal, il vaut mieux recevoir le vaccin avant les premiers rapports sexuels pour éviter les risques d’infection préalables. Cependant, ce n’est pas indispensable : si la personne n’a pas contracté le virus, le vaccin fonctionnera normalement.
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Chaque année, le papillomavirus est à l’origine de 2% des cancers. On estime que la totalité des cancers du col de l’utérus et 90% des cancers de l’anus sont causées par cette infection. À l’heure actuelle, en France, 70% des personnes seront affectées par ce virus au moins une fois dans leur vie et 10% d’entre elles sont encore porteuses de lésion au bout de deux ans. En comparaison, en Australie, seules 1,5% des jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans étaient porteuses en 2015, contre 22% en 2015.
D’ici à 15 ans, le cancer de l’utérus pourrait même y être éradiqué.
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Les Commentaires
Être contre les vaccins, c'est vraiment un truc de pays riches j'ai l'impression. Les gens n'ont jamais eu de problèmes de santé majeur ou alors ont été bien soignés malgré tout, une bonne partie de leur famille est toujours en vie, personne n'a eu à vendre sa baraque ou à se prostituer pour se faire soigner. Je rappelle qu'il y a des pays où des gens meurent tous les jours de maladies qui pour nous sont devenues banales voire inexistantes. Des pays où des gens ont le choix entre mourir de déshydratation ou mourir de la dysenterie à cause d'une eau impropre à la consommation. Alors les soins contre un cancer,n'en parlons même pas. Même des pays riches comme les États-Unis ne permettent pas l'accès à tous les traitements contre le cancer. Là-bas, votre mutuelle peut décider que vous êtes trop jeune pour avoir un cancer et ainsi refuser de payer le traitement. Des tas de pays nous envient nos vaccins. Et nous on crache dessus par méconnaissance totale du fonctionnement d'un vaccin et du corps humain, persuadés que Big Pharma veut nous tuer à coup de vaccin. Comme s'il n'existait pas assez de maladies chroniques, lol. Big Pharma n'a pas besoin de ça. Une personne sur 5 va avoir un cancer dans sa vie, et un cancer rapporte aux industries pharmaceutiques. Ils n'ont pas besoin d'une piquouze pour se faire plus de blé.
Vous avez déjà travaillé en cancérologie ? Moi, oui. Vous avez déjà eu un proche qui a eu un cancer ? Moi, oui. Et je vous assure que ça n'a rien de drôle. La chimiothérapie, la radiothérapie, l'hormonothérapie, tout ça n'a rien d'une partie de plaisir. Vous devriez voir tout ce qu'a ça implique comme séquelles physiques, physiologiques, psychologiques, professionnelles, financières, familiales, amicales. J'ai vu des corps brisés, des familles brisées. C'est une maladie vicieuse, une belle cochonnerie. Chaque année, 1 homme sur 8 et 1 femme sur 11 en meurent dans le monde.
Et quand vous croyez avoir battu cette merde, 20 ans plus tard, vous faites une insuffisance cardiaque ou rénale, nécessitant une greffe, parce que votre corps a été bouffé par le traitement qui vous a sauvé la vie il y a deux décennies. Merveilleux. Oui, je sais, pas tous, heureusement. Mais ça arrive. Le cancer, même fini, peut vous pourrir la vie. Ne pas l'oublier. Mais ça, c'est si vous avez la chance de survivre. Car oui, on en meurt encore, surtout quand on ne fait pas ses putains de dépistages parfois totalement indolores et même sans se faire toucher par un professionnel de santé.
Que les jeunes continuent de bouder un vaccin.
Que les vieux continuent de ne pas vouloir envoyer un micro-échantillon de selles de façon anonyme par La Poste.
On verra ensuite s'ils sont anti-médecine quand on leur découvrira un cancer de stade 3 ou 4.
Oui, je suis en colère. Je peux comprendre des tas de choses comme la peur du frottis (se déshabiller devant un professionnel de santé, être dans une position vulnérable, avoir éventuellement mal, se faire juger, etc.) ou les difficultés d'accès aux soins (pour raisons financières ou géographiques ou autres). Mais refuser un vaccin, ça, je ne comprends pas... C'est rapide, efficace, pas cher, quasi-indolore, et avec très peu d'effets secondaires à court terme et aucun à long terme. C'est une merveille médicale et tant de gens crachent dessus, c'est d'une tristesse infinie...