Parler d’argent, en France, c’est encore tabou. Pourtant, c’est un sujet passionnant, et par certains aspects… féministe ! Dans notre rubrique Règlement de comptes, des personnes en tout genre viennent éplucher leur budget, nous parler de leur organisation financière (en couple ou solo) et de leur rapport à l’argent. Aujourd’hui, c’est Paloma qui a accepté de nous ouvrir ses comptes.
- Prénom : Paloma*
- Âge : 29 ans
- Profession : Psychologue
- Salaire brut : 3 812 €
- Salaire net : 2 468 € et 160 € de chèques-repas électroniques
- Personnes (ou animaux) vivant sous le même toit : son compagnon
- Lieu de vie : un appartement à Liège (Belgique)
La situation et les revenus de Paloma
Paloma a 29 ans et est psychologue en Belgique dans une mutualité, où elle est en CDI. Une mutualité correspond en France aux Caisses d’assurance maladie qui se chargent du remboursement des frais médicaux.
« Mon travail me plaît par l’autonomie qu’il me laisse dans la gestion de mes tâches mais aussi dans l’équilibre vie privée – vie professionnelle qu’il m’apporte. De plus, je vois passer beaucoup de personnes avec leurs histoires de vie uniques chaque semaine, ce qui est très enrichissant humainement parlant. »
Paloma vit avec son compagnon, qui est ouvrier dans une entreprise d’hydraulique, dans un appartement de 150 m2 en périphérie de la ville de Liège, dont ils sont propriétaires depuis mars 2023.
« C’est un endroit très accessible par les transports en commun et très proche des gros axes autoroutiers, ce qui est pratique avec mon travail où j’ai beaucoup de déplacements que ce soit en ville (avec le bus) ou ailleurs dans la province (où je vais en voiture).
La localisation où nous vivons actuellement, nous n’osions plus en rêver après deux années de recherche infructueuse. Nous sommes vraiment proches de tout, avec plusieurs supermarchés à distance de marche, une gare desservant Bruxelles à quelques minutes à pied, le centre de Liège à moins de 3 km… »
Paloma et son compagnon sont propriétaires à 50-50 de leur appartement, d’une valeur de 200 000 € environ, qu’ils ont acheté pour moitié grâce à un prêt sur 15 ans et pour moitié grâce à leurs économies.
Pour son poste de psychologue dans une mutualité, Paloma touche un salaire net de 2 468 € et dispose aussi de chèques-repas d’une valeur de 160 € par mois. Son compagnon touche un salaire mensuel de 2 300 € environ. Ce qui porte leurs revenus totaux à environ 4 930 € par mois à deux.
« Je m’estime correctement payée pour mon master. C’est la première fois que je suis payée à un barème de master. Je nous estime dans une bonne situation financière, surtout depuis que je suis à ce poste. Nous n’avons pas de souci pour partir en vacances, nous pouvons nous faire livrer des repas quasi toutes les semaines… J’ai longtemps douté de pouvoir réussir à pouvoir payer ce type de mode de vie, presque au niveau de ce que j’ai connu enfant. J’ai passé beaucoup de temps au chômage, en CDD à mi-temps de quelques mois puis CDI en mi-temps à la sortie de mes études. Mais la chance nous a finalement souri. »
Le rapport à l’argent de Paloma et son organisation financière
Paloma a grandi dans une famille bourgeoise, auprès de parents qui gagnaient bien leur vie.
« On partait en vacances deux semaines tous les étés et l’argent n’a jamais été un souci. Ils ne dépensaient cependant pas n’importe comment et n’avaient pas d’appétence pour les tendances ou le luxe. On ne rachetait des appareils que si l’ancien ne fonctionnait plus et pas s’il y avait une technologie bien plus révolutionnaire sur le marché. On n’achetait pas des vêtements de marque non plus. Et les cadeaux n’étaient jamais d’un budget démentiel. »
« Mes parents ont toujours eu un rapport réfléchi à l’argent en pensant à l’investissement. Mon père aime bien faire des placements et m’encourage à faire de même. »
Lorsqu’elle a cherché à devenir propriétaire, Paloma a pu compter sur ses parents pour l’aider à constituer son apport. « Je suis bien plus chanceuse que beaucoup et j’en suis consciente : d’être née dans une famille qui était à l’aise financièrement ET qui m’a appris à ne chercher à reproduire un style de vie juste pour les apparences. »
Aujourd’hui, dans sa vie d’adulte, Paloma considère avoir un rapport plutôt sain à l’argent :
« J’ai tendance à dépenser pour me remonter le moral, sans faire des folies non plus. Pour les plus grosses dépenses, je passe beaucoup de temps à évaluer le meilleur rapport qualité-prix (avec des tableaux Excel). »
Cela ne l’empêche en revanche pas de stresser quand elle voit son solde diminuer sur son compte courant. « Je ne supporte pas d’avoir moins de 100 ou 200 € sur mon compte. Je ne sais pas trop d’où ça vient, n’ayant jamais connu de réelles difficultés financières. »
Côté organisation avec son compagnon, Paloma et lui ont chacun un compte personnel, en plus de leur compte commun. Paloma reçoit son salaire sur son propre compte, puis verse environ 1 200 € par mois sur le compte joint. Pour son compagnon, c’est le contraire : son salaire est versé sur le compte commun, et il laisse Paloma lui faire un virement de la moitié de son salaire sur son compte personnel. « Je suis la principale gestionnaire de tout ce qui est administratif. » Le compte commun leur sert à régler leurs dépenses en couple, tandis que leur compte personnel est dédié à leurs dépenses personnelles (voiture, impôts…).
Les dépenses de Paloma
La jeune femme femme et son compagnon remboursent chaque mois 1 005 € de prêt immobilier pour leur appartement à Liège. Il s’agit de leur principal poste de dépenses.
Les factures courantes leur reviennent à 471 € : 460 € tous les trois mois pour le gaz et l’électricité, 123 € tous les trois mois pour l’eau et 277 € par mois de charges de copropriété.
L’abonnement internet, celui du téléphone de Paloma et la souscription à Disney+ leur revient à 66 € par mois, tandis qu’ils payent 132,50 € d’assurance (10,50 € de mutuelle, 28 € d’assurance hospitalisation, 54 € d’assurance auto prélevée sur le compte de Paloma et 40 € d’assurance habitation, sur le compte joint).
Bonne nouvelle pour Paloma : chaque année, les impôts lui reversent 1 000 €. « J’ai une déduction fiscale pour mon prêt hypothécaire et on me prélève trop sur mon salaire. »
Les frais bancaires sont de 4,50 € par mois.
Les courses alimentaires coûtent chaque mois 500 € à Paloma et à son conjoint, principalement dans les supermarchés belges Colruyt, en click and collect.
« C’est l’enseigne la plus intéressante en termes de promo et cette méthode de commande permet de moins craquer pour des produits dont nous n’avons pas besoin. Nous n’achetons cependant pas le frais lors de ces courses-là car, sinon, on a tendance à laisser pourrir avant d’avoir envie de les préparer. »
Pour le frais, Paloma fait donc les courses au jour le jour, dans diverses enseignes, et règle avec l’argent du compte commun. « Le midi, je paye avec mes chèques-repas et je vais chercher à manger aux alentours de mes lieux de travail. »
Concernant les dépenses dites « féminines », elles reviennent à environ 85 € par mois à Paloma. Cela comprend 80 € de contraception par an, un cycle d’épilation laser low cost (30 € par mois) et les ongles (35 € par mois). « C’est un confort que je m’offre car des ongles faits donnent une allure plus apprêtée sans effort, je trouve. »
Les dépenses loisirs de Paloma
Pour se ressourcer, prendre du temps avec ses proches et se détendre, Paloma débourse environ 250 € par mois en loisirs. Cela comprend les vacances, le sport, les restaurants, lissés à l’année.
Son principal passe-temps (et le plus cher) est l’équitation : celui-ci lui coûte 800 € par an et ce, même si elle a réduit à une seule séance par semaine depuis l’achat de l’appartement. « J’aimerais reprendre un deuxième cours par semaine et/ou une demi-pension prochainement, ce qui me coûtera plus cher. »
La jeune femme pratique également la danse, dont la cotisation coûte 200 € à l’année et a un abonnement à 25 € par mois à une salle de sport.
« Mais j’hésite à le supprimer car j’ai repris la course à pied et je ne trouve plus autant de plaisir à aller à la salle de sport. »
Hormis le sport, Paloma confie « ne pas sortir beaucoup » et se permettre deux ou trois restaurants par an. « Nous partons en vacances all inclusive cette année, mais c’est la première fois depuis longtemps. »
De manière générale, elle aimerait « réduire les achats impulsifs sous le coup de l’émotion », non seulement parce qu’ils plombent son budget, mais aussi « parce que ce n’est pas très écologique et que ça encombre mon appartement pour rien ». Sa dernière folie ? « Une commande Shein parce que j’ai passée une mauvaise semaine. Et j’en ai honte. Je ne commande jamais sur ce site mais je ne trouvais pas ce qui me plaisait ailleurs. Je la regrette déjà avant de l’avoir reçue. »
À lire aussi : Peut-on interdire SHEIN pour le bien de la planète ?
L’épargne et les projets d’avenir de Paloma
Une fois toutes ces dépenses acquittées, il reste à Paloma et son compagnon environ 2 000 €. « 1 100 € sont sur le compte de mon chéri et il reste environ 300 € sur le compte commun. »
Pour le moment, Paloma n’a pas de budget d’économie précis.
« J’utilise l’application Plum, qui me prélève selon ce qui a sur mon compte pour mettre de côté toutes les semaines. Je suis à environ 100 € par mois de côté, que je mets sur mon compte épargne. Je mets de côté surtout en cas de dépenses imprévues comme un problème de voiture. »
À l’avenir, si son budget le lui permet, Paloma aimerait pouvoir s’acheter un cheval. « Mais il faut que j’apprenne à gérer autrement mon budget. Entre l’achat de l’appartement et mon nouveau job, j’ai eu trop de changement de budget pour savoir encore bien le gérer. La priorité ira cependant aux rénovations que l’on veut faire dans l’appartement (mettre un poêle à pellet et modifier la salle de bain pour avoir une douche et une VMC). »
Merci à Paloma* d’avoir épluché son budget pour nous !
* Le prénom a été modifié.
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