Parler d’argent, en France, c’est encore tabou. Pourtant, c’est un sujet passionnant… et féministe, par certains aspects ! Dans Règlement de comptes, des personnes en tout genre épluchent leur budget, nous parlent de leur organisation financière en couple ou en solo, et de leur rapport à l’argent. Aujourd’hui, Pamela a accepté d’éplucher ses comptes pour nous.
- Prénom : Pamela
- Âge : 24 ans
- Métier : gestionnaire de sinistres dans le BTP
- Salaire mensuel net (pas encore imposée à la source) : 2 015 €
- Lieu de vie : un appartement dont ils sont locataires dans une ville moyenne
- Vit avec : son compagnon, qui gagne 2 000 € par mois
Les revenus de Pamela et son partenaire
Pamela a 24 ans, et a terminé ses études de droit depuis quelques mois. Elle est en CDI depuis la fin de ses études en tant que gestionnaire de sinistres dans une entreprise d’assurance.
« J’ai fait 5 ans de droit et je m’attendais davantage à un poste de juriste plutôt que de gestionnaire, mais finalement les tâches sont plutôt les mêmes… hormis l’intitulé sur la fiche de paie et le salaire. »
Elle n’est pas encore imposée à la source, et touche donc tous les mois 2 015 € de salaire. Une fois imposée, celui-ci devrait plutôt avoisiner les 1 950 € mensuels. Elle considère que cette somme la place dans la moyenne haute des revenus en France.
« Je ne suis pas à plaindre, d’autant plus que je vis avec mon copain. Après, c’est vrai que par rapport à mes cinq années d’études en droit, je me sens un peu en dessous de la moyenne des salaires en sortie d’études.
Concernant les salaires auxquels nos diplômes nous permettent d’accéder, je me suis vite rendu compte que les professeurs nous donnaient des fourchettes assez larges. Mais à l’entrée dans la vie active, il peut y avoir une grande différence entre ce qu’on aimerait avoir et ce qu’on a. Moi, j’aurais préféré que mon premier salaire tourne autour de 2 100 ou 2 200 € net… Mais mon salaire reste totalement correct sachant que je n’avais pas d’expérience. De plus, c’est une entreprise avec de nombreux avantages (CE, primes, congés), donc cela compense. »
Elle vit avec son conjoint, qui touche 2 000 € net par mois. En tout, ils gèrent donc un budget d’environ 4 015€.
L’organisation financière du couple
Pamela vit en concubinage avec son compagnon. Ils n’ont pas d’enfant, et ne partagent pas de compte bancaire : chacun gère ses finances personnelles.
« Mon copain vivait dans cet appartement, et je me suis installée avec lui. Le bail est donc à son nom, ainsi que les factures. Chaque mois, je lui vire la moitié de ces sommes.
Pour les courses, nous les payons chacun à notre tour, une semaine sur deux. Le montant n’est pas toujours exactement le même, mais on s’en fiche un peu. En vacances, on fait moitié moitié. Globalement, on a une organisation à 50/50 qu’on applique à l’instinct. On a pas de règle exacte, mais on fait en sorte que ce soit équitable et que ni l’un ni l’autre ne paie tout. »
Une organisation qui leur convient d’autant plus que leurs salaires sont à peu près équivalents. Pour eux, l’argent n’est pas une source de tension.
« On n’a pas particulièrement d’accrochage autour des finances, puisqu’on fait nos dépenses avec notre argent perso. Parfois, on peut se dire « Oulah, on a un peu trop mis le chauffage ce mois-ci », mais on ne s’engueule pas à cause de ça. On n’a pas suffisamment de dépenses pour mener à un conflit ! »
Les dépenses de Pamela
Pamela dépense 230 € par mois pour payer la moitié du loyer qu’elle partage avec son partenaire. Leur appartement fait une quarantaine de mètres carrés et se trouve dans une ville moyenne
« J’ai rejoint mon copain dans cet appartement depuis bientôt 1 an. Nous sommes locataires, mais nous voudrions plus tard acheter une maison ou au moins changer d’appartement et prendre plus grand et moderne. »
Elle rembourse aussi un crédit du même montant, 230 €, contracté pour s’acheter une voiture quand elle était étudiante.
« Je ne voulais pas toucher à mes économies sans savoir quelle serait ma situation professionnelle à l’avenir, donc j’ai préféré prendre un crédit pour ma voiture. Il me reste environ deux ans de mensualités. »
Sa part des factures s’élève à 40 € mensuels pour l’eau et l’électricité.
Son budget courses varie entre 100 et 150 € chaque mois, qu’elle dépense en grande surface.
« Je planifie toujours mes menus à la semaine et je n’achète que ce dont j’ai besoin. Je fais toujours très attention au prix au kilo. Pour une semaine de courses pour moi et mon copain, dépensons 50 €, parfois plus lorsqu’on achète des packs de lait, jus d’orange, réserves de viandes ou produits ménagers. »
Elle ne paie pas d’abonnements mensuels : son père prend en charge son forfait téléphonique dans un pack groupé, et ses services de streaming sont pris en charge par son CE. Ses frais bancaires pour une carte « jeune » s’élèvent à 2,8 € par mois,
« Je n’ai jamais été à découvert »
Aux frais fixes de Pamela s’ajoutent enfin 32,5 € mensuels d’assurances (pour sa voiture, mais aussi pour un capital décès à prix réduit grâce à son travail). Pour se déplacer, elle compte un plein d’essence par mois à 60 € :
« Mon travail est à moins de 10 minutes de chez moi en voiture, et les trajets que je fais avec sont généralement assez courts. Je n’ai donc pas de frais d’essence très élevés. »
Elle décrit le shopping comme son « péché mignon », mais se trouve raisonnable dans ces dépenses :
« Tout ce que j’achète est utile et je ne suis pas dans l’excès, je ne dépense pas des sommes mirobolantes ».
Pamela explique avoir du mal à évaluer son budget vêtements, qui est assez fluctuant : quand elle fait des achats de ce type, elle dépense en moyenne 100 €, mais ça n’arrive pas tous les mois. Sa dernière grosse dépense en date est l’achat d’un téléphone re-conditionné sur Backmarket. Son téléphone précédent avait 6 ans.
Enfin, elle dépense en moyenne 160 € par mois dans ses loisirs répartis en deux budgets différents, les loisirs quotidiens et les voyages et week-end.
« J’aime beaucoup lire, même si je n’achète pas tant de livres que ça. Je vais régulièrement au cinéma, les places sont prises en charge par mon CE donc ça ne me coûte rien. Enfin, je vais au restaurant une ou deux fois par mois. »
En tout, ces plaisirs du quotidiens lui coûtent plus ou moins 60 € par mois. Son budget week-end et voyages, lissés à l’année, est un peu plus conséquent :
« J’aime beaucoup voyager et bouger. Cette année, nous allons au ski, puis prévoyons un gros voyage au Canada. Avec mon copain, nous échelonnons ces dépenses sur l’année : j’ai payé les billets de train pour le ski en décembre, en janvier, j’ai acheté les billets pour le Canada, en février, on réserve le airbnb au canada et la location des skis… Ensuite, il y aura les dépenses sur place. »
Le rapport à l’argent et à l’épargne de Pamela
Pamela se décrit comme quelqu’un de très économe. Entrée dans la vie active depuis peu, elle explique avoir gardé les habitudes de sa vie étudiante bien plus précaire :
« Quand j’étais étudiante, j’avais une bourse qui ne couvrait que mon loyer. Je n’avais pas énormément de moyens, mais je m’en sortais en ne dépensant quasiment rien, seulement de l’essence et un peu de nourriture. J’ai pris l’habitude d’épargner ce que je pouvais.
Depuis que je travaille, je dépense un peu plus et je ne me prive plus sur la qualité de mes achats, ou sur les plaisirs. Je fais encore attention et je n’achète pas n’importe quoi : je réfléchis toujours à l’utilité de la dépense avant de la faire. »
Un tempérament économe qui lui vient en partie de son histoire familiale :
« Ma mère, malgré un salaire bas, a toujours très bien géré son argent. Elle pouvait donc m’acheter des vêtements, je pouvais avoir des loisirs et on partait même en vacances malgré tout. Mon père c’était tout l’inverse : il est très très dépensier. C’est un modèle que je n’ai jamais voulu reproduire. Ma mère s’en sort mieux que lui avec un salaire pourtant moins bien élevé. »
Avec cette surveillance rigoureuse de ses dépenses, Pamela épargne chaque mois plusieurs centaines d’euros. Elle explique :
Les mois où j’ai des grosses dépenses, j’épargne au minimum 200 €. Le reste du temps, je peux épargner environ 500 €, voire plus. Ça dépend de ce qui reste sur mon compte : cela peut aller jusqu’à 1000 €
À l’avenir, elle aimerait acheter une maison avec son compagnon, mais estime que les taux actuels et les difficultés du marché immobilier risquent de retarder ce projet.
Merci à Pamela d’avoir répondu à nos questions !
Crédit photo : Christina @ wochintechchat.com
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