Réalisé par : Valérie Lemercier
Avec : Valérie Lemercier, Lambert Wilson, Mathilde Seigner, Catherine Deneuve, Gilbert Melki etc.
Sorti le 23 novembre 2005
Couronne bancale
Armelle (Valérie Lemercier) est orthophoniste. Mariée à Armand, playboy cynique et glandeur, elle se dévoue totalement à ses patients, son mari, ses deux filles et plus encore. Car Armelle est une vraie gentille. De celles qui se laissent marcher sur l’escarpin sans broncher.
Forcément, le jour où la couronne d’On-ne-sait-où lui tombe sur le brushing, Armelle a du mal. Non seulement ni elle ni son mari n’avaient prévu de se retrouver sur le trône (ce rôle étant supposé échoir au frère aîné d’Armand), mais Armelle est en outre aussi nulle pour le protocole que pour les vacheries. Sous l’oeil implacable de la Reine-mère et de son conseiller, Armelle va pourtant devoir faire le dur apprentissage du porter de couronne…
Palais fatal
Palais Royal, c’est un peu Dallas. Bien sûr, le décor n’a rien de texan (la monarchie imaginaire rappelerait plutôt ma Belgique voisine), mais les petites mesquineries et les gros coups de teu-pu des personnages sont eux, bien dignes des Ewing. Entre la reine-mère égoïste et calculatrice (Catherine Deneuve), le roi-bouffon (Lambert Wilson) et une Armelle moins angélique qu’il y paraît, personne ici ne mérite d’auréole. Ces manipulations en famille sont d’ailleurs l’attrait principal du film.
L’autre, c’est d’avoir su piocher dans nos références de spectateurs des éléments familiers pour les réutiliser avec juste ce qu’il faut de caricature. L’histoire d’Armelle en son palais rappelle en effet fortement celle d’une certaine Lady D., tout en empruntant aussi à d’autres personnages du gotha. A croire que Valérie Lemercier a passé ces dernières années à potasser Point de Vue, Gala, Paris-Match et Voici. A partir de ce matériau connu de tous, le film joue avec l’idée d’une manipulation mutuelle entre les têtes couronnées et les journaux à scandales (voire les médias en général). L’un des dispositifs les plus rigolos de Palais Royal, qui consiste à insérer des « pauses » pendant lesquelles la saga Armelle est vue du salon d’un couple de citoyens lambda, sert peut-être d’ailleurs à le souligner.
Dans l’ensemble, on ne rit pas aux larmes pendant le film, mais on sourit beaucoup, et on se laisse prendre facilement aux intrigues de Palais. Les acteurs sont tous convaincants dans leurs rôles, et s’amusent à balancer des répliques à retardement comme « Bonne, ça s’écrit pas avec un c » (Lambert Wilson) ou encore « J’ai fait une série de p, ça m’a détendue » (réplique prononcée par la Reine mère au sujet de sa passion – la calligraphie). Sans compter que revoir la bobine de Valérie Lemercier et goûter à nouveau son style décalé, ça fait du bien. :)
Le site officiel
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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