Quelles sont les meilleures BD de l’année selon le Festival d’Angoulême 2018 ?

La grand-messe de la BD — le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême — a eu lieu ce weekend.

Au cours de ce festival sont remis les Fauve, les prix qui récompensent les meilleures ouvrages de l’année, dans des catégories diverses et variées.

Et cette année le palmarès a été très intéressant, loin de là !

Le Fauve d’or 2018 à Angoulême

Le Fauve d’or, récompense parmi les récompenses, celle qui sacre LA bande dessinée de l’année, a été remis à Jérémie Moreau pour La saga de Grimr, un livre paru chez Delcourt

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1783. L’Islande, accablée par la misère, doit encore subir le joug du Danemark. Et le sort de Grimr, devenu orphelin, est plus cruel encore dans ce pays où l’homme se définit d’abord par son lignage.

Doté d’une force impressionnante, il se sait capable de rivaliser avec les plus fameux héros de saga même s’il n’est le fils de personne. Il ne lui manque que l’opportunité de prouver sa valeur…

Si le dessin de Jérémie Moreau vous est familier, c’est sans doute parce qu’il était aussi (et entre autres) le dessinateur du Singe d’Hartlepool, une bande dessinée qui avait fait grand bruit en 2013 notamment pour son côté très incisif !

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Le Prix du Public Cultura 2018 à Angoulême

Le Prix du Public Cultura a été remis à la fantastique Marion Montaigne pour son ouvrage Dans la combi de Thomas Pesquet paru aux éditions Dargaud.

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Le 2 juin dernier, le Français Thomas Pesquet, 38 ans, astronaute, rentrait sur Terre après avoir passé 6 mois dans la Station spatiale internationale.

La réalisation d’un rêve d’enfant pour ce type hors-norme qui après avoir été sélectionné parmi 8413 candidats, suivit une formation intense pendant 7 ans, entre Cologne, Moscou, Houston et Baïkonour…

Dans cette bande dessinée de reportage, Marion Montaigne raconte avec humour – sa marque de fabrique – le parcours de ce héros depuis sa sélection, puis sa formation jusqu’à sa mission dans l’ISS et son retour sur Terre.

L’association de la plume vive et intelligente, le trait cocasse de Marion Montaigne (l’auteure de Tu mourras moins bête) et d’une personnalité aussi populaire et enthousiasmante que l’astronaute Thomas Pesquet, ne pouvait que coller avec ce prix de lecteurs (et non de professionnels).

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À lire aussi : Marion Montaigne (Tu Mourras Moins Bête), l’interview

Le Prix Spécial du Jury 2018 à Angoulême

Le prix spécial du jury est une ÉNORME JOIE personnelle car il a été remis à la bande dessinée de Marion Fayolle Les amours suspendues parue aux éditions Magnani.

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Un homme marié ne peut s’empêcher de regarder les femmes et de leur plaire, de se sentir désiré par elles.

Il charme les femmes mais arrête tout systématiquement avec elles au moment où leur amour pourrait s’accomplir. [… ]

Cet homme conserve précieusement toutes ses relations inaccomplies – ses amours suspendues – dans une chambre secrète ; ses amours suspendues prennent la forme de femmes congelées, statufiées. Souvent, il prend plaisir à s’enfermer avec les souvenirs de ces femmes qu’il a aimées.

Il se souvient avec émotion de chacune d’elles : la femme rouge et fatale, la femme violette et maternelle, la femme jaune et souffrante.

J’ai dédié un article sur madmoiZelle au livre Les amours suspendues qui est pour moi un gros coup de coeur, j’espère qu’il vous fera saisir à quel point ce livre est fort et absolument magistral !

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Le Prix de la Série 2018 à Angoulême

Le prix de la série a été remis à Megg, Mogg & Howel – Happy Fucking Birthday de Simon Hanselmann paru aux éditions Misma

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Owl convie Megg et Mogg à l’Escargot truffé, un restaurant chic, pour fêter son anniversaire. Mais quand Werewolf Jones s’invite, le dîner vire au cauchemar pour Owl. Ses trois invités, ivres, se comportent de façon grossière et inadéquate, si bien que la soirée se termine au poste de police.

Âmes sensibles, tenez-vous éloignées de cette série : il faut avoir le cœur et l’esprit bien accrochés pour cette bande dessinée trash ! Mais c’est aussi là qu’elle est particulièrement intéressante !

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Le Prix de la Révélation 2018 à Angoulême

Le prix de la Révélation a été remis à Beverly de Nick Drnaso aux éditions Presque Lune.

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Dans ce premier roman graphique, Nick Drnaso décline son propos en six histoires imbriquées les unes dans les autres et dont le conducteur est marqué par la présence de plusieurs personnages récurrents.

Histoires très imprégnées par un malaise profond, générateur de fantasmes insidieux parfois marqués par un sadisme primaire – qui pourrait faire penser parfois au film « Storytelling » de Tod Solondz – probablement dû à ce vide existentiel inhérent à cette Amérique des banlieues lisses et sans histoires, consumériste et désenchantée, voire désoeuvrée.

C’est comme si ce jeune auteur établissait un état des lieux impitoyable qui allait augurer le cataclysme qui adviendrait plus tard avec l’élection de Trump. Le rêve américain du bien-être et de l’insouciance est bien mort. Amateurs de l’univers de Chris Ware, Adrien Tomine et Daniel Clowes, vous aimerez Beverly

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Le Prix de la Jeunesse 2018 à Angoulême

Le prix jeunesse est remis à une adaptation : celle de La guerre de Catherine, à l’origine un roman de Julia Billet et mis en images par Claire Fauvel, parue aux éditions Rue de Sèvres.

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1941. Rachel étudie à l’internat de la maison de Sèvres, où ses parents l’ont placée par sécurité. Elle y noue de belles amitiés mais y découvre surtout sa passion, la photographie.

Bientôt, les lois contre les Juifs s’intensifient, il n’y a plus de sécurité nulle part en zone occupée. Un réseau de résistants organise la fuite des enfants juifs. Du jour au lendemain, ils quittent tout et doivent oublier, le temps de la guerre, tout de leur vie d’avant, à commencer par leurs prénoms. Rachel devient Catherine. Raconte, lui intiment ses professeurs en l’envoyant sur les routes de la zone libre, un appareil photo à la main.

C’est ainsi que nous découvrons le quotidien d’une adolescente juive dans la guerre, ses rencontres, ses peurs mais aussi les quelques moments de répit et de grâce que lui offrira son art. BD Jeunesse.

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Le Prix du Patrimoine 2018 à Angoulême

Le prix Patrimoine sacre le manga Je suis Shingo de Kazuo Umezu paru aux éditions Le Lézard Noir

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Rêveur au tempérament singulier, le jeune Satoru, en dernière année d’école primaire, se distingue un peu de ses copains et suscite souvent leur moquerie.

Un soir, son père, qui travaille dans une petite usine de quartier, annonce qu’un robot va intégrer l’entreprise. Obnubilé par l’idée de le rencontrer, Satoru va pouvoir réaliser son rêve à l’occasion d’une visite scolaire organisée par son école. Il fait ainsi la connaissance du robot Monroe, mais aussi de Marine, en visite avec un autre groupe scolaire.

Dès le premier regard, Satoru et Marine ressentent une étrange proximité, à l’intensité inexplicable. Ils vont prendre l’habitude de se retrouver pour aller jouer avec le robot…

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Le Prix du Polar SNCF 2018 à Angoulême

Le prix du Polar Sncf récompense l’improbable Jean Doux et le mystère de la disquette molle, de Philippe Valette aux éditions Tapas/Delcourt.

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L’histoire se déroule dans une petite entreprise spécialisée dans les broyeuses à papier qui vient de se faire racheter, le matin même, par un gros concurrent. L’aventure commence lorsque Jean Doux fait cette découverte mystérieuse : une mallette contenant une disquette molle dans le faux-plafond du débarras. Après avoir mis sa collègue dans la confidence à la cantine, ils décident d’enquêter.

Quelle bonne surprise, autant qu’elle est rocambolesque ! Philippe Valette est le créateur du personnage de super-héros vulgaire et crétin Georges Clooney : cela vous donne une idée du niveau d’absurde de Jean Doux !

Le mystère est bien présent, l’imagination de l’auteur complètement dépravée, et bien sûr, qu’est-ce que ça fait rire !

C’est vraiment amusant de voir une telle enquête récompensée par le prix du Polar, bien loin de l’ambiance gros cigares et lumières de nuit.

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À lire aussi : « Georges Clooney, une histoire vrai » : interview de l’auteur

Prix de la BD Alternative 2018 à Angoulême

Enfin, le prix de la bd alternative est attribué à la revue Bien Monsieur, qui à travers le talent de multiples artistes raconte la société, que ça soit par l’actualité ou par des histoires plus personnelles.

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Ce palmarès est plein de bonnes surprises, et d’envie de nouvelles lectures !

Pour finir, le Grand Prix, qui récompense la carrière d’un auteur de bandes dessinées, a été quant à lui remis à Richard Corben.

Et toi, que penses-tu de ces prix ? As-tu lu des bandes dessinées primées ?

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