— Article initialement publié le 1e décembre 2011
Cet article est-il destiné à se retrouver dans quelques années dans notre rubrique Le Placard de la Honte ? Qui vivra verra, advienne que pourra, qui dort dîne et pierre qui roule n’amasse pas mousse.
En attendant, oui je trouve ça tout à fait normal d’aimer porter des pantalons de pyjama dans la rue. Et pas que 5 minutes, le temps de paresseusement me traîner jusqu’à la boulangerie du coin un dimanche matin ! NON.
Quand je dis « porter mon pyjama dans la rue », j’entends bien « toute la journée et de façon assumée ».
Pantalon Oysho, taille 36
3 bonnes raisons de porter le pantalon de pyjama en ville
D’abord, pour les filles pas super grandes, c’est le top. En effet, le concept de trouver en magasin le pantalon parfaitement coupé (bien ajusté au niveau de la taille, pas trop long, pas trop large, et gage d’un fessier galbé comme il faut) est une chose que je n’expérimente que rarement.
Le pantalon de pyjama est donc une option sans prise de tête. Et comme tout va bien dans le meilleur des mondes : ça marche pour les grandes aussi !
Deuxièmement, j’aime les motifs. Que dis-je. J’adore les motifs. Et les pantalons de pyjama ont toujours des motifs décalés, ludiques, régressifs ou colorés. Parfois
Souvent, tout ça en même temps.
Enfin, j’aime être à l’aise dans mes vêtements.
La logique est la même que celle qui avait cours en 1998 quand à la récré, j’étais plus dans la team « le loup et la bergerie aka jouons à s’attaquer en se donnant des coups de pied avec nos baskets confortables » que dans celles des « gagnons des pogs assis en tailleur par terre sous le préau en faisant attention à bien plier nos jupes ».
13 ans après, rien n’a changé : j’aime les sapes dans lesquelles il est facile de se mouvoir.
Pantalon H&M, taille 36
Alors, vous me direz : il existe aujourd’hui des pantalons en tissu léger, coupe un peu loose, motif sympa et stretch élastique au niveau de la taille. Des pantalons d’inspiration pyjama, mais pensés pour la ville. C’est vrai.
Mais j’ai remarqué une chose : ils sont trop souvent plus chers qu’ils ne devraient l’être.
Un peu comme quand ta salade estampillée bio coûte 4 euros chez Monoprix alors que dans un marché insoupçonné du fin fond de l’Ardèche, là où elle sera bio aussi, elle ne te soutirera que 80 centimes.
Même chose pour les pantalons en coton motif liberty : ceux d’ASOS, Urban Outfitters et Sessun sont cool. Mais parce qu’ils sont étiquetés « pantalon pyjamesque-que-tu-peux-mettre-dans-la-rue-juré-on-te-promet » vous payez aussi le prix de la plus-value informative.
Alors quitte à aimer les pantalons de ce type, allez les chercher à la source : au rayon pyjama.
Quelques règles de base lors de l’achat
- Craquez pour le liberty, osez même les animaux et les motifs redondants absurdes. Attention néanmoins avec les lunes, les étoiles, les nuages, les nounours : ces motifs sont un peu trop connotés dodo.
- Quand vous êtes au rayon pyjama, entourée de pantalons pour aller dodo, les vêtements ont évidemment tous l’air d’être impossibles à porter dans la rue. Sortez-les de leur contexte : essayez de les imaginer avec un haut plus sobre, des talons, une ceinture pour casser le large, une veste pour rendre le tout plus casual… Faites appel à votre imagination !
- Achetez votre pantalon une taille en dessous. N’oubliez pas que les pantalons de pyjama « taillent large » puisque le but est que vous y flottiez dedans comme bébé dans son liquide amniotique, prêt à aller se coucher et faire de beaux rêves. Pour pouvoir rendre le vêtement plus urbain, prenez donc un 38 si vous êtes habituée à un 40, un 36 si vous êtes habituée à un 38 etc.
Pantalon Oysho, taille 38
Mais les pantalons de type pyjama ne se limitent pas à nos magasins de prêt-à-porter. N’hésitez pas à farfouiller un peu dans les brocantes, sur les marchés de vos villes, dans les vide-greniers ou chez Emmaüs.
Pantalon trouvé chez Guerrisol, 2 euros.
Comment porter le pantalon de pyjama dans la rue sans tomber dans le look saut du lit ?
- Si le pantalon est clair, on le porte avec des pièces plus foncées.
- Des derby et des talons rendent évidemment une tenue plus casual que des espadrilles et des petites tennis pastel. Ceci étant, pas de règle absolue : un pantalon de pyjama peut faire très ville même porté avec des chaussures estivales. Il suffit alors de rééquilibrer le haut et d’accessoiriser le tout.
- Si le pantalon est un peu loose, privilégiez les tops moulants et/ou bien cintrés, quitte à porter une chemise ou un gilet par dessus.
- Si le pantalon est trop long, jouez avec le tissu : faites des ourlets, portez le pantalon taille haute, ajoutez une ceinture ou cintrez le pantalon avec un foulard.
- Pour casser le look pyjama, alternez les matières : il est évident que si votre pantalon est en coton, le porter avec un débardeur de la même matière vous donnera un look de fille qui vient de se réveiller. Alors qu’avec une chemise en jean, un pull angora, une veste à sequins ou un top en simili, non.
Pantalon Tara Jarmon trouvé aux puces de Montreuil, 3 euros
Bien sûr, le côté ludique d’un tel détournement réside dans l’irréductible dissonance du vêtement par rapport à son contexte.
Donc attendez-vous à [attention, histoire vraie] être arrêtée dans le métro par une jeune fille tout sourire et amusée, qui vous alpaguera et vous dira en riant « j’ai le même pantalon que toi… donc je sais que c’est un pyjama ».
— Les photos sont de Tony Trichanh, un photographe dont on vous a déjà parlé dans nos colonnes. Allez voir son blog, ce garçon est talentueux !
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