Alors, l’idée de cet article m’est venue en lisant les commentaires sur l’excellente confession J’ai été vierge jusqu’à mes 22 ans. Je me suis battue des milliers de fois avec mes colocataires, mes amis et des étrangers sur le sujet de la sexualité féminine et j’avais envie de partager mon expérience. J’ai 21 ans et je peux vous dire sans gêne que mon nombre de partenaires approche probablement la trentaine, alors que j’ai perdu ma virginité à peine un mois avant mes 18 ans. Ai-je honte de cette expérience ? Non, aucunement. Ai-je honte d’en parler ? Non plus.
L’innocence adolescente avant tout
Quand j’étais adolescente (toujours ce moment), je me disais que mes mille premières fois auraient lieu avec le « bon ». J’ai toujours été une romantique, même sans films d’amour et romans à l’eau de rose. Alors que les filles de ma classe avaient déjà fait le « kit complet » à 14 ans, j’ai eu mon premier baiser à 16 ans. Par le garçon qui, un an plus tard, allait devenir mon copain (et duquel j’étais tombée amoureuse deux ans plus tôt, mais notre différence d’âge était alors plus dérangeante). J’ai perdu ma virginité à 17 ans, presque 18, avec celui qui était alors l’homme de ma laïfe. Depuis, tout s’est enchaîné et à aucun moment, je n’ai eu honte de ma vie sexuelle. La seule chose qui m’a dérangée, pendant un temps, est que je ne me respectais pas dans mes relations avec les garçons.
Le sexe pour le sexe
Mon idée est surtout que la norme sociale voudrait que les femmes ne soient pas aussi expérimentées que les garçons
, pour mille raisons. Une question de propreté, pour certains, qui n’a rien à voir avec l’utilisation de protections ; comme si les multiples relations sexuelles enlevaient de la « qualité » à la « marchandise ». Une question de « réputation » aussi, voulant que les filles qui couchent le premier soir ou se révèlent « faciles » soient des salopes. Je me considère comme une fille facile, mais pas une salope. Tant que je ne joue pas avec les sentiments de quelqu’un, je ne vois pas en quoi je suis fautive, si je veux coucher le premier soir avec un inconnu que je ne reverrai jamais (et parfois, je peux vous dire qu’il y a des coups qu’on ne veut jamais revoir, encore moins les recevoir à nouveau dans ses draps). Je suis la maîtresse de mon corps, après tout. Ensuite, je peux comprendre qu’il peut être difficile de séparer le sexe et l’amour, quand on est éduqué(e) à attendre « le bon » et qu’on se retrouve face à une toute autre réalité, à savoir le sexe pour le sexe.
Comme je l’ai précisé plus haut, le seul moment de ma vie où j’avais honte de mes agissements était quand je ne cherchais plus le sexe pour le plaisir, mais bien pour me faire du mal. J’avais envie d’oublier mes relations amoureuses foireuses, qui me donnaient l’impression d’échouer uniquement à cause de moi (alors qu’aux dernières nouvelles, on est deux, dans ce truc nommé couple, et que je n’ai pas toujours été la pire), envie de m’amuser aussi, envie de sortir de mon image de jeune fille sage. J’ai cessé de me blesser moi-même quand ma colocataire m’a gueulé dessus un bon coup, après que je sois rentrée en larmes une énième fois. Je ne faisais rien de mal en tant que tel, mais je me faisais mal.
Depuis ce sombre moment de ma sexualité, j’ai cessé de me punir. Mon rapport au sexe est redevenu sain. Je suis en couple depuis plus de deux ans, avec une petite pause de quelques mois à un moment (j’étais follement amoureuse d’un autre et je ne voulais pas blesser deux personnes, donc j’ai laissé mon copain, avant d’un jour revenir avec lui). Je ne parle pas vraiment de mes expériences sexuelles passées et ça n’intéresse même pas mon copain : ce qui est arrivé avant lui est arrivé avant lui, c’est tout. Même que les « rôles » sont inversés : avant moi, il n’avait connu qu’une seule partenaire. Comme quoi la vie a un joli sens de l’humour, sur certaines choses.
La belle conclusion morale chouette
Alors, madmoiZelles de ce forum, je veux juste vous dire : que vous soyez encore vierge à 25 ans, que vous ayez couché à quatorze ans, que vous n’ayez connu qu’un seul partenaire ou plusieurs, que vous cherchiez le sexe avec l’amour ou pas, il n’y a rien qui soit anormal. L’important, c’est d’être bien avec soi-même et avec ses choix.
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