Bon, il faut qu’on parle des VRAIS sujets un peu, il y en a marre du gouvernement, du réchauffement climatique (c’est faux, on va tous crever), etc.
En ce moment, il y a un truc qui tape complètement sur mon système nerveux déjà fragile : les gens qui envoient des « messages vocaux » au lieu d’écrire un texto, comme une personne normalement constituée.
Qui sont ces gens ? Quels sont leurs réseaux ? Pourquoi ne prennent-ils pas sept secondes de leur temps pour utiliser leurs doigts autrement qu’en se touchant la nouille ?
Le message vocal, ce symbole ultime de la flemme
Alors oui, je vais sûrement me faire traiter de boomeuse et attention spoiler : c’est probablement ce que je suis. Sur ce sujet du moins, hein, ne vous emballez pas non plus.
Mais c’est vraiment un truc que je ne comprends pas : pourquoi envoyer un message vocal au lieu d’écrire ? Pourquoi se faire chier à maintenir son petit doigt le temps d’enregistrer ses tribulations qui sont, 90 % du temps, totalement inintéressantes pour celui qui les reçoit ?
Je ne pige pas, bon sang, je ne pige pas. Et le pire, c’est que si vous, envoyeur de vocaux, ça vous permet de « gagner du temps », vous n’imaginez pas à quel point c’est relou pour celui qui l’écoute.
Combien de fois n’ai-je pas eu de sueurs froides quand j’ai vu apparaitre sur mon écran : « machin vous a envoyé un message vocal » et qu’en plus, je vois qu’il dure 7 min 30 ? Non mais pourquoi vous faites ça ?
Est-ce que vous pensez vraiment que je n’ai que ça à faire de vous écouter parler pendant tout ce temps, sans pouvoir rien faire d’autre ? Ne pensez-vous pas que mon temps est précieux, lui aussi ?
Et il paraît même que je devrais me sentir chanceuse, car d’après Philou, ex-grande rédactrice de renom chez Madmoizelle et globe-trotteuse célèbre, cette culture du message vocal peut être pire, genre comme en Espagne :
« Si je suis plutôt une adepte des messages vocaux et que je m’en sers assez régulièrement, j’ai été choquée de l’utilisation des étrangers avec qui j’étais en Erasmus. Tous mes amis, entre 20 et 30 ans, avaient recours aux messages vocaux pour TOUT.
Surtout les Espagnols. Ils n’utilisaient que très peu les textos écrits avec les autres étrangers et quasiment jamais entre eux. Même pour des messages insignifiants tels que « aha » ils pouvaient appuyer sur le petit micro de leur téléphone pour s’enregistrer, le dire.
Même lorsqu’on était en cours, ils n’hésitaient pas à dégainer les vocaux en chuchotant plutôt que de taper un texto. C’était assez marrant à voir.
Un jour, j’ai demandé à l’un d’eux pourquoi ils faisaient ça. Il a haussé les épaules en me répondant « je ne sais pas, on le fait tous, c’est moins chiant que d’écrire » mais il a aussi ajouté « en plus, ça rend impossible l’envoi de screens de la conversation ».
On tient peut-être un début d’explication.
Les messages vocaux : arrêtons cette hérésie
Il va falloir vous décider : soit vous envoyez un message écrit, tapé avec les saucisses cocktail qui vous servent de doigts, soit vous passez un coup de fil, pour de vrai.
Cet entre-deux est absolument insupportable, et en plus de faire iech les autres qui sont avec vous au moment où vous recevez ce fléau digne des Plaies d’Égypte, ça empêche aussi absolument toute notion d’intimité.
Je vais expliquer mon propos, mais il faut que vous vous projetiez un peu (pas contre un mur, ça fait mal, arrêtez ces conneries).
Imaginez, vous êtes dans un bar bondé ou dans une soirée pépouze dans un appart, le tout entouré d’autres humains qui ont l’étrange faculté d’entendre ce qui se dit autour d’eux grâce à ces petits trucs magiques et vachement utiles qu’on appelle des oreilles.
C’est bon, vous visualisez la scène ?
Là, vous voyez la notification s’afficher sur votre téléphone : « Truc vous a envoyé un message vocal ».
Truc, c’est votre plan cul, celui qui doit vous rejoindre dans peu de temps à la fameuse soirée où vous vous trouvez pour vous embarquer ensuite dans une partie de jambes en l’air de toute beauté, impliquant un emboitement des corps proche d’une discipline des JO de gymnastique.
Sauf que Truc est déjà chaud comme la braise, et il a décidé de vous partager à l’oral tous les trucs qu’il a hâte de faire avec vos orifices. Super, quelle grande idée dit donc, merci Truc.
Grâce à l’envoi de ce message vocal et grâce au fait que vous ne soyez pas fichue d’avoir une paire d’écouteurs greffée en permanence à vos oreilles, le monde entier (enfin les gens de la soirée qui sont avec vous quoi), est au courant que dans quelques heures, vous allez prendre cher.
Les messages vocaux : ces niqueurs d’ambiance
Bah oui, pour écouter un texto vocal, c’est obligatoirement sur hautparleur, à vous retrouver en plus comme une couillonne à coller votre oreille près du trou d’où le son sort. La posture est géniale, super, merci.
Est-ce que les gens autour de vous avaient vraiment besoin de connaitre vos plans pour le reste de la soirée ? Non. Est-ce que vous aviez envie qu’ils sachent ? À vous de voir, mais moi, perso, non.
On remercie donc Truc, qui a bien pourri l’ambiance – enfin surtout la vôtre, tout ça parce qu’il n’a pas été capable d’utiliser ses doigts pour autre chose que pour jouer avec votre clitoris. Su-per.
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Est-ce que ce moment de gêne serait arrivé si Truc avait envoyé un texto ou appelé directement votre délicate personne ? Je vous le donne en mille : non. Ça ne serait pas arrivé.
C’est pourquoi je milite ardemment contre cette manie et que je demande au peuple du monde d’arrêter de faire ça, sous peine de me voir crier très très fort contre mon écran de téléphone la prochaine fois (oui parce que je sais qu’il y aura une prochaine fois) que ça arrivera. Merci, bisous.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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